Devoir de Philosophie

Suis-je responsable de ce dont je ne suis pas conscient ?

Publié le 06/01/2011

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Dans la société d'aujourd'hui, la notion de responsabilité est primordiale. Nous possédons certes des droits mais également des devoirs que nous devons respecter. Nous sommes donc liés par une sorte de contrat qui maintient la cohésion de la société. Cependant, il est parfois difficile de déterminer le degré de responsabilité dans la mesure où l'acte peut avoir été commis sous l'influence des passions, des dépendances telles que la drogue ou l'alcool, ou encore à cause d'une vie familiale difficile. Ce sont ce que l'on appelle plus communément des circonstances atténuantes.  Ici se pose le problème de la conscience de nos actes ou de nos paroles et de leurs portées. En effet, sommes-nous réellement responsables de ce que nous faisons si nous avons agi sous une influence quelle qu'elle soit ? Inversement, n'est-ce pas nier totalement notre conscience que de se donner des excuses ? Si la conscience nous donne une connaissance de nous-mêmes et de ce qui nous entour, elle nous oblige également à assumer nos actes. La conscience semblerait donc inséparable de la responsabilité.  C'est pourquoi nous tenterons ici d'éclaircir cette relation étroite entre ces deux notions.        La conscience « vigilante « enveloppe-t-elle une responsabilité qui fait que, non seulement nous sommes conscients de ce que nous faisons, mais que nous sommes aussi conscient de l'importance de nos actes. Ne pas être conscient regrouperait alors tout ce qui échappe à la perception, ce qui existe mais que nous ne comprenons pas.  On entend souvent : « je ne sais pas ce qui m'a pris, je ne savais plus ce que je faisais «. Avec cette défense, dans un procès, l'avocat pourra invoquer une crise de démence et tenter de montrer que son client était irresponsable au moment du crime. Aux jurés on dira « cet homme relève de la psychiatrie et non de la justice «. Cela revient à autoriser des actes plus ou moins légitimes en s'abritant derrière l'idée que l'inconscient nous guide.  Comment pouvons-nous être conscients de ce qui est inconscient. Les lapsus, les rêves, les désirs révèlent d'autres aspects de la personnalité. Les passions comme la colère, l'amour, la jalousie transforment la perception du monde en valorisant ou dévalorisant leur objet. L'ignorance empêche également d'être conscient de la portée de ses actes. Comme Galilée qui dû se répudier pour ne pas être condamné à mort, comme beaucoup d'autres, par ses pères. Peut-on dire pour autant que cette « inconscience « leur enlevait une grande part de responsabilité.  Le conditionnement politique ou religieux peut donner les apparences de la « bonne conscience « pour toutes sortes de choses. On entend dans le film La vie est belle un exemple de problème d'arithmétique qui consiste à calculer les économies réalisées en cessant d'aider les personnes âgées grabataires et les handicapés. Comment un jeune allemand éduqué dans ces conditions aurait pu par la suite se révolter contre le sort des juifs ? Les « guerres saintes « permettent de justifier les massacres ou les attentats suicident. Plus près de nous, la publicité transforme souvent nos comportements de façon inconsciente. Elle influence notre façon de consommer en proposant avec insistance des modèles pour s'habiller, manger ou se divertir.  Les progrès de la biologie montrent d'année en année que non seulement nombre de mes qualités ou défauts physiques sont d'origine génétique, mais que mes facultés mentales –donc une partie de ma conscience- échappent à l'éducation ou à mon emprise.  Le champ de ce dont je n'ai pas conscience est donc très large, dans ce cas, comment pourrais-je être entièrement responsable de ce que je suis et de tout ce que je fais ?  Si ma conscience possède des degrés, ma responsabilité aussi. Si la responsabilité consiste à me reconnaître comme l'auteur pleinement responsable de mes actes, je dois en en assumer toutes les conséquences. Mais si je ne suis pas conscient de mes actes puis-je en être responsable ?  Si je n'ai pas connaissance d'une fuite de gaz et que je déclenche une explosion meurtrière en appuyant sur l'interrupteur, je ne suis pas vraiment responsable.  Il s'agit ici d'un simple rapport de causalité. On ne dira pas d'une inondation qu'elle est « responsable « d'une catastrophe car elle en est tout au plus la « cause « et n'a pas de « conscience « : le concept de responsabilité enveloppe bien celui de cause, mais il ne lui est pas réductible. Par contre, le maire qui a autorisé les constructions sur des terrains inondables est le responsable même s'il n'avait pas les connaissances suffisantes pour prévoir le phénomène. Il est responsable juridiquement mais surtout moralement. Il semble ici que la responsabilité morale l'emporte sur la responsabilité juridique parce qu'elle déborde largement du champ de conscience. Le maire n'avait peut-être pas conscience de faire le mal au moment où il a signé le permis de construire, il doit se sentir responsable après la catastrophe. Il s'agit alors d'une prise de conscience rétrospective. De même, le chauffard ivre au moment de l'accident prend toute la mesure de sa responsabilité après les faits.  