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Spleen et idéal

Publié le 11/05/2011

Extrait du document

 

Le spleen est beaucoup plus qu'une dépression. Baudelaire invente lui même le mot de \"spleen\" qui effectivement dérive du mot anglais \"spleen\" signifiant \"rate\" et évoquant \"la bile noire\" et le sentiment de dépression. Ce mot rend compte d'un mal métaphysique très complexe qui s'exprime chez Baudelaire dans nombres de ses poèmes. Les principaux thèmes qui s'y rapportent sont: la fuite du temps, la tentation du Mal, la notion d'enfermement, la peur ou la hantise de la mort, le regret de ses souvenirs ... Ce mal le ronge effectivement de l'intérieur car il l'affaiblit psychologiquement et le plonge dans une sphère infernal dans laquelle il est enfermé et à laquelle il n'arrive plus à faire face. C'est un mal de vivre profond qui l'éloigne des autres, du monde qui le comprend de moins en moins. A l'inverse, l'Idéal est ce vers quoi il tend, ce vers quoi il veut aller. Il représente Dieu, la perfection, le Bien, le bonheur ... Pour ce qui est de la drogue et de l'alcool (notamment l'absinthe), Baudelaire en a effectivement utilisé pour essayer d'oublier ses problèmes, ses \"Ennuis\", son Spleen.

Spleen 1

Le spleen LXXV est le plus ancien et le premier des 4 spleens; il a été publié pour la première fois en 1851 puis dans Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire en 1857. Ce poème se trouve dans la première partie de Les Fleurs du mal qui s'intitule \"Spleen et idéal\".

Pluviôse, irrité contre la ville entière, De son urne à grands flots verse un froid ténébreux Aux pâles habitants du voisin cimetière Et la mortalité sur les faubourgs brumeux.

Mon chat sur le carreau cherchant une litière Agite sans repos son corps maigre et galeux; L'âme d'un vieux poète erre dans la gouttière Avec la triste voix d'un fantôme frileux.

Le bourdon se lamente, et la bûche enfumée Accompagne en fausset la pendule enrhumée Cependant qu'en un jeu plein de sales parfums,

Héritage fatal d'une vieille hydropique, Le beau valet de coeur et la dame de pique Causent sinistrement de leurs amours défunts.

Le poète parle ici à la première personne (\"Mon chat\" v.5), il évoque apparemment son environnement : la pluie sur la ville, une cloche au son grave, son chat, le bourdon, la bûche, la pendule et pour finir 2 cartes à jouer. Mais en réalité il fait de ces élément des symboles de son état de spleen, il métamorphose cet espace quotidien en un ensemble hanté par le mal d'être, l'incapacité à dire et à chanter.

Première quatrain :

  • Pluviôse est un mois du calendrier révolutionnaire qui va du 21/01 au 21/02, c'est donc un mois d'hiver comme son nom l'indique.
  • Pluviôse est personnifié, il est irrité et verse le froid et la mort sur la ville.
  • Le mot pluviôse est en tête du poème donc mis en valeur.
  • Pluviôse au sens de violence et de mort appelle irrité, urne, pâle, cimetière, mortalité: ce champ lexical évoque un sentiment d'angoisse.

 Ce quatrain évoque un monde entre la vie et la mort; pâles habitants, le peuple du faubourg est en train de mourir (v.4); ce monde n'est ni vivant ni mort : atmosphère inquiétante.

Deuxième quatrain :

  • Pas de changement d'atmosphère avec le premier quatrain comme la ville, le chat et le poète sont la proie du froid (frileux v.8), de l'humidité (gouttière v.7), de la maladie (maigre et galeux v.6).
  • La diérèse de pluviôse faisait durer de même le chat est sans repos (v.6), l'âme du poète erre (v.7).
  • Le chat et le poète sont une seule et même chose, ils sont substituables l'un à l'autre, le chat qui cherche sa litière est comme le poète qui erre, le mot gouttière les rapproche. L'un et l'autre ont même corps, même âme.
  • Baudelaire, poète en proie au spleen, s'identifie à travers le chat.
  • Baudelaire poète en proie au spleen se perçoit sous la pitoyable apparence d'un chat      maigre et sans voix, il est incapable de chanter, de parler, de créer.
  • La vision de la vie et du chat était étonnante, la perception des objets qui vont suivre l'est d'autant plus encore.

