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Stoïcisme: Liberté et nécessité

Publié le 28/02/2009

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□ «Vivre conformément à la nature« est le premier commandement des stoïciens. Ceux-ci se représentent l'univers comme un ensemble ordonné et cohérent, comme un tissu dynamique dans lequel tous les éléments sont en correspondance ou en interdépendance. L'univers, animé par une raison souveraine, le « logos «, est en lui-même divin. Il convient donc, en étant impassible ou indifférent, d'accepter l'ordre du monde. □ Mais si l'homme est impuissant à modifier le cours des choses, il n'en reste pas moins libre et responsable de ses jugements. La vertu consiste à savoir maîtriser ses désirs et à cultiver sa volonté, afin de parvenir à vivre selon sa raison. Par la droiture et la constance de sa vie intérieure, l'homme doit réaliser l'unité et la cohérence qu'exige la nature.

« assentiment à ce qui n'a pas caractère d'évidence.

Reste à comprendre comment la connaissance et le bon usagede nos représentations ouvrent la voie vers le bonheur. B.

La voie vers le bonheur Une connaissance adéquate du monde nous apprend à distinguer deux sortes de choses : celles qui ne dépendentpas de nous, et celles qui dépendent de nous (cf.

Manuel d'Épictète).

Les premières sont le cours du monde, notrecorps, les honneurs, les aléas de la fortune ; les secondes, nos jugements, nos désirs, nos opinions, bref, le principedirecteur de notre âme, notre liberté de juger.

Or, le trouble de l'âme et l'inquiétude du coeur naissent de l'attachement de notre volonté aux premières, qui,nécessairement, nous déçoivent et nous font vivre dans l'inconstance.

Se lier à ce qui ne dépend pas de nousrevient à se rendre prisonnier de l'extériorité, à vivre hors de soi-même. C.

La liberté du sage : « endure et abstiens-toi » La seule manière d'atteindre la paix consiste donc à se détacher de toutes ces choses, pour se retirer dans lacitadelle imprenable de notre liberté intérieure.

Là, personne ne peut nous contraindre, là nous jouissons d'uneparfaite indépendance, et jamais nous ne serons déçus.

Quoi qu'il arrive, je conserve ma liberté de jugement, je suishors d'atteinte.

Je considère froidement mes passions, qui, tout comme mon corps, ne sont que choses extérieuresà moi-même, indignes d'attachement.

Le but du sage est d'atteindre l'« apathie ».

l'absence de passion.

par le refusde consentir à tous les entraînements de son corps.

Je ne suis pas mon corps, celui qui le torture ne m'atteint pas— d'où son acharnement, et la déception du sadique, qui voudrait soumettre mon âme, mais ne le peut.

Ainsi, dans une quelconque épreuve, le sage ne récrimine pas contre le cours du monde, ne s'emporte pas en vain,mais s'attache aucontraire à ce qui dépend de lui : il maîtrise sa crainte, qui seule est terrible, ne se laisse pas entraîner par sesreprésentations, refuse son assentiment aux délires de l'imagination, reste maître de lui-même, libre, tel un roc battupar les flots. D.

« Vivre conformément à la nature » Mais l'attitude du sage ne se confond pas avec une fuite hors du monde ; il doit au contraire consentir à soncours, participer par son acquiescement à l'oeuvre de Dieu, en identifiant sa volonté à la volonté divine.

Il y a deux moments dans la démarche stoïcienne : se concentrer en soi d'abord, pour mieux communier ensuite,librement, avec le Tout.

La liberté ne consiste pas à se retirer du monde, mais à s'y retrouver chez soi, parce quel'on intériorise et fait sienne la volonté du Tout.

Non pas conformer le monde à soi, à ses désirs, entreprise vaine,mais se conformer à la nature.

Le malheur de l'insensé vient de ce qu'il néglige de considérer sa subordination à l'ordre de l'univers.

Partant, il lesubit comme un malheur extérieur à lui-même ; au lieu de coopérer à son accomplissement, et d'en être ainsil'auteur avec Dieu, il se fait étranger au tout, et à lui-même, puisqu'il porte en lui une part du souffle divin.

«Nolentem fata trahunt, ducunt volentem » (Sénèque) : le destin entraîne celui qui le refuse, mais guide celui qui yconsent. Le stoïcisme: suivre l'ordre des choses Le stoïcisme est le nom générique donné à une école philosophique dont la durée d'existence couvre une bonne partde l'Antiquité gréco-romaine, depuis le ive siècle av.

3.-C., date de sa fondation, jusqu'au vie siècle, date à laquellel'empereur de Byzance, pris d'un accès de bigoterie chrétienne, ferme les écoles philosophiques d'Athènes.Les historiens distinguent trois stoïcismes: le stoïcisme ancien, celui des fondateurs (Zénon de Citium, Cléanthe,Chrysippe), le stoïcisme moyen (Panétios, Posidonios), marqué par un certain éclectisme (on y retrouve des thèmesplatoniciens, aristotéliciens et épicuriens) et le nouveau stoïcisme ou stoïcisme impérial (Épictète, Sénèque, MarcAurèle).Les grandes idées du stoïcisme nous sont connues indirectement: les oeuvres du stoïcisme ancien ont été perdues(ne subsistent que des fragments), les oeuvres d'Épictète, de Sénèque et de Marc Aurèle ont en revanche étéépargnées par les hasards de l'Histoire, mais leur inflexion exclusivement éthique ne donne pas une image juste ducaractère total de cette grande philosophie.Le terme « stoïcisme e vient d'un mot grec signifiant «portique» parce que Zénon de Citium, le fondateur de l'école,enseignait sous un portique.

On dit le Portique pour désigner l'école stoïcienne. Le Destin et la Providence À l'opposé de l'univers épicurien gouverné par le hasard, l'univers stoïcien est dirigé par le Destin et la Providence.Le Destin est aveugle, il n'a ni visage, ni intention; aucun temple ne lui a jamais été dédié, ni aucune prière. »

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