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La liberté est-elle une illusion ?

Publié le 21/01/2004

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illusion
La liberté, une illusion?
Notre liberté n'est-elle qu'illusoire ?
     On a souvent le sentiment que notre liberté n'est pas aussi étendue qu'on le voudrait ; Ainsi la question qui nous demande si notre liberté n'est qu'illusoire semble légitime et on serait tenter d'y répondre affirmativement.
     Cependant, nous sommes nous-mêmes les auteurs de nos décisions et personne ne nous contraint à faire quoi que ce soit la plupart du temps. On peut donc alors soutenir que notre liberté est véritable.
     La part de liberté qui nous est alors disponible n'est pas évidente à définir. En effet, on peut penser que cette liberté n'est qu'une simple impression ou alors qu'elle est bien effective. Au final quel est le véritable degré de notre liberté ?
 

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« Réponses: 1 - Parce que nous ignorons en réalité ce que nous prétendons savoir, mais aussi parce que nous comblons ce videpar nos souhaits ou nos désirs.

On dit alors que nous nous faisons des illusions.2 - Il peut arriver qu'une illusion ne soit pas loin de la vérité, comme le rêve alchimiste – la transmutation du plomben or – dont nous savons, depuis que nous connaissons la formule atomique des métaux, qu'il était raisonnable...sans le savoir ! L'illusion reste toujours dans les limites du possible, aussi éloigné soit-il.3 - Oui, mais c'est moins la connaissance que la réalité qui peut les dénoncer.

Ainsi le délire est un refus radical duréel.

Est une erreur ce qui est irréalisable ou en contradiction avec la réalité. • D'une part en effet, les hommes désirent ardemment être libres.

C'est même un des désirs les plus pressants de lapensée philosophique depuis son origine grecque.

Car la liberté distingue l'homme des autres animaux.

Elle donne àsa vie un sens, son sens, et le désigne comme maître de ses pensées et de ses choix.

Elle résulte du désird'échapper au déterminisme naturel et de construire soi-même son existence. • Le rationalisme cartésien nous montre déjà qu'une volonté infiniment libre, mais privée de raison, est une volontéperdue.

Plus nous connaissons, plus notre liberté est grandie et fortifiée.

Si nous développons notre connaissanceau point de saisir dans toute sa clarté l'enchaînement rationnel des causes et des effets, nous saisirons d'autantmieux la nécessité qui fait que telle chose arrive et telle autre n'arrive pas, que tel phénomène se produit, alors quetel autre ne viendra jamais à l'existence.

Pour Spinoza, une chose est libre quand elle existe par la seule nécessitéde sa propre nature, et une chose est contrainte quand elle est déterminée par une autre à exister et à agir.

Ausens absolu, seul Dieu est infiniment libre, puisqu'il a une connaissance absolue de la réalité, et qu'il la fait être etexister suivant sa propre nécessité.

Pour Spinoza et à la différence de Descartes, la liberté n'est pas dans un libredécret, mais dans une libre nécessité, celle qui nous fait agir en fonction de notre propre nature.

L'homme n'est pasun empire de liberté dans un empire de nécessité.

Il fait partie du monde, il dispose d'un corps, d'appétits et depassions par lesquelles la puissance de la Nature s'exerce et s'exprime en nous, tant pour sa propre conservationque pour la nôtre.

Bien souvent nous croyons être libres, alors que nous ne faisons qu'être mus, par l'existence decauses extérieures :la faim, la pulsion sexuelle, des goûts ou des passions qui proviennent de notre éducation, de notre passé, de notreculture.

Nul homme n'étant coupé du milieu dans lequel il vit et se trouve plongé, nous sommes nécessairementdéterminés à agir en fonction de causes extérieures à notre propre nature.

"Telle est cette liberté humaine que tousles hommes se vantent d'avoir et qui consiste en cela seul que les hommes sont conscients de leurs désirs, etignorants des causes qui les déterminent."Les hommes glissent ainsi du sentiment intérieur de leur liberté, vers l'affirmation de la réalité de cette liberté.

Ils'agit proprement d'une illusion car, comme le montre Spinoza dans la lettre 58 à Schuller, la connaissance de leurdétermination par des causes extérieures multiples ne suffit pas à lever l'illusion : "Mais venons-en aux choses créées qui, toutes, sont déterminées àexister et à agir selon une manière précise et déterminée.

Pour lecomprendre clairement, prenons un exemple très simple.

Une pierrereçoit d'une cause extérieure qui la pousse une certaine quantité demouvement, par laquelle elle continuera nécessairement de semouvoir après l'arrêt de l'impulsion externe.Concevez maintenant, si vous voulez bien, que la pierre, tandis qu'ellecontinue de se mouvoir, sache et pense qu'elle fait tout l'effort possiblepour continuer de se mouvoir.

Cette pierre, assurément puisqu'ellen'est consciente que de son effort, [...] croira être libre et nepersévérer dans son mouvement que par la seule raison qu'elle ledésire.

Telle est cette liberté humaine que tous les hommes se vantentd'avoir et qui consiste en cela seul que les hommes sont conscients deleurs désirs et ignorants des causes qui les déterminent.

C'est ainsiqu'un enfant croit désirer librement le lait et un jeune garçon irritévouloir se venger s'il est irrité, mais fuir s'il est craintif.

[...]" Ce que défend ce texte: Spinoza cherche à montrer dans ce texte que les hommes se trompent quandils pensent être libres.

« C'est ainsi qu'un enfant croit désirer librement le lait, et un jeune garçon irrité vouloir se venger s'il est irrité, mais fuir s'il est craintif.

» De même un ivrogne, écritSpinoza à la suite de ce passage, « croit dire par une décision libre ce qu'ensuite il aurait voulu taire ».

Or ils setrompent.

Non seulement la liberté est une illusion, mais Spinoza veut montrer que cette illusion est inévitable.Nous sommes tous, en effet, conscients de poursuivre des fins (désirer le lait, vouloir se venger, le mot « fin »désignant ici le motif ou le but), mais nous attribuons la cause de nos désirs à notre volonté libre.

L'homme, enréalité, est placé dans l'ignorance de tout autre rapport de causalité que celui de l'objet et du désir qu'il suscite ennous.

Les hommes se croient donc libres parce qu'ils ont conscience de leurs désirs, mais ils ne pensent pas « mêmeen rêve, aux causes qui les disposent à désirer et à vouloir, parce qu'ils les ignorent », écrivait déjà Spinoza dansL'Éthique.. »

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