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Spinoza et l'Etat

Publié le 27/02/2008

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spinoza
« On croit que les hommes politiques tendent des pièges aux hommes plutôt qu'ils ne les dirigent ; on pense qu'ils sont plus rusés que sages. Bien sûr, l'expérience leur a appris qu'il y aura des vices tant qu'il y aura des hommes. Par conséquent, lorsqu'ils s'efforcent de devancer la méchanceté humaine, et cela par des procédés qu'une longue expérience pratique leur a enseignés et dont ont coutume d'user des hommes conduits par la crainte plutôt que par la raison, ils semblent s'opposer à la religion et principalement aux théologiens qui croient que les puissances souveraines doivent gérer les affaires publiques selon les mêmes règles de la moralité qui sont obligatoires pour un particulier. Cependant on peut douter que les hommes politiques ont traité des problèmes politiques avec plus de bonheur que les philosophes. En effet, guidés par l'expérience, ils n'ont rien enseigné qui s'écarte de la pratique. » SPINOZA.
spinoza

« expérience pratique leur a enseignés et dont ont coutume d'user des hommes conduits par la crainte plutôt que par la raison ”.

Ce n'est donc pas accidentellement que les hommes politiques tiennent les hommes en respect par la crainte et non par la raison.

Car exiger de leur part sagesse et moralité serait vaine entreprise.

La passion est réglée le mieux par l'utilisation d'autres passions : l'homme ne peut être réglée, en somme, qu'au moyen des éléments quisont communs à tous les hommes.

D'ailleurs s'ils étaient entièrement raisonnables ils n'auraient pas besoin de lois.Car, comme l'expose Spinoza ailleurs, ce sont les lois qui « modèrent et contraignent l'appétit du plaisir et despassions sans frein ».

La sagesse pour Spinoza consiste en une connaissance des causes qui nous poussent à agir.A cet égard la connaissance du bien ne se révèle pas sous la forme d'une prescription morale qui nous empêched'agir à cause de la dissociation qu'elle nous impose entre raison et passion, mais elle s'identifie complètement à larecherche de ce que nous savons être nécessaire à la conservation et à l'affirmation de notre puissance, c'est-à-dire à l'utilité.

La libération résulte d'une connaissance et non d'un refoulement du désir, essence de l'homme.

« Êtrecause adéquate de soi » pour Spinoza c'est parvenir à la pleine maîtrise de soi qui ne peut se réaliser sans laconnaissance de soi.

Il n'y a donc pas lieu pour Spinoza de rejeter le désir, il faut plutôt connaître les causes quinous conduisent à désirer et s'en rendre maître.

Telle est l'attitude selon la droite raison.

Mais cette attitude nesaurait être de rigueur dans l'art de gouverner, puisque Spinoza distingue deux ordres de réalités, l'un particulier:champs de la moral, l'autre général celui de la politique.

Dans le champs moral comme dans le champ politique ce quiest de rigueur ce n'est pas l'élimination brutale des passions mais leur bon usage.

Cependant dans ces domaines, lapassion n'intervient pas de la même façon.

Dans le domaine de la politique c'est la crainte qui maintient le corpspolitique.

On n'exige pas de la part des citoyens de faire montre d'une sagesse élevée.

Quand donc les hommespolitiques font usage de la crainte et de la ruse c'est au terme d'une longue expérience et donc d'un certaineconnaissance de la nature humaine.

Si donc d'un point de vue moral et particulier il n'y a rien de plus élevé qu'uneactivité selon la raison, d'un point de vue politique c'est l'expérience qui est le seul guide de la législation.

C'est danscette mesure que les hommes politiques “ semblent s'opposer à la religion et principalement aux théologiens quicroient que les puissances souveraines doivent gérer les affaires publiques selon les mêmes r ègles de la moralité qui sont obli gatoires pour un particulier.” Il y a donc accord entre ce que préconise les philosophes et ce qu'exige les hommes politiques.

En effet souligne finalement Spinoza: guidés par l'expérience, “ils n'ont rien enseigné qui s'écartede la pratique.

» Conclusion: -L'art de gouverner, selon Spinoza, consiste à prendre les hommes tels qu'ils sont, c'est-à-dire comme l'expériencenous l'apprend. -Il n'y a donc pas lieu de lieu d'opposer ce qu'enseigne la sagesse philosophique et la pratique politicienne.

Pas plusqu'il n'y a lieu d'exiger de la part des hommes la même sagesse en politique et en morale, la dernière définit en effetcomment les hommes doivent se diriger eux-mêmes, l'autre part d'un point de vue plus réalistes en prenant leshommes tels qu'ils sont la plupart du temps.. »

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