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Suffit-il pour être juste, d’obéir aux lois de son pays ?

Publié le 15/08/2012

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La question est de savoir ce qu’est un acte moral authentique. Pour répondre à cette question, Kant dans « Faire son devoir, par devoir « met en opposition l’action seulement conforme au devoir et l’action accomplie par devoir. Seule cette dernière a une véritable valeur morale. Un acte authentiquement moral est indépendant des inclinations sensibles. Là où disparaît le désir du Bien commence la sphère de la moralité pure. L’acte est accompli par devoir, lorsque l’intention est bonne, morale (l’acte authentiquement moral ne peut alors qu’être absolument désintéressé). On n’est pas un homme bon par le simple fait d’accomplir une bonne action. D’ailleurs, qu’est-ce qui est bon, absolument bon ? Sans condition, selon la morale Kantienne ? La santé, la force ou encore la maîtrise de soi ? Pour Kant, la réponse serait négative puisqu’elles peuvent être orientées à de mauvaises fins. Seule est bonne la volonté, l’intention ferme de les utiliser à des fins morales, où l’on reconnaît l’acte moral à la pureté de l’intention. La moralité est conformité interne à la raison, c’est-à-dire que l’on agit par devoir. Néanmoins, Kant écarte de la moralité ce qui est de l’ordre de la sensibilité, s’opposant aux morales fondées sur le sentiment. Ce qui lui valut certaines résistances de la part de certains lecteurs comme Charles Péguy : « La morale de Kant a les mains pures mais elle n’a pas de mains « La morale est pure car elle est dégagée de tout mobile sensible, alors que le mobile est lié à la raison. Elle n’a pas de mains car elle n’est guère réalisable.

« raison est capable de justifier un jugement de fait, elle est incapable de justifier un jugement de valeur.

Pascal met en évidence le relativisme en affirmant que « lajustice est sujette à disputes », « on ne voit rien de juste et d'injuste qui ne change de qualité en changeant de climat […] plaisante justice, qu'une rivière borne !Vérité au-delà des Pyrénées, erreur au-delà.

» Si aucune valeur ne peut s'imposer légitimement à tous, d'une façon universelle, comme désignant le meilleur à suivre,cette relativité a pour conséquence la relative du pire.

La doctrine du relativisme consiste ainsi à justifier la relativité du pire, par exemple comme pour les nazis oùl'extermination des juifs était tout à fait normale, afin de purifier le monde. b.

L'écart possible entre le légal et le légitime La question est de savoir sur quoi est fondé le droit positif.

Il faut pour cela trouver un étalon, ou autrement dit une norme à laquelle on se réfère.

Nous pouvons citerl'exemple d'Antigone qui désobéit à son oncle, le roi Créon et transgresse les lois de la Cité en enterrant son frère Polynice (selon les rites religieux faisant valoir undroit naturel supérieur aux lois de la Cité).

Pour elle, ce fut un acte dicté par sa conscience morale, droit auquel elle se conforme est un droit naturel servant de normeau droit positif. La notion de droit naturel peut avoir plusieurs sens, sachant que la signification est fonction du sens que l'on attribue au qualificatif naturel.

Si par « naturel » onentend ce qui est spontané, irréfléchi, il s'agit alors du droit naturel tel que l'entendent les théoriciens du droit social.

Comme le dit Spinoza, « le droit de manger lepetit poisson par le gros ».

Il s'agit alors d'un droit dans l'ordre de la nature.

On peut également prendre l'adjectif « naturel » dans le sens d'essence, c'est ce qui estcommun à tous les hommes (dans le sens d'universel) et ce qui fait la spécificité de l'homme.

Nous pouvons reprendre, pour illustrer l'écart entre légal et légitime,l'exemple du nazisme : au contraire d'Antigone, les nazis sont scrupuleusement restés dans la légalité en participant au génocide juif.

C'est le cas d'Eichmann qui aparticipé activement à la mise en place de ce qu'a appelé Hitler, la « Solution finale » : il affirme alors au tribunal de Jérusalem qu'il avait simplement « obéi auxordres ».

Quand est-ce que l'on peut légitimement désobéir aux lois de la Cité ? Le procès d'Eichmann a fait l'objet d'un ouvrage, d'Hannah Arendt, qui le présentecomme celui qui « ne pense pas », qui s'interdit de juger par lui-même.

Ce dernier serait alors coupable de ne jamais s'être interrogé sur le sens, la finalité de ses actes.Il est incapable de se mettre à la place d'autrui, c'est-à-dire qu'il n'a pas de compassion pour les autres : il assassine mais il oublie qu'il assassine. c.

On peut obéir aux lois seulement par prudence et non par vertu Il faut faire une différence entre la conformité extérieure à la loi civile et la conformité intérieure à la raison, à la loi morale.

Sommes-nous justes par vertu (pourfaire le Bien) ou par crainte du châtiment ? Dans La République, Platon, par l'artifice de la légende, imagine une situation sans laquelle l'homme a le pouvoir depratiquer l'injustice.

