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Suffit-il d'être conscient pour être maître de soi ?

Publié le 27/02/2005

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La conscience de soi nécessite donc la possibilité d'agir sur soi. Si je peux modifier mes pensées, je peux donc faire autre chose que d'obéir à des déterminismes naturels à l'instar de l'animal ; je connais donc les décisions que j'ai prises et peux les modifier (si je ne peux pas les modifier, je ne peux pas agir sur moi et suis donc dans un moment d'inconscience, d'action mécanique). Si je connais et peux modifier mes décisions, j'en suis responsable. Tout sujet conscient d'exister est donc responsable, c'est-à-dire capable de maîtriser ses actions. D'autre part, un être n'ayant pas cette possibilité d'action sur ses pensées ne peut pas se déclarer existant. Troisième partie : Limites de l'action consciente Au cours de son histoire, l'homme a tendu à contrôler de plus en plus son environnement et donc ses possibilités d'action sur ses pensées. Or on constate que cette augmentation (et une meilleure maîtrise) de l'action sur soi-même se fait toujours en corrélation avec les activités humaines appelées intelligentes. Cette action sur soi-même ne se réduit pas à une action sur le monde extérieur dont on voit les résultats, mais à une action sur le monde (ou sur notre pensée) dont on observe les résultats. L'homme a donc plus d'existence de soi que l'animal. Mais l'activité intellectuelle mécanique sans conscience de cette activité existe aussi : elle correspond à une modification de ses pensées par soi-même, mais sans que cette modification soit elle-même pensée.

« Le mot conscience vient du latin conscientia qui signifie « accompagné de savoir » ou « connaissance ».

Laconscience est la faculté qu'a l'homme à connaître sa propre réalité et de la juger.

Mais cela lui permet-il pourautant d'avoir une totale maîtrise de ses actes ? Le fait de savoir ce qu'il se passe autour de nous, de savoir quenous pensons, d'être conscients de ce que nous faisons, voyons ou touchons fait-il de nous des individus possédantun total contrôle de ce que nous sommes ? On peut alors se poser la question : « Etre conscient de soi, est-ce êtremaître de soi ? » Pour répondre à cette problématique, il conviendra tout d'abord de définir plus précisément ce quel'on appelle la conscience de soi.

Puis, nous exposerons comment la conscience de soi permet d'être maître de soi.Enfin nous démontrerons les limites de l'action consciente. Il existe trois degrés de conscience : la conscience spontanée, la conscience réfléchie et la conscience morale.Tout d'abord, la conscience spontanée en est le plus bas niveau et qui distingue l'homme de l'animal, qui estseulement instinctif.

Ensuite, la conscience réfléchie est la capacité à s'identifier, à se représenter soi-même.

Elleest fondatrice de l'identité de la personne et provient de la pensée.

Enfin, la conscience morale est la capacité qu'ale sujet à juger du bien et du mal, à se fixer des interdits.

Pour répondre à notre problématique nous neconsidèrerons que la conscience réfléchie.La conscience réfléchie suppose une introspection et est indissociable de la pensée.

Or, comme le dit Descartes «cogito ergo sum » c'est-à-dire : « je pense donc je suis ».

En effet, le sujet constate qu'il a constaté son existence: il constate donc qu'il existe en lui une capacité de réflexion sur lui-même.

Le sujet pensant est donc conscient delui-même.D'autre part, Sartre explique que «Il n'y a pour une conscience qu'une façon d'exister, c'est d'avoir consciencequ'elle existe ».

Ainsi, être conscient de soi implique de ne pas être enfermé dans une définition.

Par exemple, unêtre jaloux peut toujours cesser d'être jaloux ; c'est en cela que c'est un sujet conscient.

Il semble donc qu'êtreconscient de soi est une condition nécessaire pour être maître de soi. D'après notre définition de la conscience de soi, il semble évident de relier la conscience de soi à la maîtrise de soi.En effet, à moins d'être fous nous ne faisons pas des choses insensés sans savoir pourquoi car nous nous maîtrisonsà l'aide de nos pensées.

A la différence des animaux, nous savons contrôler nos pulsions, nos instincts et noussavons y faire face.

La conscience est l'élément clé de notre être, et comme nous sommes conscients de ce quenous pensons, conscients de nos réactions vis-à-vis du monde qui nous entoure, nous savons ce qui se passe dansnotre tête et ainsi nous pouvons nous maîtriser.La conscience de soi permet aussi la liberté des choix.

Ainsi, lorsque l'on a nos propres pensées, on est en mesurede faire nos propres choix, suivant les valeurs morales que l'on possède.

Bergson, a d'ailleurs dit : « parce queconscience signifie mémoire et anticipation, conscience est synonyme de choix ».

Or choisir c'est être libre.

On estdonc libre de choisir et donc maître de nos actes.

En effet, si dans le passé, on a commis une erreur, la conscienceva nous permettre de nous souvenir de cette erreur et donc d'anticiper le futur en faisant un meilleur choix, quinous conduira à une maîtrise de nous-mêmes.Enfin, la conscience de soi va permettre la liberté des actes.

Ainsi, le fait de se connaître, de savoir qui noussommes et ce que nous sommes nous permet de nous maîtriser et de trouver une règle de conduite harmonieusepour résister aux différents troubles occasionnels comme le doute, l'angoisse de la mort, l'usure du temps.En somme, en temps qu'être conscients et supérieurs nous serions totalement maître de nous-mêmes.

Mais, réduirenotre esprit à ce dont nous sommes conscients uniquement n'est-il pas une simplification du fonctionnement de lanature humaine ? Cependant, nous avons parfois des intuitions qui demeurent inexpliquées.

Nous ne maîtrisons donc pas leurapparition dans notre esprit et nous ne les contrôlons pas car nous ne savons pas d'où proviennent ces penséessubites.

De mêmes, nous ne maîtrisons pas toujours toutes nos pensées, nous pouvons y renoncer sans pouvoir lesempêcher d'exister : nous ne sommes donc pas maîtres de nous-mêmes.

Les rêves sont aussi des messages del'inconscient qui nous prouvent que nous ne sommes pas totalement maîtres de nous-mêmes.D'après Freud, le psychisme ne se réduit pas à la conscience.

En effet, le psychisme humain est composé du « moi», du « ça » et du « surmoi ».

Son hypothèse sur l'inconscient est qu'une bonne partie de ce qui ce passe dansl'homme ne lui est pas connu, lui échappe mais cependant influe sur lui.

L'Homme aurait un réservoir de forces et dedésirs ou pulsions dont il n'aurait pas conscience mais qui agirait sur lui.

Il ne serait donc pas maître de lui.On peut citer d'autres limites à la maîtrise de soi.

Par exemple, la conscience nous permet d'admettre nos défauts,la maîtrise serait de pouvoir les corriger, or ce n'est pas toujours le cas.

En effet, nous pouvons avoir conscienceque la colère ne résout rien et cependant se laisser aller à une crise de nerfs.

De même, ce n'est pas parce quenous sommes conscients de la bêtise que nous sommes en train de faire que nous ne la faisons pas. En conclusion, la conscience de soi est une condition nécessaire pour être maître de soi mais pas une conditionsuffisante car nous sommes un corps et un inconscient qui détermine en partie ce que nous sommes.

Cependant lapsychanalyse peut peut-être nous permettre d'acquérir une meilleure maîtrise de nos actes par une analyse denotre inconscient.. »

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