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Suffit-il de changer les mots pour changer les choses ?

Publié le 22/03/2004

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On peut prendre en exemple la notion de progrès. "Le progrès", c'est à l'origine simplement le fait d'avancer, d'où découlent des expressions comme "progrès scientifique" ou "progrès technique". Puis s'ajoute à l'idée d'avancer, de progresser, la connotation intuitive que c'est une bonne chose. Donc le progrès technique, économique, scientifique, s'accompagne de la conviction profondément ancrée qu'on ne saurait hésiter à en encourager les développements. Aujourd'hui par exemple, vouloir préserver l'environnement c'est refuser d'avancer, cela semble une position rétrograde. Refuser le progrès économique (la croissance de la consommation), le progrès technique, revient à refuser le Progrès dans son ensemble. C'est vouloir "revenir en arrière", et dans l'opinion c'est une mauvaise chose. On connaît les débats relatifs au féminin des noms de métier : certains jugent profondément inutile de parler d'une « professeure » tandis que la profession est massivement féminine. Quelles implications quant au genre et à l'opposition entre les sexes recèle une telle crispation sur le masculin neutre en français ? "Le mot, qui ne note de la chose que sa fonction la plus commune et son aspect banal, s'insinue entre elle et nous, et en masquerait la forme à nos yeux si cette forme ne se dissimulait déjà derrière les besoins qui ont créé le mot lui-même.

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