Dans celle-ci, tout homme en profiterait pour commettre l'injustice, personne ne résisterait à la tentation d'exercer sa puissance.

Le juste est pardéfinition celui qui reste toujours juste, intègre, honnête au risque de passer pour injuste (se moque de l'image de soi au vue des autres). Dans cette perspective d'approche, il serait alors utile de différencier alors obligation et contrainte, deux termes qui pourraient sembler proches.

Contrainte désigne ausens large ce qui limite ou entrave l'action, s'oppose au vouloir.

C'est tout ce qui contrarie le vouloir, ce par quoi on est poussé à agir.

La contrainte véritable, c'est-à-dire au sens strict, est une force qui s'exerce de l'extérieur sur ma volonté.

Il en est ainsi de la contrainte liée au déterminisme naturel, à la nécessité (ce à quoi je nepeux me soustraire).

Concernant les contraintes familiales sociales, le terme le plus adéquat est « obligation » qui a un sens véritablement moral.

Si je fais le choix dem'y conformer, c'est parce que ma volonté y consent ; c'est parce que les lois sont conçues dans l'intérêt général, que ma raison demande de m'y conformer.

On peutévidemment les ressentir comme des contraintes, lorsque l'on n'y voit pas le bien fondé.

Celui qui exerce sa raison consent librement à obéir aux lois (ce sont elles quigarantissent la liberté, l'égalité, etc.) Dans l'obligation, dans un sens moral, je me contraints moi-même, cette dernière étant un devoir que j'estime devoir être rempli. Un acte est juste quand il réalise l'idée d'une justice qui doit valoir pour tous.

Reste à caractériser cette idée en s'élevant à l'universel. III.

Le critère de l'acte juste repose sur une morale universelle a.

L'acte juste est l'acte accompli par devoir La question est de savoir ce qu'est un acte moral authentique.

Pour répondre à cette question, Kant dans « Faire son devoir, par devoir » met en opposition l'actionseulement conforme au devoir et l'action accomplie par devoir.

Seule cette dernière a une véritable valeur morale.

Un acte authentiquement moral est indépendantdes inclinations sensibles.

Là où disparaît le désir du Bien commence la sphère de la moralité pure.

L'acte est accompli par devoir, lorsque l'intention est bonne,morale (l'acte authentiquement moral ne peut alors qu'être absolument désintéressé).

On n'est pas un homme bon par le simple fait d'accomplir une bonne action.D'ailleurs, qu'est-ce qui est bon, absolument bon ? Sans condition, selon la morale Kantienne ? La santé, la force ou encore la maîtrise de soi ? Pour Kant, la réponseserait négative puisqu'elles peuvent être orientées à de mauvaises fins.

Seule est bonne la volonté, l'intention ferme de les utiliser à des fins morales, où l'on reconnaîtl'acte moral à la pureté de l'intention.

La moralité est conformité interne à la raison, c'est-à-dire que l'on agit par devoir.

Néanmoins, Kant écarte de la moralité ce quiest de l'ordre de la sensibilité, s'opposant aux morales fondées sur le sentiment.

Ce qui lui valut certaines résistances de la part de certains lecteurs comme CharlesPéguy : « La morale de Kant a les mains pures mais elle n'a pas de mains » La morale est pure car elle est dégagée de tout mobile sensible, alors que le mobile est liéà la raison.

Elle n'a pas de mains car elle n'est guère réalisable. L'action est morale, selon Kant, si elle repose sur un principe universel.

C'est l'idée que ce qui vaut pour moi, doit valoir aussi pour autrui, c'est-à-dire en tant qu'êtreraisonnable.

Une action est considérée comme morale lorsque la maxime de celle-ci (qui la commande) peut-être érigée en loi universelle. b.

Le critère de légitimité d'un acte est le respect de la personne humaine Il convient de se demander avant d'agir si le mobile de notre action pourrait être partagé par tous (ce qui nous pousse à agir) ou autrement dit, si la maxime de notreaction peut être érigée en loi universelle.

Pour cela, nous allons nous appuyer sur la pensée de Paul Ricœur qui établie une distinction entre le crime de guerre et lecrime de l'humanité.

Les crimes de guerre sont ceux qui touchent illégitimement des civils alors que les crimes contre l'humanité sont des crimes commis contre desgens pour ce qu'ils sont et non pour ce qu'ils font, comme par exemple, tuer des juifs simplement parce qu'ils juifs.

Pour Paul Ricœur, les guerres du XXème siècleont évolué dans leur vision des choses et nous ont montré l'étendue d'un crime : « c'est un principe moral fondamental de devoir désobéir à des ordres indignes.

Lajustice, c'est plus que la légalité » (indigne dans le sens de porter atteinte à la vie humaine et la dignité de la personne humaine). Conclusion Le problème était le suivant : si le légal n'est pas toujours légitime, comment décider qu'un acte est juste ou non ? Peut-il y avoir un critère universel guidant notrejugement ? Les lois définissent dans une société licite ce qui est permis et ce qui est interdit sous peine de sanctions.

On peut, en première analyse, considérer que l'acte juste estl'acte légal.. »

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