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« soi » se forme dans le jeu, où l'enfant doit faire siennes les attitudes de tous les autres joueurs : alors est édée la conduite de l' « autre généralisé », c'est-à-dire de la communauté organisée.

Publié le 21/10/2012

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« soi « se forme dans le jeu, où l'enfant doit faire siennes les attitudes de tous les autres joueurs : alors est édée la conduite de l' « autre généralisé «, c'est-à-dire de la communauté organisée. En résumé, il y a, pour Mead, dans la société, un pôle socio-physiologique, qui existe seul chez les animaux, et un pôle institutionnel propre aux groupes humains. Mais les institutions ne sont rien d'autres que des systèmes d'attitudes organisés, qui se sont incorporés à nous par introjection. On comprend ainsi le reproche de « biologisme « qui a été adressé à Mead lorsqu'il a affirmé qu'en définitive toute société humaine organisée était une simple extension ou ramification des relations socio-physiologiques de base. KROEBER Alfred-Louis (né en 1876) De ses oeuvres, il faut au moins citer : Cultural and natural areas of native North America (1939); The nature of culture (1952). SOROKIN Pitirim-Alexandrovitch (né en 1889) sociologue d'origine russe, professeur à l' Université de Harvard, d'abord behavioriste, en est venu à considérer les phénomènes socio-culturels comme un tout sui generis, et a systématisé ses conceptions sous la forme d'une étude structurelle et dynamique de la réalité sociale. C'est ainsi qu'il a élaboré une véritable « Wissenssoziologie « ou Sociologie de la connaissance. En appliquant la méthode quantitative au problème des systèmes gnoséologiques, il établit que ces systèmes varient parallèlement aux cultures dominantes. La variable indépendante — la prémisse culturelle exprime la conception que se fait la société d'une époque donnée de la réalité dernière du monde. Trois conceptions sont possibles : « idéationnelle «, « idéalistique «, ou « sentielle «. Les variables dépendantes, c'est-à-dire les catégories fondamentales de l'esprit humain, causalité, espace, temps, nombre, ainsi que les théories philosophiques et scientifiques, sont rattachées aux trois mentalités qui caractérisent les prémisses culturelles. Ces trois conceptions de la réalité et de la nature de la vérité ne coexistent pas, elles alternent et se remplacent suivant des principes de changement immanent et d'exclusion réciproque. Les théories et systèmes gnoséologiques sont donc soumis à des variations périodiques par cycles rythmiques. La Sociologie de la connaissance de Sorokin a été qualifiée d' « idéaliste «, dans la mesure où elle est suspendue aux réponses données par les complexes socio-culturels à des questions-en-soi, à des « problèmes éternels «. Voici les principaux ouvrages de P. Sorokin : Systema soziologii (1920-1921) ; The Sociology of Revolution (1925); Les théories sociologiques contemporaines (1938); Social and Cultural Dynamics ( 937-194 ) ; Sociocultural causality, Lime and space (1943); Society, Culture and Personality (1947). BENEDICT Ruth (née en 1887) comme Margaret Mead, se rattache à l'Ecole américaine d'Anthropologie culturelle. Ses recherches de sociologie psychologique ont mis en lumière la notion de « formes de civilisation «, chaque civilisation possédant un aspect caractéristique lié à un comportement caractéristique. Elle oppose par exemple la civilisation « apollinienne «...

« tribu, enfin, les conduites des deux sexes diffèrent, mais, quoique les institutions soient patrilinéaires, ce sont les hommes qui sont timides, coquets, délicats, tandis que les femmes sont robustes, pratiques, r4fléchies, traitent les affaires et choisissent elles-mêmes leurs maris.

Ainsi, même la psychologie différentielle des sexes dépend de l'éducation et un même enfant peut participer pleinement au type de chacune de ces sociétés, à condition d'y être amené très jeune.

Il n'y a pas d' « éternel féminin ».

« Nous sommes notre culture ».

