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SOCRATE: Le respect indéfectible des lois jusque dans la mort

Publié le 22/02/2012

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socrate
Fort du principe selon lequel c'est au meilleur (le plus savant donc le plus vertueux) de diriger la cité, Socrate aurait pu exiger qu'on réforme l'organisation politique d'Athènes et dénoncer les lois positives au nom de l'incompétence de ceux qui les avaient décidées. Il n'en est rien. Au contraire, si Socrate affirme l'ignorance des hommes d'État et l'incompétence des instances publiques, il fait néanmoins de la connaissance et du respect des lois la condition de la justice, le signe même de l'homme juste. C'est précisément en homme juste que Socrate meurt : accusé perfidement par ceux qu'il dénonçait, il est condamné à mort par un tribunal populaire. Socrate accepte la Socrate en détail : une pensée à vivre sentence sans polémiquer ni faillir, et à ceux de ses disciples qui lui proposent de s'évader de la prison où il passe ses derniers jours, il oppose l'obéissance à la loi de la cité à laquelle il reste fidèle jusqu'au bout. Voici les dernières paroles de Socrate à ses disciples, juste avant de mourir, telles qu'elles sont rapportées par Platon dans le Phédon : « Mais il est temps que nous nous séparions, moi pour mourir, et vous pour vivre. Qui de nous a la meilleure part ? Nul ne le sait, excepté le dieu ». Socrate, qui croyait en l'immortalité de l'âme, n'avait pas peur de mourir. De fait, son message est passé à la postérité, sa figure est devenue éternelle : il est à jamais l'incarnation du philosophe, le modèle auquel tout sage doit se confronter. Les rancunes individuelles de ses ennemis n'auront pas triomphé de ses conceptions philosophiques, qui posent la nécessité de l'empire de l'intelligence et de la raison sur la vie. De Platon jusqu'à la philosophie contemporaine, tous les philosophes s'en souviendront et rendront hommage à sa démarche.

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