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LA SOCIOLOGIE DES VACANCES

Publié le 30/06/2012

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sociologie

Au niveau de l'individu, donc du système psycho-affectif. l'exigence de vacances a fait irruption d'une façon presque « sauvage «. Elle représente le renversement du rapport traditionnel entre besoins et désirs : avec les vacances. c'est le désir qui triomphe. ou tout au moins qui tente confusément. maladroitement. de se satisfaire sans substituts et en se libérant de la sujétion où le tenait le monde limité du besoin. Les pulsions profondes qui règlent la vie psychique de l'individu ne sont plus gouvernées par le principe de réalité, mais par le principe de plaisir. Qui niera que. dans la vie de vacances. on ne tente pas avant tout justement de se faire plaisir : qu'on y célèbre le droit à la paresse ou qu'on y retrouve le goût du jeu. qu'on y cherche l'aventure amoureuse, l'aventure de l'esprit (et cela jusque dans la création artisanale) ou l'aventure de la découverte (à relier à l'intense plaisir de la curiosité)...

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« - Les vacances représentent incontestablement un temps de « désordre » (dispersion dans l'espace, interruption des activités productrices, brassage d'individus, renversement des valeurs ...

) par rapport à la régulation institutionnalisée des systemes sociaux : mais ce «bruit» n'est-il pas finalement générateur d'ordre? Ne participe-t-il pas au rééquilibrage «interne» des sociétés? N'y favorise-t-il pas la communication? - N 'y aurait-il pas une fonction encore plus cachée et plus déroutante des vacances dans la mesure où, à l'instar d'autres pratiques sociales, elles procéderaient à une sorte de tendance à la consommation ostentatoire des divers biens produits ? Car les vacances se traduisent souvent par un excès de dépense qui s'apparente à une destruction pour le plaisir .

Mais ne s'agit-il que de plaisir? Ne peut-on pas voir dans la consommation vacan­ clere la réponse à un impératif de survie des sociétés humaines ? Il peut sembler fécond de rapprocher les déplacements vacanciers dans l'espace (et la rupture dans le temps qu'ils représentent) des pratiques migratoires de certaines sociétés traditionnelles : les vacances correspondraient à la nécessité d'une vie alternante que pratiquement toutes les sociétés ont connue.

Ce long conditionnement a pu marquer les sociétés humaines .

Les vacances répondraient · ainsi d'une manière moderne à ce besoin d'alternance - peut~e indispensable pour faire supporter le quotidien.

Au niveau de l'espèce enfm, et de ses conditions d'évolution, les vacances semblent d'abord constituer l'un des moyens privilégiés que l'espèce humaine a actuellement à sa disposition pour tenter de maintenir une relation équilibrée et symbiotique avec l'environnement, cette «nature» en fonction de laquelle elle s'est développée depuis ses origines.

Pendant des centaines de millénaires, cette relation a consisté en une interaction étroite avec des éco-sysremes presque exclusivement «naturels » (environnement animal et végétal, présence physique des constituants élémentaires de la bios­ pbere), éco-systemes qui non seulement ont imprégné le systeme nerveux, mais dont l'être humain était une active partie prenante .

Jusqu 'au Paléolithique supérieur, où elles ont culminé, les groupes humains ont survécu par des conduites prédatrices - et il est difficile d'imaginer que ce long passé n'ait pas développé, sous forme de combinaisons génético-culturel­ les, des tendances comportementales appartenant encore à l'héritage de nos contemporains.

Une remarque analogue pourrait être faite en ce qui concerne le contact direct agissant avec les niches écologiques auxquelles les groupes humains se sont adaptés tout en les transformant.. »

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