HOOK Sidney (né en 1902) est l'auteur de The metaphysics of pragmatism (1937); Towards the understanding of Marx ( 1933); From Hegel to Marx ( 1 936); Reason, social myths and Demo­ cracy (1940).

FREUD ET LA PSYCHANALYSE FREUD Sigmund (1856-1939) On s'accorde à faire tenir la découverte freudienne en un mot : l'inconscient, qui n'a pas très bonne réputation auprès des philosophes.

Mais ce mot, comment l'entend-on ? Freud lui-même en a noté trois accep­ tions.

Si l'inconscient qualifie des phé­ nomènes qui, comme les actes manqués et le rêve, échappent, dans leur élabora­ tion, à la conscience, le psychanalyste est un spécialiste de la vie imaginaire, la psychanalyse une annexe de la psycho­ logie.

S'il indique une « catégorie psychique », il faut comparer ce que nous percevons de nous-même et d'autrui à la partie qui émerge de l'iceberg : la psychanalyse est « psychologie abyssale », l'analyste, un explorateur que la fréquen­ tation des profondeurs rend méfiant à l'égard de nos superstructures.

Reste une troisième signification que Freud tient pour la plus neuve, tout en reconnaissant qu'il n'a pas su lui donner une formu­ lation satisfaisante quand il invoque une « pensée inconsciente » opérant selon des lois objectives : l'inconscient est un système, structuré comme un langage, dont l'analyste-linguiste saisit le fonc­ tionnement et la portée à travers les discours singuliers que ses patients arti­ culent par leurs symptômes.

Ainsi com­ prise, la psychanalyse, comme en témoigne le champ couvert par les recherches de Freud, déborderait toute psychologie, y compris celle qu'elle a engendrée : elle prétend moins cerner ou fouiller l' indi­ vidu humain que le mesurer à des struc­ tures dans le jeu desquelles il se trouve inséré.

Freud nous fournit donc le moyen de limiter à notre gré la portée de sa notion d'inconscient; mais si étroite qu'on la veuille, elle implique un certain radica­ lisme qui ne lui a pas échappé : elle fait de l'homme, fondamentalement leurré sur soi, un être décentré.

Idée, d'où qu'il la prenne, difficilement acceptable pour le philosophe.

Admet-il que la conscience n'épuise pas la subjectivité, elle reste à ses yeux un absolu.

Que gagne-t-on à l'escamoter ? La mort de toute vérité.

Si l'inconscient est un malin génie qui abuse de moi, rien n'échappe à la fantasmagorie, ni les passions, ni les jugements, ni même la psychanalyse.

A cette nouvelle terreur, le philosophe n'a pas tort de répondre par le cogito.

Voici un dialogue mal engagé.

Comment lever la difficulté? Il est sûr que Freud réduit le pouvoir de toute expérience immédiate (interne ou externe) : pour saisir aussi bien le sens d'un moment d'émotion que d'une destinée, il doit faire intervenir des ressorts qu'elle ne détient pas, par exemple le complexe d'Œdipe, dans sa forme et ses effets imaginaires.

Mais il ne récuse pas pour autant l'apparence au nom d'un arrière-monde dont l'entrée serait réservée aux experts.

Cette contradiction fait sans doute l'essentiel du freudisme qui y a trouvé son origine et son appui.

En ren­ contrant le phénomène du refoulrment, Freud découvre que, si le vrai se érobe, il se trahit aussi par le mouvemen même, observable et modifiable dans le transfert analytique, qui le dérobe.

Si l'homme parvient, par un jeu réglé mais dont la conduite reste toujours singulière, à échapper à la vérité, il ne peut éluder la question de l'accès à cette vérité : tout manquement se paie.

Le refoulement, Freud l'a souvent souligné, est à la fois aveu et dénégation.

C'est parce qu'il est pour une part acceptation que les signi­ fications refoulées « font retour », mais c'est parce qu'il est refus que ce retour s'opère dans les rébus du rêve, le moree­ lage du corps (la « complaisance soma­ tique ») ou se répète dans l'insistance d'une compulsion.

