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Spinoza, Baruch - philosophie.

Publié le 08/05/2013

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Spinoza, Baruch - philosophie. 1 PRÉSENTATION Spinoza, Baruch (1632-1677), philosophe rationaliste et penseur religieux hollandais, considéré comme le plus important représentant moderne du panthéisme. Né de parents juifs d'origine espagnole et portugaise à Amsterdam, Spinoza reçoit une solide éducation hébraïque classique. Plus tard, il se détache cependant du judaïsme établi, après ses études de science physique et la lecture des écrits de Thomas Hobbes et de René Descartes. En 1656, il est excommunié par les rabbins qui obtiennent son bannissement d'Amsterdam. Pendant cinq ans, Spinoza demeure dans les faubourgs de la ville, vivant du polissage de verres optiques. À cette époque, il écrit son premier ouvrage philosophique, Court Traité sur Dieu, l'homme et sa félicité, qui annonce les grandes lignes de son système philosophique ultérieur. Le Tractatus theologico-politicus (Traité théologico-politique) et la dissertation De intellectus emendatione (De la réforme de l'entendement) datent vraisemblablement aussi de cette époque, bien que le premier n'ait été publié qu'en 1670 et le second en 1677. En 1661, Spinoza s'installe à Rijnsburg, aux environs de Leyde, puis, deux ou trois ans plus tard, à Voorburg, non loin de La Haye. Peu après, alors qu'il s'apprête à s'installer à La Haye même, une chaire de philosophie à l'université de Heidelberg lui est proposée par l'électeur palatin Charles Louis. Mais Spinoza décline l'offre, redoutant les restrictions que pourraient imposer les théologiens à son activité intellectuelle. Spinoza refuse également une pension que lui offre Louis XIV, sous la condition qu'une de ses oeuvres lui soit dédiée. 2 PHILOSOPHIE La pensée de Spinoza trouve son expression la plus complète dans Ethica more geometrico demonstrata (l'Éthique démontrée selon la méthode géométrique, 1674). Selon ce traité, l'univers est identique à Dieu, qui est la « substance « non-causée de toutes choses. La conception spinoziste de la substance, inspirée des philosophes scolastiques, n'est pas celle d'une réalité matérielle, mais plutôt celle d'une entité métaphysique, le fondement global et autosuffisant de toute réalité. Spinoza admet l'existence éventuelle, en nombre infini, d'attributs de la substance, mais il soutient que seuls deux de ces attributs sont accessibles à l'esprit humain, à savoir l'étendue, ou monde des corps matériels, et la pensée consciente. Dans sa représentation, la pensée et l'étendue dépendent d'une réalité ultime, dans laquelle elles existent, et qui est Dieu. Dans le système de Spinoza, la causalité peut exister dans l'attribut étendue entre objets singuliers, c'est-à-dire entre corps physiques ou dans l'attribut pensée, entre idées singulières, mais non entre objets et idées. Afin de rendre compte des interactions causales apparentes entre objets et idées, Spinoza avance la théorie dite du « parallélisme «, selon laquelle toute idée a son équivalent physique et, inversement, tout objet physique, son idée qui lui correspond. Quant à la singularité des choses, que ce soit celle d'objets physiques ou celle d'idées, Spinoza l'explique en termes de modes particuliers de la substance. Tous les objets particuliers sont des modes de Dieu dans l'attribut étendue et toutes les idées particulières sont des modes de Dieu dans l'attribut pensée. Les modes sont des natura naturata, « nature naturée «, ou nature dans la multiplicité de ses manifestations ; la substance ou Dieu est natura naturans, « nature naturante «, ou nature dans son unité créatrice, agissant comme le déterminant de ses modes propres. Les modes sont transitoires et leur existence suppose la forme temporelle. Dieu est éternel, transcendant tous les changements modaux. En conséquence, les choses particulières, qu'elles relèvent de l'étendue ou de la pensée, sont finies et éphémères. Pourtant, Spinoza affirme l'existence d'un monde indestructible. Ce monde ne saurait être trouvé dans l'ordre des choses existantes mais dans celui de l'essence. La connaissance intuitive qu'a l'humanité de Dieu est la source de l'amour intellectuel de Dieu (amor Dei intellectualis), qui, lui, fait partie de l'amour que Dieu se porte à lui-même. La doctrine spinoziste des essences est apparentée à la conception scolastique des « réalités « et aux Idées de Platon, tout en s'en distinguant par d'importants aspects. Spinoza conçoit les essences comme des entités conceptuelles de l'aspect universel de toute chose. La différence fondamentale entre les existences et les essences dans la cosmologie de Spinoza est que l'être des premières se trouve dans le temps et que les secondes se situent en dehors du temps. Puisque la mortalité ne concerne que les choses assujetties à la loi du temps, l'ordre des essences, qui est intemporel, doit par conséquent être éternel. Néanmoins, l'ordre des essences est un ordre d'être immanent. Toute existence a donc un caractère universel ou essentiel, bien que pour réaliser ce caractère, la chose existante doit transcender sa propre forme intrinsèque, en d'autres termes, se libérer des limites de sa propre structure. L'ordre des essences a ainsi une sorte d'être au sein de l'ordre des existences (le premier étant la cause immanente du second), sans toutefois partager ses limites temporelles. La causalité immanente, dans la métaphysique de Spinoza, signifie autocausalité, et ce qui est autodéterminé est libre. À partir de ce raisonnement, Spinoza développe sa doctrine de la liberté comme bien accessible seulement dans l'ordre des essences. Dans l'un et l'autre de ses attributs (étendue ou pensée), l'existence est asservissement, tout corps existant étant déterminé par ses propres séries causales ; tout corps particulier ou idée particulière est soumis à d'autres corps ou idées et la forme de son être est déterminée par ceux-ci. Ce n'est que dans l'être intemporel, qui est sa propre cause, et donc dans l'être universel et immanent que la liberté totale est possible ; ce n'est que par l'identification avec la substance, ou Dieu, que l'on touche à l'immortalité, et, avec elle, à la paix. 3 REJET DE LA TRADITION Spinoza rejette l'idée de la Providence et du libre arbitre, et son concept d'un Dieu impersonnel suscite beaucoup d'hostilité chez ses contemporains. À bien des égards, sa position est unique dans l'histoire de la philosophie. Il n'appartenait à aucune école, il n'en a fondé aucune. Si son oeuvre s'inspire, peu ou prou, de la pensée de quelques-uns de ses prédécesseurs, elle se distingue par son originalité, même par rapport à la pensée d'un Descartes. La pensée de Spinoza qui compte parmi les plus grands penseurs de la philosophie n'est reconnue qu'un siècle après sa mort, et si son système ne donne naissance à aucun véritable mouvement, son influence ne peut être comparée qu'à celle de la philosophie d'Emmanuel Kant. Non seulement les métaphysiciens, mais aussi des poètes comme Goethe, William Wordsworth et Percy Shelley se sont inspiré des oeuvres de Spinoza dont la pensée se prolonge dans la poésie panthéiste. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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