Lorsque Laurent Fabius disait qu'il se sentait « responsable mais pas coupable « de la politique des dons de sang en France, il voulait montrer (tout au moins il faut l'espérer) que les connaissances scientifiques et son information personnelle ne lui permettait pas de mesurer la gravité de la situation ; il ne niait pas sa responsabilité morale.  Si l'on ne considérait que la responsabilité juridique, on aboutirait comme aux Etats-Unis, qu'à multiplier les procès et les assurances. Si la responsabilité est associée au risque et vécue comme négative, alors élus locaux, médecins et dirigeants en général peuvent être incités à l'inaction. Il faudrait tout définir, tout prévoir. Or, dans le cas des principes moraux, il n'y a pas de limites à instaurer pour se dégager de ses responsabilités.  Les obèses ou les fumeurs qui attaquent en justice McDonald's ou la Seita, confondent (ou font semblant de confondre) les conséquences de leurs comportements et les causes, qui elles, sont de leur responsabilité. Ils font preuve de mauvaise foi, une manière de nier sa responsabilité. On constate dans ce cas que le terme de « responsabilité « est utilisé négativement. Nous posons ainsi systématiquement la question « qui est responsable ? « à la suite de malheurs, défaites, catastrophes, autrement dit pour « trouver un coupable « et beaucoup moins dans le cas d'événements heureux. Ceci témoigne d'une sorte de  contamination de notre pensée par un mode de raisonnement juridique, très éloigné de la vraie responsabilité.  On ne peut cependant répondre de nos actes dans tous les domaines, sinon la responsabilité nous empêcherait de vivre. C'est peut-être pour cela que nous avons tous une tendance –regrettable, certes- à nous défausser sur les autres, sur la société. Le « ce n'est pas moi « de l'enfant pris la main dans le sac nous poursuit à l'âge adulte. Surtout, ne pas vouloir être responsable, c'est retourner dans cet état d'enfance, de non responsabilité.                    L'inconscience n'est donc pas forcément l'irresponsabilité. Le champ de la responsabilité est plus important que celui de la conscience. Le nier serait me défausser sur les autres (famille, institutions), avec mauvaise foi. Mon champ de conscience, s'il n'est pas toujours assez développé, ne m'est pas donné une fois pour toute, il m'appartient de l'élargir.  Par la curiosité, l'éducation, l'information, je peux arriver à avoir une vision du monde plus globale, à sortir en quelque sorte de moi-même. Inversement, je serai capable de répondre de mes actes devant autrui si j'arrive à en répondre devant ma conscience. Je suis en réalité responsable de mon niveau de conscience.  C'est toutefois un travail de longue haleine. L'homme ne vit pas que de raison : il a des désirs, des passions. Obéir sans cesse à sa raison est difficile car il faut plier son plaisir, sa volonté parfois, au devoir.  Selon Kant, notre mérite se mesure à notre effort pour accepter notre devoir. « Agis toujours de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée en règle universelle. « Autrement dit, le philosophe nous demande d'avoir conscience que nos actes nous engagent et engagent les autres.  Sartre, dans L'Etre et le Néant, refuse même l'influence de l'inconscient qu'il considère comme « l'alibi de la mauvaise foi. « Je suis condamné à être libre et je ne peux pas un seul instant ne pas assumer ma liberté sans la trahir. Être humain, c'est être responsable. L'homme, en vertu du pouvoir vertigineux de sa liberté, n'a pas un droit à l'inconscience. L'animal lui, n'est pas libre, il n'est pas investit par une responsabilité comme l'homme. L'enfant apprend l'exercice de sa liberté. Le fou n'est plus tout à fait considéré comme un homme, parce qu'il n'assume plus sa liberté. On comprend la réaction d'un accusé qui ne veut pas qu'on le considère comme un malade et qui accepte de payer devant la justice. « Ce que j'ai fait, je l'ai fait, il faut que je paye cela, sinon je ne me sentirais plus un homme «.  On comprend aussi l'importance accordée au regret, voire aux remords –s'ils apparaissent comme sincères- lors d'un procès. Un accusé qui reste froid, insensible aux souffrances qu'il a causées, a peu de chances de voire sa condamnation atténuée. Le jury comprend intuitivement que cet individu n'assume pas ses actes et que sa remise en liberté après quelques années constituerait un danger pour la société. C'est justement parce qu'il n'exerce pas sa faculté de responsabilité qu'il est lourdement condamné.            En bref, la conscience entretient des rapports étroits avec la responsabilité. Cette dernière nous engage dans les rapports avec les autres, la société, même si nous n'avons pas de grandes responsabilités politiques ou économiques. Si la conscience n'a pas toujours la lucidité qu'il faudrait, elle n'en donne pas moins la responsabilité de nos actes. Si l'erreur est dans la nature, dans le mode de fonctionnement de la conscience, et si elle est reconnue comme telle, elle est elle-même un acte de conscience. Reconnaître s'être trompé nécessite un effort, une prise de responsabilité. Cette responsabilité nous relie en quelque sorte à toutes les consciences.