A tous ces phéno­ mènes atypiques de la vie marginale, tenus avant lui pour des déchets, Freud voue l'attention précise du déchiffreur, qui sait qu'il y a un message à recueillir et un destinataire à reconnaître dans ce bruit -ct paifois cette fureur « insensés ».

Une telle attitude, loin de céder aux séductions de l'irrationnel, inaugure un rationalisme dont nous n'avons pas encore rigoureusement élaboré la philo­ sophie, mais que nous voyons à l'œuvre dans la promotion, par le mouvement moderne des sciences humaines, de la catégorie du signifiant et dans le souci de ressaisir le travail du sens dans son avènement, ses arrêts, ses détours.

En marquant d'emblée l'équivalence du symp­ tôme et du symbole, et en retrouvant dans le moi la structure même du symptôme, Freud démontre la présence du symbo­ lisme au cœur du sujet.

Il met à jour un en-deçà du langage et ne le déchiffre -c'est là son apport décisif - qu'en le reliant à un univers de règles, un au-delà du langage : l'Œdipe, tenu pour un modèle d'institution, orga­ nise la thématique d'une vie et jusqu'à ses fantasmes.

L'importance, un peu oubliée aujourd'hui, que Freud attache à la vie sexuelle, trouve ici son explica­ tion : la sexualité, originellement per­ verse, réticente à toute régulation cultu­ relle et même instinctuelle, a en fait le privilège - la sociologie l'a établi - de se trouver partout prise dans un réseau strict d'obligations et de droits; elle est le pont qui relie le désir sans mesure à l'ordre de la loi, le fil qui nous conduit au plus près du conflit de l'homme par­ tagé entre son narcissisme et son exigence de communication.

J.-B.

PONTALIS LACAN Jacques (né en 1901) a écrit De la psychose paranoïaque dans ses rapports avec la personna­ lité ( 1932) et plusieurs études, qui n'ont pas été réunies en volume, notam­ ment sur la prise de possession, par l'en­ fant, de son apparence visible pour autrui.

Le docteur Lacan dirige les volumes annuels de La Psychanalyse.

POLITZER Georges (1903-1942) a commencé sa carrière de philosophe militant en collaborant à plusieurs revues : Philosophies, L'esprit, La Revue Marxiste, Revue de psychologie concrète (qu'il avait créée).

Le berg­ sonisme, une mystification philoso­ phique, publié sous le pseudonyme de François Arouet, est une virulente attaque contre la philosophie de Bergson.

Dans la Critique des fondements de la psychologie (1929) Politzer se propose d'établir les bases d'une « psychologie concrète ».

Seul parut le tome I, consacré à la critique de la Psychanalyse: Politzer y dissocie les résultats positifs de la Psychanalyse de l'hypothèse « abstraite » de l'inconscient, et propose à la psycho­ logie la recherche du sens réel et vécu du comportement.

Il adhère ensuite au Parti communiste et partage son activité entre des travaux d'économie politique, la colla­ boration à L'Humanité et l'enseigne­ ment de la philosophie marxiste à« l'Uni­ versité Ouvrière » (ses cours seront publiés en 1946 sous le titre de Principes élé­ mentaires de philosophie).

Politzer continue aussi à dénoncer vigoureusement, au nom du Marxisme, les tendances « idéalistes » et « obscurantistes » à l'intérieur de la philosophie contempo­ raine, dans des articles publiés par la revue la Pensée : La philosophie et les mythes; Qu'est-ce que le ra­ tionalisme? Dans la cave de l'aveu­ gle; La fin de la Psychanalyse.

Parmi ses autres travaux, citons encore : La crise de la Psychologie contem­ poraine; Révolution et contre­ révolution au xx• siècle; Ré­ ponse à « Or et sang » de M.

Ro­ senberg (publiés en 1947).

Arrêté par les Allemands, Georges Politzer a été f!fSillé le 23 mai 1942 au Mont- Valé­ run.

LAGACHE Daniel (né en 1903) Professeur à la Sorbonne, le Docteur Lagache est l'auteur de Les hallucina- 443. »

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