Devoir de Philosophie

Sommes-nous toujours conscients de nos désirs ?

Publié le 27/02/2005

Extrait du document

), associe à cette possession d'objet des satisfactions infinies, et crée ainsi une finalité illusoire : le joueur, par exemple, cherche-t-il l'argent, le plaisir ? « J'avais risqué ma vie et j'avais gagné. De nouveau j'étais un homme » s'écrie le héros de Dostoïevski dans son délire (Le joueur, chap. XVII). Le joueur cherche perpétuellement l'exaltation. Et le passionné souvent se croit libre puisqu'il poursuit de toutes ses forces et de toute son âme un objectif que nul ne lui a imposé. Mais à la lumière de Spinoza, il est clair qu'un sujet autant affecté par des objets ne peut être dit libre : « je dis que nous sommes passifs quand il se fait en nous quelque chose ou qu'il suit de notre nature quelque chose, dont nous ne sommes la cause que partiellement » (Ethique, III). En revanche, le désir (différent de la passion passive) est pour Spinoza une puissance positive d'affirmation de soi. Il est source de toute évaluation. C'est parce que l'on désire une chose qu'on dit qu'elle est bonne, et non parce que cette chose est bonne qu'on la désire : « le désir est un appétit dont on a conscience » (ibid, théorème VI, VII).

L’homme est un être de désir. Puissance de négation et de transformation, de rêve et d’action, le désir est ce par quoi l’homme est ouvert à la dimension du possible et de l’imaginaire. Si le désir à la fois recherche et diffère sa satisfaction, c’est qu’il sent confusément qu’aucun objet ne lui convient. C’est pourquoi on peut tout aussi bien dire que le désir sait et qu’il ne sait pas ce qu’il veut. Présent, mais difficilement formulable, le désir nous échappe s’il s’agit de lui désigner un objet. Le désir semble illimité, et c’est cette démesure qui, d’abord, le rend problématique.

Liens utiles