Premier tercet :

  • Les verbes comme se lamente, accompagne en fausset, l'adjectif enrhumée, conviennent autant au poète qu'aux objets.
  • Ces objets disent à nouveau le froid, la maladie: la bûche ne brûle pas, elle se consume, le bourdon = le glas, et surtout l'incapacité à chanter : la bûche a une voix de fausset (= voix de poitrine), le bourdon se lamente.
  • Tous ces objets symbolisent le poète atteint à la fois dans son corps mais aussi dans son désir de chanter.

Deuxième tercet :

  • Les cartes a jouer sont aussi celles qui disent l'avenir.
  • Le jeu est déprécié, plein de sales parfums (d'habitude Baudelaire évoque des parfums exotiques dans ses poèmes, mais ici c'est un spleen).
  • Ce jeu vient d'une vieille hydropique (personne ayant une retenue d'eau dans l'abdomen), continuation du thème de l'eau mais d'une manière malsaine.
  • Ce jeu est un héritage fatal, le poète ne peut y échapper, les cartes symbolisent son destin.
  • Les 2 cartes qui causent sinistrement annoncent au poète en proie au spleen qu'il sera lui aussi condamné à la mort de l'amour

 Conclusion

  • Ce poème nous présente le spleen à la fois comme un sentiment de malaise physique et morale mais aussi comme un sentiment chez le poète.
  • Baudelaire dit le spleen poétiquement à travers des suites d'images symboliques, de plus en plus fantastiques et délirantes.
  • Images de plus en plus délirantes mettent en évidence décadence de poète en proie au Spleen
  • Spleen chez Baudelaire est donc aussi une torture physique et morale su poète, qui s’accompagne de conscience de destinée encore plus mélancolique, déprimantes.

SPLEEN 2

Introduction

 Ce poème porte le titre de Spleen dans Les Fleurs du mal et illustre les diverses formes du malaise de vivre. Dans ce poème, écrit à la première personne, Charles Baudelaire fait un bilan désespérant de son existence.

LXXVI - Spleen

J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans, De vers, de billets doux, de procès, de romances, Avec de lourds cheveux roulés dans des quittances, Cache moins de secrets que mon triste cerveau. C'est une pyramide, un immense caveau, Qui contient plus de morts que la fosse commune. - Je suis un cimetière abhorré de la lune, Où comme des remords se traînent de longs vers Qui s'acharnent toujours sur mes morts les plus chers. Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées, Où gît tout un fouillis de modes surannées, Où les pastels plaintifs et les pâles Boucher Seuls, respirent l'odeur d'un flacon débouché. Rien n'égale en longueur les boiteuses journées, Quand sous les lourds flocons des neigeuses années L'ennui, fruit de la morne incuriosité Prend les proportions de l'immortalité. - Désormais tu n'es plus, ô matière vivante! Qu'un granit entouré d'une vague épouvante, Assoupi dans le fond d'un Sahara brumeux Un vieux sphinx ignoré du monde insoucieux, Oublié sur la carte, et dont l'humeur farouche Ne chante qu'aux rayons du soleil qui se couche.

 

I) Vers 1

  • Le vers se prononce d'un seul tenant -> cela donne une impression d'immensité.
  • Dans ce vers, Baudelaire donne l'impression d'être une immense mémoire, las, il a tout vu; il utilise une hyperbole très expressive.
  • Ce vers est une ouverture, annonçant la suite, la tonalité: la lassitude.

