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Le spectacle de la nature relève-t-il de l'art ?

Publié le 24/03/2004

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Qu'est qui distingue la production par l'art des productions naturelles qu'il s'agisse de celles que les forces de la nature réalisent ou qu'il s'agisse de celles que réalisent certains êtres naturels ? Pour Kant, l'art est le produit d'une représentation pensée tandis que la nature relève d'une spontanéité instinctive. Le mécanisme naturel, s'oppose à la réflexion à l'oeuvre en amont de la production artistique. Il y a une représentation de ce que l'on veut produire avant qu'on ne le produise. Et cette représentation est pensée : aperçue et réfléchie. Le fait de penser avant implique le fait de maîtriser son projet. Il peut donc être susceptible d'amélioration, de perfectionnement. Tandis que les abeilles faisaient les mêmes ruches il y a mille ans, selon Pascal.   II.                  La contemplation du spectacle de la nature ouvre au jugement sur le sublime   La beauté de la nature peut nous amener à ressentir une émotion, à formuler un jugement esthétique, comparable à ce que l'n peut ressentir face à une oeuvre d'art.

« l'adapter à ses besoins.

Qu'est qui distingue la production par l'art des productions naturelles qu'il s'agisse de cellesque les forces de la nature réalisent ou qu'il s'agisse de celles que réalisent certains êtres naturels ? Pour Kant, l'artest le produit d'une représentation pensée tandis que la nature relève d'une spontanéité instinctive.

Le mécanismenaturel, s'oppose à la réflexion à l'œuvre en amont de la production artistique.

Il y a une représentation de ce quel'on veut produire avant qu'on ne le produise.

Et cette représentation est pensée : aperçue et réfléchie.

Le fait depenser avant implique le fait de maîtriser son projet.

Il peut donc être susceptible d'amélioration, deperfectionnement.

Tandis que les abeilles faisaient les mêmes ruches il y a mille ans, selon Pascal. II.

La contemplation du spectacle de la nature ouvre au jugement sur le sublime La beauté de la nature peut nous amener à ressentir une émotion, à formuler un jugement esthétique, comparable àce que l'n peut ressentir face à une œuvre d'art.

A ce titre, si nous savons en quoi la nature n'a rien à voir avecl'art, nous pouvons assimiler notre perception de la beauté naturelle à la beauté artistique et en faire un spectacle.Kant montre que le jugement esthétique sur la nature est en fait spécifique : c'est le sentiment du sublime.

Il faitconsister le sublime dans la liberté morale, aux prises avec la nature grandiose.

La puissance des forces naturelles,qui semble infinie, nous écrase.

Nos prenons conscience de notre faiblesse physique.

Le pouvoir du destin etl'immensité de la nature sont dans une opposition infinie avec notre condition d'être fini.

Mme de Staël commenteainsi la thèse de Kant : « Le premier effet du sublime est d'accabler l'homme; et le second, de le relever.

Quandnous contemplons l'orage qui soulève les flots de la mer et semble menacer et la terre et le ciel, l'effroi s'empared'abord de nous à cet aspect, bien qu'aucun danger personnel ne puisse alors nous atteindre; mais quand lesnuages s'amoncellent, quand toute la fureur de la nature se manifeste, l'homme se sent une énergie intérieure quipeut l'affranchir de toutes les craintes, par la volonté ou par la résignation, par l'exercice ou par l'abdication de saliberté morale; et cette conscience de lui-même le ranime et l'encourage.

».

Le jugement du beau porte sur laforme, c'est-à-dire la limitation de l'objet.

Plaisir et sentiment naissent directement de la contemplation de l'œuvred'art.

Il y a la forme d'une finalité accordée à cette faculté de juger.

Tandis que le jugement du sublime ouvre lapossibilité d'une représentation de l'illimité, c'est l'absence de forme.

La satisfaction et l'émotion naissentindirectement de la contemplation du spectacle de la nature.

L'imagination est bousculée dans l'absence de finalité. LE SUBLIME CHEZ KANTKant distingue deux sortes de jugement en matière de goût: l'un portant surle BEAU et l'autre sur le SUBLIME.

Kant oppose le sublime au beau commel'infini au fini.

Est dit sublime ce en comparaison de quoi tout le este nousapparaît comme petit et insignifiant.

On peut citer pour exemple l'océandéchaîné ou la majestueuse et inaccessible montagne.

Avec le sublime, nosfacultés de connaissance (sensibilité et entendement) sont dépassées etcomme anéanties.

Mais c'est précisément cet anéantissement, cetécrasement de nous-même à la limite du déplaisir qui nous exalte. Or, précise encore Kant, il existe deux sortes de sublime, qui correspondent àdeux catégories de spectacles :— d'une part le sublime mathématique ou de la grandeur: je suis ému, faceaux Pyramides, parce que je me sens «tout petit» et suis renvoyé à monincompétence technique.

La question posée par ce premier sublime renvoie eneffet à l'énigme d'une performance: comment ont-ils pu faire ça?— d'autre part le sublime dynamique, ou de la puissance, que suscitent lesspectacles démesurés de l'environnement naturel ou les déchaînements d'unenature sauvage et hostile.Dans ce cas, ce qui m'ébranle, c'est l'efficacité d'une volonté sans communemesure avec celle de l'homme et qui ne peut être, en dernière analyse d'après Kant, que celle de Dieu.On est là, en apparence, bien loin de l'expérience esthétique.

Mais nombreuses sont cependant les oeuvres oùpassent quelques échos de ce sublime kantien, et plus fréquemment, dans l'art du XXe siècle, sous son secondaspect que sous le premier.

Car si l'on peut s'interroger par exemple sur la technique utilisée par Rothko pour diffuserses couleurs et obtenir ses subtilités chromatiques, c'est avant tout parce qu'elle transporte le spectateur dans uneambiance de pure spiritualité que sa peinture émeut et touche en effet au sublime.

Or, on constate que sont reçuesde la sorte des oeuvres qui transgressent d'une certaine façon la définition habituelle de l'art pour proposer un au-delà — pas nécessairement religieux, mais au moins spirituel (c'est par exemple le cas dans le suprématisme deMalevitch, qui entend faire de l'art la « nouvelle spiritualité» de la société).L'émotion que peuvent produire certaines oeuvres sublimes est toute spirituelle et n'a plus rien de commun avecl'émotion physiologique.

Elle est en tout cas au-delà du sentiment esthétique à strictement parler qui, par définition,ne peut être lié au désir et par rapport auquel l'émotion, au sens habituel, témoigne d'une confusion entre lareprésentation et le réel. III. Si c'était la nature qui imiterait l'art pour se donner en spectacle ? L'impression que les œuvres d'art représentent tout de même quelque chose de la réalité est incompatible avec. »

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