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Sommes-nous dans le temps, ou le temps est-il en nous ?

Publié le 27/02/2005

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temps
C'est parce que le temps nous est compté qu'il existe à nos yeux. Nier l'existence du temps, c'est se voiler notre existence mortelle. ·        Pour autant, il est nécessaire de dire avec Descartes qu'il n'y a de temps que parce que l'on pose quelque chose qui échappe au temps. ® cf. le morceau de cire qui, lorsqu'on le chauffe, change de forme, de couleur, de saveur et d'odeur. Pourtant, on dit qu'il s'agit de la même cire qu'au début, cire qui a simplement changé. Il n'y a donc de changement que de ce qui, en regard de l'esprit, demeure. Car c'est celui-ci qui fait le lien entre toutes les « figures » de la cire pour pouvoir dire que c'est la même bien qu'elle ait à ce point changé. ·        Kant va dans le même sens ® le « je pense », ou la conscience connaissante, doit pouvoir accompagner toutes nos représentations pour réussir à en faire la synthèse. « Les jours s'en vont, je demeure ».
Angles d’analyse * La question soulève ici l’épineux problème de la dépendance de l’existence (humaine plus précisément dans notre cas) à la dimension temporelle. Il semble en effet que nous ne sommes dans le temps. Notre vie s’organise suivant de grands moments (naissance, mariage, mort, etc.) mais au-delà, nos journées et nos rythmes biologiques sont eux-mêmes rythmés par nos emplois du temps souvent chargés. * Il semble alors, a priori, plus évident d’affirmer que nous sommes dans le temps, et donc a fortiori que ce dernier nous est constitutif, plus que le contraire. Pour autant, puisque le temps apparaît comme une catégorie essentielle et structurante pour notre existence et notre quotidien, on peut se demander si ce n’est pas le temps qui est en nous. * C’est ainsi le problème de la condition de possibilité du temps par rapport à nous ou à l’inverse du nous par rapport au temps qui est ici mis à la question. Lequel des deux rend possible et constitue l’autre ? * Il est vrai que le temps passe, mais que je ne peux jamais l’arrêter pour saisir le passage lui-même ; pourtant, en même temps qu’insaisissable, il a une évidence intuitive : « Qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais, mais que je veuille l’expliquer à la demande, je ne le sais pas ! « (Saint Augustin) Cela signifie-t-il que le temps est dans ma conscience ? En effet, il semble que le passé, qui n’existe plus, ne soit pas ailleurs que dans ma mémoire, et le futur, seulement dans mon projet. Le présent, lui, semble se confondre avec la conscience que j’en ai.  Problématique            S’il est vrai que nous n’existons que par et à travers le temps, cela veut-il pour autant dire que c’est le temps qui nous constitue et qui rend notre existence possible et consciente ? N’est-ce pas aussi juste, en partant de ce même constat, d’affirmer que nous comprenons en nous le temps et le projetons ainsi sur notre réalité ? Sur quel critère si fier pour trancher entre l’alternative ? Cette dernière ne peut-elle pas d’ailleurs être elle-même dépassée ?

temps

« être « compté » a posteriori (trois heures).

Mais concrètement, c'est une seule durée perçue,continue et indivisible, qui paraissait tantôt courte ou longue selon ma patience ou mon impatience. II- Le temps est une réalité en nous · Il est vrai qu'on ne peut pas considérer le temps comme une pure illusion.

Ainsi, Saint Augustin considère le temps comme indissolublement lié à notre conscience.

Il est une « distension de l'âme ».S'il y a temps c'est parce que notre conscience, au cœur du présent, retient le passé et anticipel'avenir, donc déborde l'instant.

Quand je vois un film, je me souviens à un moment donné de ce qui aprécédé et j'anticipe la fin de l'histoire.

En fait, le passé n'est pas extérieur au présent et celui-ci nel'est pas à l'avenir.

La conscience retient dans une unité ces dimensions qui s'excluent de l'instantpuisque le présent y chasse le passé et sera par l'avenir qui deviendra présent à son tour.

De la sortele présent n'est pas l'instant mathématique, il a une épaisseur.

Il est fait de trois présents : leprésent du passé ou la mémoire, le présent du présent ou l'attention, le présent de l'avenir oul'attente et l'espérance. · Dans cette perspective, on comprend que le temps existe mais il est en nous. * Kant explique ainsi que le temps constitue la structure del'avant et de l'après : d'abord ceci, ensuite cela.

Qui place lerepère ? La conscience.

Le temps est alors à définir comme uneforme de notre sens interne, de notre sensibilité, par laquellenous analyserons les changements en nous et en dehors denous.

Une conscience du temps structure les changements quenous observons.

Pour Kant, le temps n'a pas de réalitéobjective, il est relatif à nous et à notre manière d'ordonner ledevenir. Le temps n'est pas un concept qui dérive de l'expérience.

Nous ne pourrions en effet saisir la succession ou la simultanéité en tantque telles, si nous n'avions au préalable la représentation dutemps antérieure à toute expérience possible.

Le temps sertdonc de fondement a priori à la perception des phénomènes.

Ilconstitue le fondement transcendantal de toutes les intuitions,tant externes qu'internes.

On ne peut considérer lesphénomènes en dehors d'un temps donné, mais il est enrevanche possible de produire une intuition du temps,abstraction faite des phénomènes qui s'y déroulent.

Le tempsest donc donné a priori, il est la condition de possibilité de l'expérience des phénomènes qui peuvent disparaître sans que le temps lui-même soit supprimé.

Decette intuition a priori du temps découlent des principes universels et nécessaires : le temps n'aqu'une dimension ; des temps différents ne peuvent être que successifs et non simultanés (alorsqu'inversement des espaces différents n'existent pas successivement mais simultanément).

Il fautnoter que si le temps dérivait de l'expérience, s'il était une réalité empirique, ces principes ne seraientni universels ni nécessaires.

De la même façon que l'espace, le temps n'est pas un concept, mais laforme pure de l'intuition sensible : il est impossible de dériver d'un concept la proposition suivantlaquelle des temps différents sont nécessairement successifs.

Enfin l'intuition originaire du temps sedonne comme illimitée : toute détermination temporelle se donne comme une limitation au sein de cetinfini.

Le temps n'est donc pas une réalité en soi ou une chose objective.

C'est la condition subjectiveet transcendantale sous laquelle toutes nos intuitions peuvent trouver place et s'ordonner les unespar rapport aux autres.

Nous avons l'intuition de nous-mêmes et de notre propre état intérieur dans letemps.

Non lié aux phénomènes extérieurs, il ne relève pas d'une figure ou d'une position déterminée :il opère le rapport de nos représentations.

Comme l'espace, il est la condition a priori et formelle detoute phénoménalité, mais à la différence de l'espace qui ne regarde que la forme des objetsexternes, le temps est ce en quoi nous intuitionnons tous les objets, tant internes qu'externes, del'expérience. · Le temps existe bien mais pas de la façon dont on le pense, et on ne le tire pas d'où l'on croit, c'est-à-dire de la simple observation du monde extérieur ou même intérieur.

Le temps est une formequi nous est commune à tous.. »

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