II) Vers 2 à 14

  •     Baudelaire fait l'inventaire de ses souvenirs à l'aide de métaphores. A) Quelles métaphores?
  • Difficultés matérielles; bilan (v.2), procès (v.3), quittances (v.4): écho de Baudelaire qui dilapidait l'héritage paternel, plein de dettes => souvenirs humiliants, douloureux.
  • Souvenir d'amours; romances (v.3), billets doux (v.3).
  • Souvenir du poète: vers (v.3), romances (v.3).
  • Souvenir d'art: les pastels, les pâles Boucher (v.13) => Baudelaire a vécu sa petite enfance dans les œuvres d'art de son père et est devenu critique d'art.
  • Tous ses souvenirs sont dévalorisés car ils sont accumulés, mélangés dans un bric à brac (v.2 à 4). B) Vers 6 à 8.
  • Le cerveau du poète devient une pyramide, un caveau, un cimetière, la métaphore transforme ses souvenirs en ossements. Sa mémoire devient champ de cadavres.
  • La lune n'éclaire même plus sa mémoire devenue cimetière (abhorré=tenue en horreur)(v.8) C) Vers 9 à 10.
  • Des remords importants le condamnent.
  • Sa mémoire est comme un cadavre rongé par les vers (= remords qui hantent le poète). Il a le sentiment qu'il a échoué en tant que poète. => Le spleen s'attaque au poète et non à l'homme.
  •   D) Vers 11 à 14.
  •   Sa mémoire est successivement un meuble, un cimetière, puis ici un vieux boudoir: - On y trouve des fleurs, des modes (= dentelles), des objets d'art, des Bouchers. - Il y règne le désordre, les objets sont proches du néant, anciens, démodés (roses fanées, modes surannées, parfums éventés). - Les sensations auditives (pastels plaintifs(v.12)) rendent compte de l'impression visuelle; il y a correspondance. - Toutes ces sensations expriment l'absence de vie. \"Seuls\" (v.14) est en rejet: les objets sont multiples mais seuls par rapport à la vie.
  •   A la fin de cet inventaire de sa mémoire, Baudelaire éprouve une sensation de vide, de néant; il ne lui reste plus que l'ennui. III) Il ne reste au poète plus que l'ennui. Vers 15 à 24.
  • A) Vers 15 à 18
  •   \"L'ennui naît de l'absence de curiosité, de désir. Ce que je sens c'est une absence total de désir. A quoi bon ceci? A quoi bon cela? C'est le véritable esprit du spleen.\" Lettre de Baudelaire à sa mère en 1857. L'ennui est présenté ici sous la forme de la dérision (v.17).
  •   La seule immoralité promise à l'homme en proie au spleen c'est l'ennui. La sonorité, le rythme et les métaphores sont significatifs de cet ennui; rime obsédante en \"é\" (v.11-18).
  •   Les métaphores: Le temps qui dure est comme un vieillard boiteux (v.15) ou comme un hiver (v.16): le mouvement est contrarié: ça n'avance pas. Le spleen est comme l'hiver de l'âme.
  •   L'ennui entraîne la mort de l'âme, de l'être, le poète étranger à lui-même et oublié va se pétrifier et sombrer dans la mort. B) Vers 19 à 24.
  • \"Désormais\" (v.19) marque une conséquence de l'ennui; l'ennui débouche sur la mort; la matière vivante devient granite. L'apostrophe est dérisoire, moqueuse, le poète est étranger à lui-même; il appartient au monde minéral. Sphinx = granite.
  • Non seulement étranger à lui-même, oublié du reste du monde (v.22-23). Ce n'est même plus une curiosité archéologique.
  • Le poète est comme un vieux sphinx qui ne chante plus qu'au soleil couchant (contrairement à la statue de Memnon prés de Louxor; à la suite d'un séisme les vibrations du soleil levants lui vont faire un bruit). C'est un symbole, Baudelaire ne sait plus que dire de la mort et la disparition. Conclusion

 Baudelaire en tant qu'homme et poète est victime du spleen: - Pour l'homme, sa mémoire est un cimetière où ne règne que l'ennui.- Pour le poète, il est paralysé, il ne sait plus que dire la mort.

