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SPLEEN de BAUDELAIRE

Publié le 02/03/2011

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baudelaire

     Cet extrait du poème LXXVI traduit le spleen sur le mode du désenchantement : en quête d'une identité, le poète ne parvient à se définir qu'à travers des images d'usure, de vieillesse et de mort qui portent en elle le poids du temps, l'essoufflement de la vie et l'ennui pesant et douloureux d'une attente sans objet.

J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans.    Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans, De vers, de billets doux, de procès, de romances, Avec de lourds cheveux roulés dans des quittances, Cache moins de secrets que mon triste cerveau. C'est une pyramide, un immense caveau, Qui contient plus de morts que la fosse commune. Je suis un cimetière abhorré de la lune, Où comme des remords se traînent de longs vers Qui s'acharnent toujours sur mes morts les plus chers. Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées, Où gît tout un fouillis de modes surannées, Où les pastels plaintifs et les pâles Boucher Seuls, respirent l'odeur d'un flacon débouché.

baudelaire

« SEQUENCE 4 : Texte 1 : Spleen , Baudelaire. Situation du passage : Publié en 1861, l’unique recueil en vers de Baudelaire, le « poète maudit », est plus qu’un simple album.

Le poète le revendique par lui-même : « Le seul éloge que je sollicite pour ce livre est qu’on reconnaisse qu’il n’est pas un pur album, mais qu’il a un commencement et une fin ».

En effet, il commence par l‘évocation de ses idéaux (l’Art, l’Amour), et il laisse transparaître le mal qui le ronge par l’aspect inconciliable de ses pensées, en enchaînant avec le Spleen (avant de finir avec la seule fin envisageable qu’est pour lui la mort).

Là se situe donc notre passage, au milieu du recueil, comme à l’apogée de sa détresse, littéralement de son ennui. Etude linéaire du texte : I) Malaise. Strophe 1 : 1&2 - « le ciel bas et lourd », pesant = soir d’orage + sensation d’écrasement + antithétique : « ciel » = aspiration à l’infini, alors que « bas » et « lourd » au contraire le tire vers le bas + occlusive dans le vers = enfermement + « couvercle » : enfermement explicite, impression physique de l’étouffement dans un lieu clos, enfermé dans un monde sans issu.

L’homme, le prisonnier « gémissant » (+fricatives sifflantes = soupir, il souffre), est en « proie aux longs ennuis », présentés comme des monstres. 3&4- « l’horizon », qui est de nouveau signe d’infinité = une frontière, un encerclement : « embrassant tout le cercle » + fricatives sifflantes encore = peuvent rappeler le serpent dont Baudelaire à peur, cf 27, 28 + présent de l’indicatif « verse » (et « pèse ») valeur de l’habitude, état chronique et sentiment de continuité + oxymore « jour noir » = soleil noir, mélancolie, apocalypse.

– Expérience de l’opiomane angoissé entre ses visions et la réalité, OU Le témoignage du renversement de l’ordre naturel, Dieu ayant mis en nous l’inspiration, la clarté, l’aspiration à l’infini, alors que notre âme est confrontée à la souffrance et l’enfermement. Strophe 2 : - La « Terre » devient « le cachot » : la planète entière est une prison pour le poète - Malaise de l’humidité : « un cachot humide », « plafonds pourris », insalubre, insupportable, désagréable - Allégorie inhabituelle : l’Espérance = la chauve souris.

Or la « chauve souris » = animal aveugle, dans les ténèbres, qui ne sait pas où il va, tente de s’échapper : « s’en va ».

Mais ne peut pas sortir : « battant les murs », « cognant la tête » + présence des « murs » et « plafonds » = enfermé.. »

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