Sommes-nous les maîtres de nos illusions et de nos croyances ?
Publié le 14/09/2012
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Toutefois, s'ils ne nous permettent pas de rejeter purement et simplement des croyances bien établies ou de les remplacer par d'autres qui nous étaient jusque-là étrangères, les procédés indirects nous assurent un certaine maîtrise sur elles. Il dépend de chacun à mesure que se développe son pouvoir de juger, de s'assurer de leur fondement; pour celles qu'il juge fondées, ...
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Si nous cherchions à voir comment elles se sont formées en non~, nous verrions que, chez la plupart, celles qui sont le plus nôtrf's, c 'esl.·iHlire qui nous tiennent le plus à cœur, nous viennent du milieu qui nous les
inculqua tout enfants sans que n(}US nous en rendions bien compte et sans s'inquiéter de notre consentement.
Ce n'est donc pas en maîtres que nous
les avons faites nôtres.
Plus tard, sans doute, notre collaboration devint appréciable, mais indirecte plutôt que directe : ce n'est guère par un sim ple choix délibéré qu'on se convertit à une religion ou à une conception
politique; la conversion s'effectue ou du moins se prépare peu à petJ, par des actes ou par une accoutumance sans grand rapport avec la volont•: de se convertir.
D'ailleurs, il ne suffit pas de vouloir pour croire : il faut avant tout voir que la croyance proposée est vraie ou tout nu moills
croyable; or on u 'est pas maitre de voir cc qu'on veut.
Nous ne sommes donc pas les maîtres absolus de la formation de nos croyances.
En est-il de même des croyances une fois formées P S'imposent-elles ù nous ou, au contraire, en sommes-nous les maîtres en sorte que nous pouvons nous comporter à leur égar·d comme à l'égard d'une propriété quelconque : les aliéner, totalement ou partiellement, leur eu substituer d'autres ou vine sans nucune croyance ! Voilà exactement la question
qui se pose.
Cette question a un aspect moral que nous ferons apparaître en wbsti- tuant n avons-nous le droit " il mise foi
perverse, être tenu pour faux, d'ailleurs la vie morale elle-même exige
une adhésion ferme à des principes qui comptent parmi les croyances le' plus importantes.
~lais la question posée quand on se demande si nous sommes les maitres de nos croyances est plutôt d'ordre psychologique : il s'agit de savoir si
nous avons le pouvoir ou la possibilité de disposer de nos croyances à notre fantaiF.
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