Devoir de Philosophie

Suffit-il de faire son devoir ?

Publié le 27/02/2005

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Rien n'est moins sûr puisque tout dépend de sa nature : le devoir du membre d'un État totalitaire est alors de lutter contre ses lois, au nom même de l'universalité, et à ses risques et périls. b. Dans l'interprétation kantienne, la loi est universelle par définition : la respecter, c'est faire ce que ferait tout autre esprit rationnel placé dans la même situation que moi. Mais on peut s'intéresser à un autre aspect de l'universalité : celle de l'humanité telle que nous pouvons savoir qu'elle vit quotidiennement. Le devoir tel que j'en ressens l'exigence peut alors dépendre de mon souci d'être informé sur l'état du monde. c. Difficulté : je serais obligé de négliger mes proches pour, par exemple, porter secours à des populations lointaines victimes d'une famine. Si parmi mes proches se trouve une personne gravement malade, le choix est délicat (cf. Sartre, L'Existentialisme est un humanisme : au jeune homme qui ne sait s'il doit soigner sa mère ou partir dans la Résistance, on ne peut donner aucun conseil). Qu'il soit facile de savoir où est son devoir n'exclut pas toujours la nécessité de la délibération.

    Question déroutante : on peut se demander à quoi ou pourquoi cela suffirait (exemples : pour avoir bonne conscience ? pour être un homme digne ? pour obtenir le bonheur ?).

    Puisqu'il est question du devoir, autant évoquer sa conception la plus rigoureuse : celle de Kant. Mais il n'est pas interdit de prendre ses distances relativement à Kant.

    Penser qu'il peut exister des conflits de devoirs : lequel choisir pour faire ce qui sera suffisant ?

    Si l'on définit le devoir par son universalité, y a-t-il un devoir de s'informer universellement ?

« c.

Difficulté : je serais obligé de négliger mes proches pour, par exemple,porter secours à des populations lointaines victimes d'une famine.

Si parmimes proches se trouve une personne gravement malade, le choix est délicat(cf.

Sartre, L'Existentialisme est un humanisme : au jeune homme qui ne saits'il doit soigner sa mère ou partir dans la Résistance, on ne peut donneraucun conseil). Qu'il soit facile de savoir où est son devoir n'exclut pas toujours la nécessitéde la délibération.

Des situations peuvent, en effet, se présenter où le sujetvoit s'opposer deux règles.

Sartre, dans « L'existentialisme est un humanisme» cite le cas d'un jeune homme qui doit choisir entre le devoir patriotique quilui commande de partir en Angleterre et s'engager dans les Forces FrançaisesLibres, et le devoir filial qui lui commande de rester auprès de sa mèresouffrante et l'aider à vivre.

Ce jeune homme peut se dire que sa mère ne vitque par lui et que son départ, et peut-être sa mort, la plongerait dans ledésespoir ; Il peut aussi se rendre compte que partir et combattre est unacte ambigu qui pourrait ne servir à rien si, par exemple, passant parl'Espagne, il restait bloqué dans un camp espagnol.

Suite à une telledélibération, il choisirait de rester auprès de sa mère.

Mais les devoirsfondamentaux exigés par la situation sont probablement qu'il devrait accompliret son devoir filial et son devoir patriotique.

Entre ces deux impératifs, il n'y apas d'incohérence de nature.

Le conflit vient de ce que, les choses étant cequ'elles sont, il n'y a pas moyen de faire les deux actions en même temps.

Autrement dit, s'il reste auprès de samère, le jeune homme ne peut pas dire qu'il se trompait en pensant que s'engager dans les Forces Françaises Libresétait une chose qu'il devait faire.

Il peut même continuer à penser cela rétrospectivement et, partant, avoir desregrets.Suivre un des devoirs, dans un conflit moral, n'entraîne pas que l'autre devoir n'a aucune pertinence. d.

Il apparaît ainsi que le repérage du devoir n'est peut-être pas aussi rapide que l'admettait Kant, et qu'obéir à mondevoir « lointain » ne garantit pas que ma conduite apparaisse suffisante à mes proches. [III.

