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Sonnet 24, Louise Labé.

Publié le 13/01/2013

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CHEYMOL Claire L3 LMO/ADS SONNET XXIV Louise Labé ________________________________________________________________________ ________________________________________________________________________ L'édition complète des oeuvres de Louise Labé est publiée en 1555 à Lyon par Jean de Tournes. Il s'agit d'un recueil exaltant les affres de la passion amoureuse comprenant: une épitre dédicatoire à une amie lyonnaise, le Débat de folie et d'Amour, trois élégies puis vingt quatre sonnets d'amour d'inspirations diverses, ainsi que des poèmes ou articles d'hommage à "belle Cordière". Le sonnet XXIV, écrit en décasyllabes, occupe donc une place particulière puisqu'il ferme le recueil et a pour but de conclure sur les tourments et l'épanchement amoureux. Le débat de l'Amour et la Folie continue jusqu'au dernier sonnet qui semble constituer une mise en garde contre les dangers de l'amour, adressée aux "dames", par laquelle elle appelle à la clémence de ses juges. Louise Labé paraît t-elle justifier, devant son dernier auditoire, la folie d'aimer qui anime son canzoniere, du premier débat aux derniers sonnets ? Louise Labé, je lyrique, se fait d'abord la fatale victime du dieu Amour pour attirer , non sans habileté rhétorique, la bienveillance de l'auditoire féminin. Cela marque un changement, une affirmation et une audace dans la posture de l'auteure qui n'est déjà plus toute à fait repentante de ses actes. Enfin, les dernières paroles de Louise correspondent moins à une condamnation qu'un appel à l'amour qu'elle rend parent avec l'écriture. . Il s'agit d'abord pour la poétesse d'appeler à l'indulgence des dames, pour ce qui est de la faute d'avoir céder à l'ivresse amoureuse, en convaincant ses auditrices qu'elle n'est que l'honnête victime de Cupidon. Elle s'expose tout d'abord comme une amante pathétique exaltant son chagrin, sa souffrance, afin de mieux marquer sa repetance. Pour illustrer cet amour malheureux et déchirant, des motifs de l'amour pétrarquiste - amour non réciproque, funeste, chantant les beautés de l'être aimé- tels que l'image du feu: "mile torche ardentes", "mon tems consumé" et, dans une certaine mesure, l'expression hyperbolique de la souffrance. En effet, on a la métaphore hyperbolique des "torches", qui sont dites "ardentes", des "douleurs" qui sont dites "mordentes", des pointes qui sont dites "violentes". L'anaphore de l'adjectif numéral "mile torches ardentes", "mile travaus, "mile douleurs mordentes" accentue la douleur amoureuse de l'amante délaissée par l'ami. Le je, par l'emploi du passé composé, souligne par ailleurs que cet amour est révolu, le temps a été "consumé" dit-elle. La description de ce mal subi doit persuader les dames qu'il ne faut l'accuser de ses écarts passionnés. Pour cela, Louise Labé fait appel à son expérience féminine en matière d'amour et l'auditoire féminin crée une une certaine complicité entre le je et les narrateurs qui sont les "dames". Les désinences des adjectifs "amour- euses", "malheur-euses"inscrivent linguistiquement ce public comme étant féminin. En premier lieu, le sonnet s'organise autour de quatre impératifs : "ne reprenez", "n'aigrissez point", "mais estimez" , "et gardez&...

« Il s'agit d'abord pour la poétesse d'appeler à l'indulgence des dames, pour ce qui est de la faute d'avoir céder à l'ivresse amoureuse, en convaincant ses auditrices qu'elle n'est que l'honnête victime de Cupidon.

Elle s'expose tout d'abord comme une amante pathétique exaltant son chagrin, sa souffrance, afin de mieux marquer sa repetance.

Pour illustrer cet amour malheureux et déchirant, des motifs de l'amour pétrarquiste - amour non réciproque, funeste, chantant les beautés de l'être aimé- tels que l'image du feu: "mile torche ardentes", "mon tems consumé" et, dans une certaine mesure, l'expression hyperbolique de la souffrance.

En effet, on a la métaphore hyperbolique des "torches", qui sont dites "ardentes", des "douleurs" qui sont dites "mordentes", des pointes qui sont dites "violentes".

L'anaphore de l'adjectif numéral "mile torches ardentes", "mile travaus, "mile douleurs mordentes" accentue la douleur amoureuse de l'amante délaissée par l'ami.

Le je, par l'emploi du passé composé, souligne par ailleurs que cet amour est révolu, le temps a été "consumé" dit-elle.

La description de ce mal subi doit persuader les dames qu'il ne faut l'accuser de ses écarts passionnés.

Pour cela, Louise Labé fait appel à son expérience féminine en matière d'amour et l'auditoire féminin crée une une certaine complicité entre le je et les narrateurs qui sont les "dames".

Les désinences des adjectifs "amour-euses", "malheur-euses"inscrivent linguistiquement ce public comme étant féminin.

En premier lieu, le sonnet s'organise autour de quatre impératifs : "ne reprenez", "n'aigrissez point", "mais estimez" , "et gardez" qui sont des apostrophes directes aux "Dames" qui figurent dans le premier vers.

Les deux impératifs à la forme négative mandent la sympathie de ces femmes, leur réclament de ne pas porter un jugement trop sévère envers son comportement.

La complicité est également crée par l'évocation de la réputation de Louise Labé, plus précisément de son "nom" dans le cinquième vers.

Elle manifeste sa crainte que son nom soit "blâmé", entaché; on sait en effet que les biographes s'était plus à édifier des rumeurs scabreuses à propos de la belle Lyonnaise, désignée courtisane et femme adultère.

En invoquant son nom, la poète incite à une lecture non fictionnelle du sonnet.

Un gage de sincérité est donné: il s'agit de Louise Labé, accusée d'amour, qui fait son plaidoyer devant les dames de Lyon..

Tout au long du recueil, des adresses aux femmes sont faites, de l'épitre dédicatoire à Clémence de Bourges dans lequel elle convie les femmes au plaisir de l'étude et des lettres, jusque dans plusieurs élégies, comme l'élégie III.: "Quand vous lirez...

Ô Dâmes lionnoises".

On note par ailleurs que cette complicité, proximité est amplifiée par cette "délimitation" géographique: Louise Labé, bien qu'elle s'adresse à toutes femmes, a d'abord idée de convier son entourage lyonnais.

On devine donc, dans le dernier sonnet, que dans la continuité des apostrophes faites dans le recueil, elle s'exprime pour ce même cercle.

Le sonnet ne présente pas de vocabulaire technique ou érudit et toute femme peut le comprendre; seules deux références mythologiques sont faites - "Vulcan" et "Adonis" et restent abordables pour une génération qui a étudié les Anciens.. »

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