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Suffit-il pour être juste d'obéir aux lois et coutumes de son pays ?

Publié le 28/01/2004

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C'est seulement dans l'espace social que les hommes peuvent actualiser leur perfectibilité et accéder à une existence d'une plus grande moralité. L'homme, peut-on conclure avec Kant, pourrait donc être juste et injuste, égoïste et moral, ce qu'exprime la possibilité même du remords. b) Droit et morale sont donc complémentaires pour réaliser la justice. La morale peut donc être au fondement du droit, des lois, comme le droit peut être au fondement de la morale. Face à l'instinct égoïste, les lois s'avèrent nécessaires pour imposer de l'extérieur une action juste rendant les hommes justes. En même temps, en l'absence de loi ou face à une loi injuste, c'est bien notre aptitude à la moralité qui rend possible l'action juste ou la révolte. La justice d'un homme provient donc à la fois de son obéissance aux lois civiles et de son obéissance à la loi morale. L'obéissance ici est à comprendre comme contrainte (extérieure) et obligation (intérieure). c) Mais l'obéissance doit se doubler d'une volonté d'obéir.Cependant, pour être vraiment juste, il faut agir « par respect pour la loi « (Kant) c'est-à-dire vouloir obéir à ce qu'on comprend comme juste.

Ce sujet pose la question classique du rapport entre la justice idéale (« être juste «) et le droit positif (« les lois et les coutumes «). Demander s'il suffit pour être juste de se conformer au droit positif, c'est poser la question de savoir s'il existe une justice (ou droit idéal) en dehors du droit positif (et dans ce cas il ne suffit pas d'obéir au droit positif pour être juste), ou bien si au contraire toute justice se ramène au droit positif (auquel cas il suffit d'obéir à ce droit pour être juste).

« et que par ce moyen les hommes vivent dans une perpétuelle méfiance, tâchant de se prévenir et de se surprendre.L'état des hommes dans cette liberté naturelle est l'état de guerre: car la guerre n'est autre chose que le tempsdans lequel la volonté et l'effort d'attaquer et de résister par force est par paroles ou par actions suffisammentdéclaré.

Le temps qui n'est pas la guerre, c'est ce qu'on appelle la paix.” Hobbes , "Du corps politique ”. Ce texte se situe à l'opposé, par exemple, de la thèse des stoïciens.

En effet, pour Cicéron , les conflits interindividuels exigeaient le retour aux principes d'une concorde inscrite dans la nature des choses.

En revanche,pour Hobbes , la guerre des hommes à l'état de nature provoque le recours à cet artifice pacifiant qu'est L'Etat. Dans un premier temps, Hobbes mous montre comment, dans l'état de nature où les hommes vivent dispersés et sans lois pour les gouverner, les inégalités physiques et intellectuelles sont réduites à rien : la mort constituant pourtous la grande peine, la possibilité donnée à chacun de tuer l'autre établit entre les hommes une égalité rigoureuse.Une fois posée l'égalité dans l'état de nature, Hobbes va montrer comment le jeu naturel des passions entraîne la nécessité d'une guerre incessante.

Première passion : l'orgueil.

Chacun va affirmant sa supériorité sur l'autre ; pouren décider, il viendra vite le moment de l'affrontement.

Deuxième passion : le désir.

Quand deux désirs portent sur lemême objet, seul le combat départagera celui qui en jouira.

Les occasions de conflit sont donc multiples et créentun état d'insécurité permanent. Mais la lutte à mort peut surgir entre deux êtres sans qu'il y ait matière à se battre : la nature donne à l'individu ledroit, pour sauver sa vie, d'employer tous les moyens qu'il jugera bons.

Qui me dira que cet homme que je rencontren'a pas l'intention de me tuer.

Je m'en protégerai en attaquant le premier : l'état de nature est un état de guerregénéralisée où l'homme est un loup pour l'homme. b) Les lois issues du droit positif se révèlent donc nécessaires Il faut donc contraindre les hommes à être justes en les faisant devenir justes.

D'où le rôle préventif et répressif deslois qui ordonnent à l'homme, par une contrainte extérieure, de ne pas menacer les droits d'autrui.

La loi civileimpose ainsi à tous les hommes une conduite rendant possible « l'harmonie des libertés » (Kant) et en premier lieu lasécurité. c) Suffisance de ces lois. Ces lois suffiraient puisqu'il n'y aurait aucun autre moyen pour rendre l'homme juste.

Toute la justice viendrait doncdes seules lois de l'État et leur obéir ferait de nous des hommes justes soucieux d'autrui.Transition : Ainsi et en apparence, il suffit d'obéir aux lois civiles pour être juste.

Cependant, certaines lois serévèlent injustes et on ne peut que se demander si leur obéir ne nous rendrait pas plutôt injustes.

De plus, lapossibilité de juger qu'une loi est injuste ne prouve-t-elle pas que l'homme dispose d'une faculté le rendant capablede déterminer le juste? 2) Inutilité des lois et suffisance de la morale pour réaliser la justice. a) L'homme aurait une conscience morale lui permettant d'être juste par lui-même: On peut poser l'idée d'un homme doué de moralité, à comprendre comme un don inné - « instinct divin », «jugeinfaillible » selon Rousseau, «loi morale en moi » selon Kant - lui permettant de distinguer le bien du mal dèsl'enfance : Kant prend l'exemple d'un enfant qui saurait spontanément que ne pas rendre un héritage à sonpropriétaire serait injuste. b) Inutilité des lois, voire injustice des lois. - Dans ce cas, on peut douter des lois qui semblent artificielles : pourquoi des lois alors que l'homme estspontanément capable de justice? Ces lois ne sont-elles pas là pour pervertir ce sens inné de la justice qu'auraitl'homme ? C'est la thèse des marxistes : les lois sont au service des intérêts de la classe dominante ; elles sontdonc injustes.- C'est aussi la thèse des anarchistes : les lois sont là pour dompter et assujettir l'individu.

Leur généralité va contrele respect de la liberté individuelle.

Elles sont donc injustes.

Et il y a des lois injustes, telles les lois racistes ouantisémites qui défendent les droits de certains au détriment de ceux des autres. c) Suffisance de la loi morale. En ce sens, il suffirait d'obéir à la loi morale pour être juste, car d'elle seule naîtrait toute la justice.

C'est biend'ailleurs notre sens moral qui nous fait juger de l'injustice éventuelle des lois.

C'est donc bien lui qui serait premieret qui fonderait aussi la possibilité même de faire des lois justes : il leur servirait de modèle.

C'est en cela qu'onpourrait poser l'existence d'un droit naturel, défini par notre sens moral et posant les droits fondamentaux deshommes, qui précéderait et fonderait le droit civil, c'est-à-dire le droit posé par les lois de l'État.. »

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