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Socrate, le roi des philosophes

Publié le 02/11/2009

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socrate

Que n'a-t-on pas écrit sur lui qui n'a rien écrit. Il ne nous est connu que par divers témoignages, dont le plus important est celui de son disciple, et maître à son tour, le « divin Platon«, qui le fait dialoguer dans presque toute son œuvre.  Omniprésence de Socrate dans l'œuvre de Platon, car tout se passe comme si c'est parce que Socrate a existé que Platon ne peut pas ne pas se référer à lui ni dire ce que Socrate a dit ou dirait. Comme si le « démon « de Socrate s'était, pour Platon, incarné en Socrate. Comme si Socrate était devenu le «démon« de Platon son «bon génie«, au plus intime de sa conscience.  Plusieurs auteurs ont dressé un parallèle entre la vie et la mort de Socrate et celles de Jésus, et fait de Socrate cette «âme naturellement chrétienne « qui annonce, aux conditions de l'époque, celle du maître qui viendra. On pourrait poursuivre ce parallèle par celui de Platon et de Paul, en ce sens que si le Platon socratique n'avait pas existé sans Socrate, le Paul chrétien n'aurait pas existé sans Jésus.  Mais qu'il y ait entre le platonisme et Socrate (savoir que nous ne savons pas pour mieux faire ce qu'il faut : le bien, le bon, le juste), comme entre le paulinisme et Jésus (la Bonne Nouvelle du salut par les Béatitudes), une différence dont il faut tenir un compte critique, sans le pousser trop loin, c'est l'évidence même.  C'est dire autrement combien nous échappent, malgré tout, autant Socrate que Jésus, dont ce que nous savons passe par d'autres, mais dont la parole vivante, comme un germe non-écrit, est toujours au-delà de tout témoignage qui n'en est que le support imparfait.

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« et son ironie) désignait comme par avance en tant que bouc émissaire potentiel.

L'heure où il le devint pour de vrai,Socrate avait soixante-dix ans.

Il n'est pas interdit de penser qu'il «dérangeait» depuis fort longtemps. Le procès de Socrate Cela n'est pas pour surprendre : devant le Tribunal, Socrate se défend lui-même et refuse le secours d'un avocat.Le procès se déroula en trois temps et Socrate parla donc trois fois.

Nous ne pouvons entrer ici dans les détails,aussi nous renvoyons le lecteur à l'Apologie de Socrate de Platon, merveilleux texte que tout homme ami de lasagesse se doit d'avoir lu (et de relire).Tout de même, en bref, soulignons les points chauds et forts du procès. Acte 1Socrate accuse ses accusateurs de le calomnier, car, loin de corrompre la jeunesse, il l'éduque ; loin d'être celui quiintroduit de nouveaux dieux, il est celui qui rappelle aux Athéniens que Dieu, et non l'homme, est la mesure detoutes choses.Socrate est déclaré coupable à une confortable majorité des voix (plus de cinq cents juges participent au procès,sans compter le public).

Quant au châtiment requis par l'accusateur, il est permis à Socrate de faire une contre-proposition. Acte 2Socrate déclare que pour s'être conduit avec les Athéniens comme il s'est conduit, il ne mérite pas moins que d'êtrenourri au prytanée aux frais de l'Etat.

Quant à la contre-proposition qu'on attend de lui pour la peine qu'il mérite,puisqu'il a été déclaré coupable, il la fixe à une petite somme qui représente toute sa fortune.Sa réponse apparaît aux juges comme un outrage à magistrat, et il est alors condamné à mort, à une majoritébeaucoup plus grande que celle qui vota sa culpabilité. Acte 3Socrate dit adieu à ses juges, en les mettant en garde : « Ceux qui cherchent à décrire notre ville vont vousreprocher d'avoir fait mourir Socrate, un sage; car ils diront, pour vous faire honte, que j'étais un sage, bien que jene le sois pas.

«...Je vous prédis donc, à vous, juges, qui me faites mourir, que vous aurez à subir, aussitôt après ma mort, unchâtiment beaucoup plus pénible, par Zeus, que celui que vous m'infligez en me tuant.

Vous venez de mecondamner dans l'espoir que vous serez quittes de rendre compte de votre vie; or, c'est tout le contraire qui vousarrivera, je vous l'affirme.

Vous verrez croître le nombre de ces enquêteurs, que j'ai retenus jusqu'à présent, sansque vous vous en aperceviez.

Car si vous croyez qu'en tuant les gens, vous empêcherez qu'on vous reproche devivre mal, vous êtes dans l'erreur.

Cette façon de se débarrasser des censeurs n'est ni très efficace, ni honorable;la plus belle et la plus facile, c'est, au lieu de fermer la bouche aux autres, de travailler à se rendre aussi parfait quepossible».

(Apologie de Socrate, Platon). Socrate resta en prison trente jours, aucune condamnation à mort ne pouvant être exécutée tant que le vaisseausacré parti pour Délos, l'île sacrée d'Apollon, n'était revenu. Il aurait pu fuir, et non seulement il ne l'a pas voulu, mais dans un des plus beaux passages du Criton (Platon),passage qu'on appelle «prosopopée des lois», et qui serait à citer en entier, Socrate fait dire aux lois : «Si tu pars aujourd'hui pour l'autre monde, tu partiras condamné injustement, non par nous, les lois, mais par leshommes.

Si, au contraire, tu t'évades après avoir si vilainement répondu à l'injustice par l'injustice, au mal par lemal, après avoir violé les accords et les contrats qui te liaient à nous, après avoir fait du mal à ceux à qui tu devaisle moins en faire, à tes amis, à ta patrie, à nous, alors nous serons fâchés contre toi durant ta vie et là-bas, nossœurs, les lois de l'Hadès, ne t'accueilleront pas favorablement sachant que tu as tenté de nous détruire, autantqu'il dépendait de toi.

Allons, ne te laisse pas gagner aux propositions de Criton ; écoute-nous plutôt».

(Platon,Criton).Après avoir consacré ses derniers moments à s'entretenir avec ses amis de l'immortalité de l'âme, Socrate but laciguë, avant même la fin du jour qui devait voir le terme de sa vie, et mourut calmement, prononçant ces dernièresparoles : «Criton, nous sommes débiteurs d'Asclépios(24) pour un coq ; eh bien ! payez ma dette, pensez-y».(Platon, Phédon). «Je cherche» Ne nous y trompons pas, Socrate n'est ni un sceptique, pour qui il est impossible de décider du vrai et du faux, ni unrévolutionnaire, pour qui seulement ce qui sera demain vaut, ni un sophiste, pour qui l'habile savoir de la parole estle moteur persuasif de la réussite sociale ; non, Socrate est l'homme qui cherche.

«Je cherche», dit-il constammentà ceux qui prétendent avoir trouvé. Avouant qu'il ne «sait» pas et essayant de le faire avouer à chacun, il ne nie pas pour autant tout savoir pratiquepermettant, par exemple, d'être cordonnier, ou sage-femme, mais à ses yeux nul ne «sait» qu'il ne sait pas quand ilparle du courage, du respect, de la justice, du bien, du bon.. »

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