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Suis-je le mieux placé pour savoir qui je suis ?

Publié le 23/04/2012

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Intro :                            

Il est difficile à penser qu’un individu autre que soi même puisse être mieux placé pour nous connaître. Cela paraît, à première vue, contradictoire et illogique. En effet, être le mieux place veut dire avoir la meilleure place par rapport à quelqu’un d’autre, pour en parler, l’observer, le connaître. Ainsi, à première vue, quoi de plus logique que la personne la mieux placée pour se connaître elle-même est elle-même ? L’intimité relève du personnel alors comment imaginer qu’une tierce personne puisse être mieux placée que nous, pour nous connaître ? Paradoxalement, être totalement « sur scène « ne nous éloigne-t-il pas d’une vue objective sur nous -mêmes ? Cela revient à se demander si le comédien sur scène arrive à critiquer son jeu aussi bien qu’un spectateur dans la salle.  Certaines fois, la famille ou encore les amis proches nous permettent d’éclairer les « angles morts « que l’on ne perçoit pas sur soi-même. Ainsi le recul qu’ils ont vis à vis de notre propre conscience est bénéfique pour s’identifier et comprendre qui l’on est.

« n’aime pas alors comment imaginer que des tierces personnes pourraient me connaître mieux que je ne me connais moi-même ? Bergson, dans La conscience et la vie , montre ainsi que la conscience est rendue possible grâce à la mémoire, qui d’une part assure la continuité de la conscience – condition sans laquelle nous ne pourrions donc pas dire « je » - et d’autre part, rend possible l’action qui s’appuie toujours sur le passé et ses leçons.

La barrière qui existe entre moi et les autres, n’est pas seulement qu’ils ne connaissent pas mon histoire, mais surtout qu’ils ne l’ont pas vécue.

Et si même, je voulais m’ouvrir intégralement aux autres pour qu’ils connaissent mon intimité aussi bien que moi-même, le langage me le permettrait-il ? Il semble bien que non, puisque, par définition, le langage est un outil général qui nous fournit des mots généraux et désigne des réalités particulières.

Pour parler de ma colère, de ma haine ou de mon amour, je dispose ainsi des mêmes mots que tous.

Ainsi, Merleau-Ponty dit dans Phénoménologie de la perception que non seulement, je suis le seul à avoir un accès direct à mon intimité, mais même si je décidais de la transmettre, jamais je n’y arriverai.

Dans la mesure où les autres ne peuvent connaître mon intimité que par analogie avec la leur, je reste donc le mieux placé pour savoir qui je suis. En conclusion, autrui n’aura jamais qu’un accès indirect et donc déformé de ma personnalité.

Si par savoir, on entend connaître, disposer des informations relatives à un objet, je suis alors à l’évidence le mieux placé pour me connaître car la séparation entre intériorité et extériorité entre un individu et l’extérieur constitue un obstacle fondamental à la connaissance. Cependant, savoir qui je suis, ne signifie pas seulement connaître mes expériences, mon vécu et mon histoire, c’est être aussi être capable de me décrire d’une manière vraie et objective. II Le regard des autres : un regard pertinent et objectif Malgré le fait d’avoir la certitude de savoir qui je suis, suis-je pour autant capable de me décrire comme pourraient le faire ma famille ou mes amis proches.

Kant explique, en effet, que la connaissance suppose la conscience, sous entendu que la conscience se distingue de la connaissance.

On peut être capable de décrire un objet sans pour autant connaitre son histoire dans les moindres détails.

Par conséquent, je connais mon histoire mais ai-je le meilleur point de vue pour me décrire et savoir de manière objective qui je suis.. »

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