 Poétiquement Baudelaire exprime son spleen par une accumulation de métaphores, apparemment chaotiques mais en fait très liées.

SPLEEN 3

C'est le troisième des quatre spleens appartenant à la première partie \"Spleen et Idéal\" de Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire publié en 1857. Ce poème commence par \"Je\" comme le spleen LXXVI, mais ici il n'y a aucune allusion à la vie de Baudelaire. Le poète en proie au spleen se définit, en dehors de toutes allusions à sa vie, à l'aide d'une vaste comparaison.

LXXVII - Spleen

Je suis comme le roi d'un pays pluvieux, Riche, mais impuissant, jeune et pourtant très vieux, Qui, de ses précepteurs méprisant les courbettes, S'ennuie avec ses chiens comme avec d'autres bêtes. Rien ne peut l'égayer, ni gibier, ni faucon, Ni son peuple mourant en face du balcon. Du bouffon favori la grotesque ballade Ne distrait plus le front de ce cruel malade; Son lit fleurdelisé se transforme en tombeau, Et les dames d'atour, pour qui tout prince est beau, Ne savent plus trouver d'impudique toilette Pour tirer un souris de ce jeune squelette. Le savant qui lui fait de l'or n'a jamais pu De son être extirper l'élément corrompu, Et dans ces bains de sang qui des Romains nous viennent, Et dont sur leurs vieux jours les puissants se souviennent, II n'a su réchauffer ce cadavre hébété Où coule au lieu de sang l'eau verte du Léthé

I) Les caractères habituels du spleen.

A) L'ennui

  • Ici c'est le roi, c'est à dire le poète, qui s'ennuie si fort que rien ni personne ne peut l'y arracher.
  • Le roi n'a plus de désir incapable d'un sentiment quelconque; rien ne le distrait ni la chasse (v.5), ni le bouffon (v.7), pas même la misère de son peuple mourant (v.6); il s'ennuie, il est cruel (v.8).
  • \"L'ennui naît de l'absence de curiosité.\" écrit-il à sa mère. C'en est de même pour le roi.
  • Sa cruauté n'est même pas volontaire, elle n'est que la conséquence de l'ennui à l'égard de tout.

 

B) Le poids du temps.

  • Le roi est jeune est pourtant très vieux (v.2) comme si la jeunesse était impossible, comme si le temps ne pouvait signifier que vieillissement.
  • Jeune squelette (v.2) donne une atmosphère archaïque, sans jeunesse, sans vie; de même le vocabulaire employé est archaïque: dame d'atour (v.10)(dames qui habillent la reine), le souris (v.12), roi médiéval qui chasse et qui a un bouffon, il y a les romains.

C) La pluie et le froid.

  • Le roi est roi d'un pays pluvieux (empire du spleen)
  • C'est un état qui dure on le retrouve au vers 17 avec le froid de la mort; personne ne peut donner de la chaleur à l'être en proie au spleen.

D) La maladie et la mort.

  • Le roi est un cruel malade (v.8), puis il devient un jeune squelette (v.12) et enfin un cadavre hébété (v.17); tous ces termes sont placés à la fin des vers.
  • Le spleen va éroder, affaiblir et anéantir le moi.

Le mot tombeau (v.9) est le centre du poème, de même le lit fleurdelisé symbolise la fleur royale mais aussi le tatouage des criminels.

Conclusion

Dans les spleens précédents (LXXV et LXXVI), il y avait encore place pour le poète. Or ici il n'en est même plus question. Quant à l'être en proie, il n'est plus un granit, une chose (LXXVI), il n'est plus rien, le spleen a fait son œuvre.

SPLEEN 4

Introduction

C'est le dernier des quatre Spleen et peut-être le plus terrible, le plus angoissant, délirant, dément.