« dirigeants en général peuvent être incités à l\'inaction.

Il faudrait tout définir, tout prévoir.

Or, dans le cas desprincipes moraux, il n\'y a pas de limites à instaurer pour se dégager de ses responsabilités.Les obèses ou les fumeurs qui attaquent en justice McDonald's ou la Seita, confondent (ou font semblant deconfondre) les conséquences de leurs comportements et les causes, qui elles, sont de leur responsabilité.

Ils fontpreuve de mauvaise foi, une manière de nier sa responsabilité.

On constate dans ce cas que le terme de «responsabilité » est utilisé négativement.

Nous posons ainsi systématiquement la question « qui est responsable ? »à la suite de malheurs, défaites, catastrophes, autrement dit pour « trouver un coupable » et beaucoup moins dansle cas d\'événements heureux.

Ceci témoigne d\'une sorte decontamination de notre pensée par un mode de raisonnement juridique, très éloigné de la vraie responsabilité.On ne peut cependant répondre de nos actes dans tous les domaines, sinon la responsabilité nous empêcherait devivre.

C'est peut-être pour cela que nous avons tous une tendance –regrettable, certes- à nous défaussersur les autres, sur la société.

Le « ce n'est pas moi » de l'enfant pris la main dans le sac nous poursuit à l'âgeadulte.

Surtout, ne pas vouloir être responsable, c'est retourner dans cet état d'enfance, de non responsabilité. L'inconscience n'est donc pas forcément l'irresponsabilité.

Le champ de la responsabilité est plus important que celuide la conscience.

Le nier serait me défausser sur les autres (famille, institutions), avec mauvaise foi.

Mon champ deconscience, s'il n'est pas toujours assez développé, ne m'est pas donné une fois pour toute, il m'appartient del'élargir.Par la curiosité, l'éducation, l'information, je peux arriver à avoir une vision du monde plus globale, à sortir enquelque sorte de moi-même.

Inversement, je serai capable de répondre de mes actes devant autrui si j'arrive à enrépondre devant ma conscience.

Je suis en réalité responsable de mon niveau de conscience.C'est toutefois un travail de longue haleine.

L'homme ne vit pas que de raison : il a des désirs, des passions.

Obéirsans cesse à sa raison est difficile car il faut plier son plaisir, sa volonté parfois, au devoir.Selon Kant, notre mérite se mesure à notre effort pour accepter notre devoir.

« Agis toujours de telle sorte que lamaxime de ton action puisse être érigée en règle universelle.

» Autrement dit, le philosophe nous demande d'avoirconscience que nos actes nous engagent et engagent les autres.Sartre, dans L'Etre et le Néant, refuse même l'influence de l'inconscient qu'il considère comme « l'alibi de la mauvaisefoi.

» Je suis condamné à être libre et je ne peux pas un seul instant ne pas assumer ma liberté sans la trahir.

Êtrehumain, c'est être responsable.

L'homme, en vertu du pouvoir vertigineux de sa liberté, n'a pas un droit àl'inconscience.

L'animal lui, n'est pas libre, il n'est pas investit par une responsabilité comme l'homme.

L'enfantapprend l'exercice de sa liberté.

Le fou n'est plus tout à fait considéré comme un homme, parce qu'il n'assume plussa liberté.

On comprend la réaction d'un accusé qui ne veut pas qu'on le considère comme un malade et qui acceptede payer devant la justice.

« Ce que j'ai fait, je l'ai fait, il faut que je paye cela, sinon je ne me sentirais plus unhomme ».On comprend aussi l'importance accordée au regret, voire aux remords –s'ils apparaissent comme sincères-lors d'un procès.

Un accusé qui reste froid, insensible aux souffrances qu'il a causées, a peu de chances de voire sacondamnation atténuée.

Le jury comprend intuitivement que cet individu n'assume pas ses actes et que sa remiseen liberté après quelques années constituerait un danger pour la société.

C'est justement parce qu'il n'exerce pas safaculté de responsabilité qu'il est lourdement condamné. En bref, la conscience entretient des rapports étroits avec la responsabilité.

Cette dernière nous engage dans lesrapports avec les autres, la société, même si nous n'avons pas de grandes responsabilités politiques ouéconomiques.

Si la conscience n'a pas toujours la lucidité qu'il faudrait, elle n'en donne pas moins la responsabilitéde nos actes.

Si l'erreur est dans la nature, dans le mode de fonctionnement de la conscience, et si elle estreconnue comme telle, elle est elle-même un acte de conscience.

Reconnaître s'être trompé nécessite un effort,une prise de responsabilité.

Cette responsabilité nous relie en quelque sorte à toutes les consciences. \Sujet désiré en échange : La technique accroit elle notre liberté?. »

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