Que suis-je ?
Publié le 27/02/2005
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La question n'est pas ici " Qui suis-je ? ", mais " Que suis-je ? ", or la
«
Le sujet est vivant dès lors qu'il peut exprimer son propre rapport au mondeselon les dimensions suivantes : celle de l'agir qui permet au sujet de fairel'expérience de sa propre causalité; il opère des transformations sur lui-même,sur autrui, sur le monde ; il est puissance de modification ; il éprouve soneffectivité vivante dans l'espace et le temps.
Merleau-Ponty traduit cetteforce en une possible interaction entre le sujet et l'objet :
"Le rapport du sujet et de l'objet n'est plus ce rapport de connaissance dont
parlait l'idéalisme classique et dans lequel l'objet apparaît toujours comme
construit par le sujet, mais un rapport d'être selon lequel paradoxalement le
sujet est son corps, son monde et sa situation et, en quelque sorte,
s'échange." Merleau-Ponty , Sens et non-sens .
La dimension du dire correspond évidemment à l'expressivité du langage : lesujet se donne comme l'instance qui soutient la prise de parole et ledialogue ; il met en acte le langage où il se révèle comme consciencedonatrice de sens.La dimension du pâtir : en celle-ci, le sujet s'offre comme le vivant quis'affecte et se trouve affecté dans sa chair et par l'extériorité ; là se tientl'épreuve que le sujet fait de lui-même en cette affection qui le désigne comme vivant mortel.
III.
Troisième partie :
"La psychanalyse existentielle rejette le postulat de l'inconscient : le fait psychique est, pour elle, coextensif à la
conscience.
Mais si le projet fondamental est pleinement vécu par le sujet et, comme tel, totalement conscient,
cela ne signifie nullement qu'il doive être du même coup connu par lui, tout au contraire." Sartre , L'Être et le
Néant. 8 Vivant ou existant le sujet demeure pour partie inconnu à lui-même, il ne saurait donc jamais atteindre à
une totale directivité de sa personne.
Dans l'espace intérieur du sujet se tient, en secret, la possibilité d'une
histoire.
En effet, le « dedans » que signifie l'intime n'est point une réalité morte, mais reste qualifié par une vie
créatrice.
L'ultime expérience du sujet, par-delà l'abîme supposé par la connaissance de l'inconscient, devient donc
ce qu'il construit sous la forme artistique et qui lui fait échapper résolument à sa simple condition biologique.
Ainsi on
pourrait souligner, que je suis, ce que je fais.
Je trouve une définition dans mes propres actions, et dans la création
artistique.
La psychanalyse existentielle de SARTRE
L'étude de Sartre sur Flaubert montre une évolution et un enrichissementremarquables des données initiales de l'existentialisme.
Comment un individuest conditionné parce qu'il est libre : c'est l'histoire d'un idiot mal-aimé,Gustave, devenu un génie sous le nom de Flaubert.
Le projet : la psychanalyse existentielleLes trois tomes de L'Idiot de la famille constituent une analyse monumentalede la vie et de l'oeuvre de Flaubert.
Conçue comme le dévoilement dialectiqued'une existence individuelle aux prises avec ce qui la conditionne, lapsychanalyse existentielle* approfondit de manière décisive les postulats dedépart de l'existentialisme, qui semblaient ne pas intégrer le facteur familialdans la compréhension d'une vie.
L'analyse progressive* restitue le contextesocial et familial, son influence sur le jeune Gustave à partir des significationsque celui-ci intériorise et projette sur le monde qui l'entoure.
L'analyserégressive considère l'extériorisation de ce déterminisme dans lacorrespondance, ses écrits de jeunesse et son oeuvre de maturité.
Le petitGustave résiste à tous ceux qui s'acharnent à lui apprendre à lire.
Désignécomme insuffisant, « tu seras l'idiot de la famille », il choisira la passivité etl'inertie comme moyen de s'adapter au monde.
C'est ce qu'il appelle la poésie. Enfant, Flaubert veut être acteur, là où les petits garçons sauvent le monde et délivrent des princesses.
Àl'âge de vouloir dominer l'univers, Gustave ne rêve que de le vivre sur le mode imaginaire.
En jouant la comédie.
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