Lecture

LXXVIII - Spleen

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis, Et que de l'horizon embrassant tout le cercle II nous verse un jour noir plus triste que les nuits;

Quand la terre est changée en un cachot humide, Où l'Espérance, comme une chauve-souris, S'en va battant les murs de son aile timide Et se cognant la tête à des plafonds pourris;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées D'une vaste prison imite les barreaux, Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie Et lancent vers le ciel un affreux hurlement, Ainsi que des esprits errants et sans patrie Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique, Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir, Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique, Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

I) La montée de la crise.

A)

  • Les quatre premiers quatrains développent une seul phrase qui progresse avec trois subordonnées (3 quand) et aboutit à un paroxysme dans la proposition principale.
  • L'anaphore quand (répété 3 fois) rythme cette progression.
  • Par ailleurs les coordinations \"et qui\" (v. 3-11) les enjambements continuels, tout cela donne l'impression d'un mouvement lent et enchaîné inexorablement.

B)

  • Les impressions que ressent la victime du spleen sont pesantes, douloureuses, de plus en plus malsaines et de plus en plus inquiétantes.
  • Le climat est pesant (v. 1) un accent irrégulier tombe sur \"pèse\"
  • Le climat est douloureux (v.1-16) => les sonorités dominantes sont douloureuses, nasales en \"en\", sifflantes en \"s\", l'assonance en \"i\" est très souvent à la rime(
  • 8)=>l'ensemble ramène à \"l'esprit gémissant\".
  • Le climat est de plus en plus malsain: \"jour noir\" (v.4) oxymore inquiétante; la nuit est pire, la terre devient un cachot humide, l'eau se fait pourriture.
  • Le climat est de plus en plus menaçant, le poète est hanté par des présences menaçantes, \"peuple muet d'infâmes araignées\" (v. 11) => son cerveau n'est plus qu'une toile d'araignée.

C)

  • La prison d'abord extérieur au poète en proie au spleen finit par être intérieur.
  • Le ciel est un couvercle qui enferme l'esprit à la manière d'un cercle .
  • La pluie dessine une immense prison, vaste (v.10) mais extérieur.
  • La prison finit par s'installer à l'intérieur de l'homme, de physique la prison devient psychique; filet dans le cerveau, la météo montre un délire intérieur. => Tous ces éléments de plus en plus inquiétants permettent une montée de la crise avant son paroxysme et la défaite finale de l'esprit.

II) Le paroxysme de la crise et la défaite de l'esprit en proie au spleen.

A) La défaite était prévisible

  • L'espérance avec une majuscule est une allégorie (= notion abstraite personnifiée) dévalorise l'anéantissement.
  • l'espérance est déjà condamnée avant que la crise n'est atteint son paroxysme.

B)

  • Le paroxysme de la crise se manifeste par des hallucinations sonores, plus violentes, car elle vient après la menace sourde des mouches: sonorités violentes en \"que\" et en \"te\" (v. 13-14).
  • Les cloches lancent un appel vers le ciel, un hurlement (v. 14). Cet appel au ciel est opiniâtre (= obstiné), c'est un gémissement d'esprit condamné à l'exile, les cloches implorent le ciel de demander pardon.

C) Dès lors la défaite de l'esprit est consommé.

  • Après les hallucinations sonores, il y a les hallucinations visuelles, sans tambours ni musique (v. 17), la défaite s'exprime à travers la vision d'un convoi funéraire interminable marqué par un rythme régulier et solennel.
  • L'enjambement étire la vision du défilé, de la défaite de l'esprit, l'angoisse a pris possession de l'esprit en plantant son drapeau noir.
  • L'espoir est en contre rejet, l'espoir est hors-jeu.
  • Le drapeau noir symbolise soit le drap noir du corbillard, soit le drapeau de pirate. Conclusion
  • Un poème dramatique qui a dépeint la montée de la crise (v. 1 à 12) puis son paroxysme (v. 13 à 16) et la défaite finale (v. 17 à 20), le tout de manière de plus en plus malsaine, démente.
  • Ici le spleen s'exprime à trois niveaux: - Le mauvais temps - moral et psychologique - métaphysique (strophe quatre)

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