Devoir et bonheur] a.

Si l'on conçoit que faire son devoir suffit à avoir sa conscience pour soi, on semble s'en tenir à une conceptionmorale médiocre.

Chez Kant, être moral rend plutôt digne d'être heureux.

Mais le bonheur n'est pas de ce monde, iladviendra peut-être dans la vie posthume.

Ce qui suppose (cf.

les postulats de la raison pratique) à la foisl'existence de Dieu et l'immortalité de l'âme. Si l'on veut restaurer la certitude de la science, il faut que sa méthode parvienne à concilier la nécessité rationnelle et le caractère toujours en partie contingent de l'expérience.

Ce sera l'une des préoccupation centrale de Kant .

Il s'efforcera de montrer comment les connaissances dignes de ce nom sot toujours le produit d'une rencontre entre les données de l'expérience sensible et letravail conceptuel de l'entendement.

Ce dernier reçoit de l'extérieur, par le moyen de la sensibilité, une matière des connaissances surlaquelle il opère une mise en ordre conceptuelle dont la nécessité est interne à l'esprit.

Par exemple : les relations de causalités'instaurant nécessairement entre les phénomènes de la nature ne renvoient pas forcément à un ordre des choses, mais à un ordrenécessaire de leur mode de manifestation à notre esprit.

La connaissance objective ‘est donc jamais connaissance des choses en soimais connaissance de l'ordre nécessaire (rationnel) des phénomènes.

Très schématiquement, on peut donc dire que Kant échappe ainsi à l'idéalisme du rationalisme pur .

La connaissance ne peut exister que dans le domaine de l'expérience possible ; au-delà, la raison « ratiocine », cad qu'elle raisonne à vide, elle outrepasse ses droits, comme le montre la « Dialectique transcendantale » de la « Critique de la raison pure » ; ainsi lorsqu'elle prétend démontrer l'existence d'un créateur qui ne peut être que postulée, car l'expérience n'en est pas possible.

Les idées de la raison ont une fonction unificatrice et systématique ; la raison a également unefonction pratique ; mais c'est quand elle prétend connaître des objets transcendants (au-delà de l'expérience possible) qu'elle méritede subir une critique. Mais Kant échappe aussi au scepticisme que semble entraîner l'empirisme : si la source matérielle de nos connaissances réside dans l'expérience, leur forme rationnelle les réinscrit dans l'ordre de la nécessité et de la certitude ; le savant neproduit pas des théories au gré de sa fantaisie.

Ces théories scientifiques rétablissent un ordre universel de la connaissance, car ellesappliquent à la matière de l'expérience la forme rationnelle de l'entendement ; il y a donc bien des lois de la nature.

Ni idéalisme, niempirisme, le Kant isme laisse cependant subsister un problème redoutable : peut-on se résoudre à ce que la connaissance ne porte que sur des phénomènes, sans que les choses en soi soient jamais accessibles ? Les limites de la raison. Dans le domaine de l'étude scientifique des phénomènes, rien ne saurait remplacer la raison et on peut même aller jusqu'à affirmerque « l'inexplicable » n'est qu'un provisoirement inexpliqué.

Mais comme Kant l'a montré, la raison est impuissante à rendre compte de l'Etre lui-même.

Nous ne pouvons connaître la réalité qu'à travers les formes « a priori » de la sensibilité (espace & temps), sortes des structures mentales qui sont la condition de notre perception des choses, et les formes « a priori » de l'entendement (« catégories »).

C'est pourquoi, seuls les phénomènes (l'apparaître) nous sont accessibles.

Au-delà du savoir, il y a donc un monde des noumènes (choses en soi) qui nous échappe.

Lorsque la raison tente de dépasser l'apparence pour essayer d'atteindre l'absolu,elle tombe dans d'inévitables contradictions, antinomies et paralogismes.

Une métaphysique est impossible comme science.

En. »

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