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Suis-je maître de moi même comme de l'univers ?

Publié le 27/02/2008

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            Le parallélisme semble donc pertinent, la science corrige ses données en fonction d?expériences cruciales ou de découvertes empiriques occasionnées par des travaux d?exploration. En apprenant le scientifique devient capable de maîtrise : à l?origine de l?usage du laser il y a toute la réflexion sur la structure de la lumière et celle des particules élémentaires ; l?usage contemporain des OGM n?aurait pas été possible sans un siècle de recherches purement spéculatives en embryogénie puis en génétique moléculaire. Pareillement c?est en faisant l?épreuve du réel que je peux me modifier et apprendre à améliorer mon rapport aux choses et aux autres.              Toutefois toute analogie est par définition limitée, une analogie n?est ni une équivalence ni une identité. Ainsi quoique l?univers ne soit plus « à distance » il reste néanmoins en dehors de moi, « Je » comme sujet ne l?enveloppe pas.   III-Je ne suis pas l?univers.               En fait je ne suis pas à distance de moi-même, je ne suis pas à proprement parler « mon propre maître », mais plutôt il faut dire « je me maîtrise », tandis qu?il est certain que l?univers ne m?est pas immanent. Je ne suis pas une variante du Dieu de Spinoza qui est immanent à chaque chose en la nature.             Le pouvoir que j?exerce, en tant que je prends part à l?humanité, sur l?univers, reste un pouvoir objectif, l?univers a valeur d?objet. La maîtrise que j?ai de ma propre personne est purement subjective, je n?existe pas comme objet pour moi-même, je ne suis pas mon propre objet.

« Je suis maître de moi comme de l'univers.

Pierre Corneille Cinna, de Pierre Corneille (1606-1684), d'où provient cette phrase, est une tragédie à sujet romain qui finit bien.

Lesujet en est la clémence d'Auguste (sous-titre de la pièce) qui, s'appliquant aux conjurés (Cinna, Emilie, Maxime),provoque un revirement de la situation et convertit ceux-ci à la cause impériale.Composée en 1641 et jouée en 1642 au Théâtre du Marais, cette pièce a pour ambition d'explorer la complexitéhumaine d'un thème mainte fois discuté dans les traités de philosophie politique de l'époque : le thème dutyrannicide.

Le prince, face aux conspirateurs, doit-il châtier les coupables selon la stricte justice que réclame laraison d'Etat ou, au contraire, doit-il renoncer à son devoir en faisant preuve de «générosité»?En proie à ce dilemme (aucune des deux solutions de cette alternative ne lui paraît possible), Auguste ne cessed'osciller, tout au long de la pièce, entre ces décisions contraires et ce n'est que dans la dernière scène de la pièce,au dénouement, qu'il surmonte ses ultimes résistances (acte V, scène 3); il décide alors de pardonner, non par uncalcul politique égoïste et intéressé, qui relève d'une vue machiavélique du pouvoir, mais, à l'inverse, par une«générosité» qui s'affirme dans toute son étendue, le terme s'appliquant, au XVII' siècle, à un ensemble de valeurshéroïques reposant sur le sens du sacrifice.Cas de conscience typiquement cornélien qui met dans la balance des passions (ou des devoirs) résolumentcontradictoires et engage l'existence même de l'intéressé.Le complot vise à assassiner l'empereur Auguste et réunit les personnes qui comptent le plus dans son affection.Emilie, qui veut agir pour venger son père, assassiné par Octave-Auguste; Cinna et Maxime, tous deux motivés parl'exemple d'Emilie ainsi que par de nobles raisons d'ordre politique.Le complot une fois éventé, celui qui passait pour un tyran devient un monarque respecté, du fait de sa«générosité», le pardon venant conclure une douloureuse lutte intime et mobilisant un effort de volonté sansprécédent chez Auguste.

C'est bien dans la mesure où Auguste a consenti, en toute indépendance d'esprit, àpardonner, que la grandeur d'âme dont il vient de faire preuve conquiert l'approbation des conspirateurs, enparticulier d'Emilie qui, par son intransigeance, semblait être à jamais intraitable.C'est que toute la pièce se fonde sur la transformation d'Auguste, ou plutôt d'Octave en Auguste.

Octave ne prendle nom de César qu'après l'assassinat de Jules César, qui remonte à 44 (avant J.-C.), Jules César étant son grandoncle et son tuteur; et c'est en 29 (avant J.-C.), bien plus tard, que Octave-César prend le titre d'Auguste.Octave, tyran sanguinaire, s'était montré inflexible envers ses ennemis mais se convertit en un véritable monarque,reconnu comme tel par Emilie, après seulement qu'il a fait la preuve de sa «générosité», Octave se muant, à sesyeux, en Auguste.Du reste, Auguste ne se contente pas de pardonner, il donne son approbation au mariage entre Emilie et Cinna.Corneille à ce sujet, s'est inspiré, pour l'essentiel, du De Clementia, de Sénèque (fer siècle de notre ère) et a voulurendre son dénouement heureux, dans l'ordre sentimental autant que politique.Auguste vient d'apprendre que Maxime, grâce auquel le complot a été éventé, a trahi par jalousie envers Cinna.Isolé par l'ingratitude de ses amis, Auguste prend le parti de pardonner, non par faiblesse mais par «générosité» : «En est-ce assez, ô Ciel, et le Sort pour me nuireA-t-il quelqu'un des miens qu'il veuille encor séduire?Qu'il joigne à ses efforts le secours des Enfers,Je suis maître de moi comme de l'Univers.Je triomphe aujourd'hui du plus juste courrouxDe qui le souvenir puisse aller jusqu'à vous.Soyons amis, Cinna, c'est moi qui t'en convie :Comme à mon ennemi je t'ai donné la vie,Et malgré la fureur de ton lâche destin,Je te la donne encor comme à mon assassin.Commençons un combat qui montre par l'issueQui l'aura mieux de nous, ou donnée, ou reçue.

»(acte V, scène 3, v.

1693-1706) • Dès qu'il apprend l'existence du complot, Auguste se voit confronté à Cinna, son protégé, et à Emilie, fille deToranius, qui fut le tuteur d'Auguste.

Emilie a été élevée par Auguste en tant que fille adoptive.

Corneille, selon uneformule éprouvée, met en présence des adversaires qui sont, en même temps, des proches, en vertu des liens de. »

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