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Ni le soleil ni la mort ne se peuvent regarder en face ?

Publié le 12/01/2004

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En revanche, sur un plan spirituel, la condition humaine reçoit un autre éclairage. Le Dieu de Pascal n'est pas un premier moteur mais le Dieu de l'Alliance, qui établit avec l'homme une relation de confiance et d'espérance.Et pourtant, le sérieux existentiel ne serait-il pas possible à l'échelle humaine ?II. LA NOSTALGIE DU BONHEUROn ne peut pas prétendre au caractère insignifiant de l'existence humaine. En effet, le thème de la plénitude existentielle est constitutif d'un véritable projet de vie. Le « soleil » au risque même de nous aveugler, comme le bonheur de nous éblouir, reste une condition de sens et d'orientation à notre vie. Au-delà du divertissement, l'homme cherche par l'insouciance à compenser son défaut de bonheur. Le divertissement est donc une manière d'être conscient de l'idéal de perfection auquel nous pensons être appelés. Le « soleil » peut se regarder en face paradoxalement par le divertissement.

« Et pourtant, le sérieux existentiel ne serait-il pas possible à l'échelle humaine ? II.

LA NOSTALGIE DU BONHEUR On ne peut pas prétendre au caractère insignifiant de l'existence humaine.

En effet, le thème de la plénitudeexistentielle est constitutif d'un véritable projet de vie.

Le « soleil » au risque même de nous aveugler, comme lebonheur de nous éblouir, reste une condition de sens et d'orientation à notre vie.

Au-delà du divertissement,l'homme cherche par l'insouciance à compenser son défaut de bonheur.

Le divertissement est donc une manièred'être conscient de l'idéal de perfection auquel nous pensons être appelés.

Le « soleil » peut se regarder en faceparadoxalement par le divertissement. III.

LA MORT, CETTE IRRÉALITÉ ? Mais la mort ne peut pas se fixer (Épicure, Lettre à Ménécée).

Elle échappe à quelque intuition que ce soit. La mort n'est rien pour nous. La métaphysique matérialiste va permettre de délivrer l'humanité d'une de sesplus grandes craintes : la crainte de la mort.

Les hommes ont peur de la mort.Mais que redoutent-ils en elle ? C'est précisément le saut dans l'absolumentinconnu.

Ils ne savent pas ce qui les attend et craignent confusément quedes souffrances terribles ne leur soient infligées, peut-être en punition deleurs actes terrestres.

Les chrétiens, par exemple, imagineront que quiconqueà mal agi et n'a pas obtenu le pardon de Dieu ira rôtir dans les flammes del'enfer.

La peur de la mort a partie liée avec les superstitions religieuses dontla métaphysique matérialistes nous libère.

De plus, si tout dans l'univers n'estfait que de matière, si nous, comme tous les êtres vivants, ne sommes quedes agrégats d'atomes, lorsque nous mourons, ce ne sont que nos atomes quise séparent, qui se désagrègent, ce n'est que notre corps qui se décompose,en un point d'abord (celui qui est blessé ou malade), puis en tous.

Dès lors,rien de notre être ne survit, il n'y a rien après la mort, « la mort n'est rien pour nous ».

Ceux qui pensent que la vie du corps, la pensée, la sensation, le mouvement viennent de l'âme, et que cette âme pourrait survivre après lamort du corps, ont tort.

Car l'âme elle-même est faite de matière, certes plussubtile, puisque invisible ; mais si elle n'est qu'un agrégat d'atomes, elle aussise décompose lorsque la mort survient, et même, selon l'expérience la pluscommune, il faut penser qu'elle est la première à se décomposer puisque lemort apparaît immédiatement privé de vie, de sensation, de pensée et de mouvement, alors que le reste de soncorps semble encore à peu près intact et mettra plus de temps à commencer à se décomposer.

Aussi, la mort secaractérise bien en premier lieu par l'absence de sensation : « Habitue-toi à la pensée que le mort n'est rien pour nous, puisqu'il n'y a de bien et de mal que dans la sensation, et que la mort est absence de sensation. » En effet, les sensations que nous avons de notre corps et, à travers lui, des choses du monde sont la source detoute connaissance, et aussi de tout plaisir et de toute douleur, donc le vrai lieu de tout bien et de tout mal,puisque le bien réel n'est que le plaisir et le mal la douleur.

Nous pouvons désigner la pensée d' Epicure comme un sensualisme qui fonde toute la vie intérieure sur la sensation.

La mort étant la disparition des sensations, il ne peuty avoir aucune souffrance dans la mort.

Il ne peut pas y avoir davantage de survie de la conscience, de la penséeindividuelle: « Ainsi le mal qui effraie le plus, la mort, n'est rien pour nous, puisque lorsque nous existons, la mort n'est pas là, et lorsque la mort est là, nous n'existons plus.

» Dès lors je peux vivre, agir et profiter de cette vie sans redouter aucune punition post-mortem.

Et je sais que c'estici et maintenant qu'il me faut être heureux, en cette vie, car je n'en ai aucune autre.

Mon bonheur dans la vie estune affaire sérieuse qui ne souffre aucun délai.

Tel est l'enseignement de la sagesse matérialiste. L'insouciance se motive-t-elle suffisamment de notre impossibilité à s'imaginer être rendu au néant ? L'inexpériencedirecte de la mort autorise-t-elle cependant l'homme à se désintéresser de la vie ? Y aurait-il là une justification dudivertissement ?Non, car si ma mort ne peut être vécue directement, elle me frappe cependant déjà par la disparition de mesproches.

Autrui, mort, est le visage de mon attente à venir.

Du coup, le divertissement ne saurait être une solutionà l'existence humaine.

L'homme peut s'intéresser autant à la question de sa plénitude et ne la considérer que pourelle-même, ainsi que l'amour pour autrui le conduit, lorsque ce dernier meurt, à méditer (indirectement) son proprenéant.À l'instar de Gilgamesh pleurant la disparition de son ami Enkidu, « Devrai-je mourir moi aussi ? Ne me faudra-t-il pasressembler à Enkidu ? «, la mort affligeante du compagnon qui se décompose sous ses yeux est aspiration àl'immortalité.

Elle induit fortement l'idée d'une vie qui est à retrouver dans sa vérité : « L'angoisse m'est entrée auventre ! C'est par peur de la mort que je cours la steppe ! Mais je vais tirer chemin et partir sans tarder rejoindreUta-napistî [...] qui [...] a obtenu la vie sans fin » (Trad.

J.

Bottero, l'Épopée de Gilgamesh, 1992, pp.

156-159,Gallimard).

Cette même méditation de la mort, conduira Montaigne à la méditation de la liberté : « Qui a appris àmourir, a désappris à servir » (Essais, L Livre L ch.

19).. »

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