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Sun Yat-sen

Publié le 18/02/2013

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Sun Yat-sen (1866-1925), homme politique chinois qui participa au renversement de la dynastie Mandchoue des Qing (1911) et à la création de la république de Chine en 1912 ; considéré comme le père de la Chine moderne, aussi bien par les nationalistes que par les communistes chinois.

Sun, de son vrai nom Sun I-Hsien, naquit le 12 novembre 1866 à Xiangshan, dans la province de Guangdong, dans le sud de la Chine. En 1879, il rejoignit son frère aîné, négociant à Honolulu. Après des études secondaires chez les pères, il rentra en Chine en 1883, étudia la médecine à Hong Kong, où il ouvrit un cabinet.

Sun comme beaucoup de Chinois détestait les Mandchous, qu’il considérait comme des usurpateurs et un obstacle à la modernisation de la Chine. La défaite chinoise lors de la guerre sino-japonaise (1894-1895) l’avait marqué profondément. En contact avec les sociétés secrètes, il organisa plusieurs soulèvements, à Canton en 1895, à Waizhou en 1900 ; insurrections qui furent toutes des échecs et l’obligèrent à s’exiler. Pendant seize ans, Sun va vivre le plus souvent à l’étranger et tisser tout un réseau de relations avec les communautés chinoises d’outre-mer, les hommes politiques japonais et occidentaux. L’absence de principes politiques stables caractérisait ses activités. Tantôt il réclamait de l’aide pour son pays afin de « venger l’humiliation que subit la race jaune « comme lors de sa visite au Japon en 1897, tantôt il proposait aux Occidentaux de mettre en tutelle la Chine pour une période déterminée. Cet opportunisme joint à un manque de modestie constant l’empêchèrent de capter à son profit l’attention des jeunes intellectuels révolutionnaires. Malgré ces échecs répétés, Sun Yat-sen ne désarma pas. En 1905, il fonda à Tokyo le T’ong-meng Hui (parti de la Ligue jurée), rassemblement de plusieurs partis antimandchous, et il élabora un programme qui restera un chef-d’œuvre d’ambiguïté, à tel point que même sous sa forme la plus élaborée (1925), les communistes et les nationalistes en tireront argument pour justifier leurs politiques, bonnes ou mauvaises ; il se résume en trois formules, les san min zhuyi, ou « Trois principes du peuple « : minzu, « indépendance du peuple «, ce qui n’a en 1911 qu’une résonance antimandchoue ; minquan, « souveraineté du peuple « ; minsheng, « bien-être du peuple «, qui sera interprété en « socialisme « quand le besoin s’en fera sentir.

Les forces révolutionnaires réussirent finalement à renverser le gouvernement mandchou à Wuchang le 10 octobre 1911. Sun était aux États-Unis et considéra l’événement comme un « accident « ; il ne rentra en Chine que sur les instances de ses amis. Avec l’appui de la bourgeoisie shanghaienne, Sun parvint à prendre le contrôle du mouvement et fut élu le 1er janvier 1912 président provisoire de la nouvelle république de Chine, dont la capitale se trouvait à Nankin. Les militaires, qui avaient soutenu le mouvement, n’entendaient pas se laisser déposséder de leur victoire. Sun Yat-sen fut obligé de démissionner en faveur de Yuan Shikai, qui ironiquement, le nomma directeur des chemins de fer. La quasi-totalité du réseau ferré étant hypothéquée par des emprunts étrangers, on mesure l’ampleur du camouflet.

En août 1912, Sun avait formé son propre parti : le Guomindang (KMT), qui deviendra, avec le Parti communiste chinois, la plus puissante organisation politique de la Chine. Installé à Canton, Sun Yat-sen n’avait pas les moyens militaires de contrer les seigneurs de la guerre qui avaient pris le pouvoir. Le salut allait venir de l’URSS, qui cherchait des alliés. En décembre 1922, Abraham Joffe, l’émissaire du Parti bolchevik en Extrême-Orient, lui proposa de l’aide. En janvier 1923, une déclaration commune fut publiée, qui précisait bien que le communisme n’était pas applicable en Chine ; des conseillers politiques et militaires russes, sous la direction de Mikhaïl Borodine et de Balen-Blücher, réorganisèrent l’armée et le Guomindang, où entrèrent des militants communistes. En janvier 1924, au congrès rénové du Guomindang, l’un des délégués communistes n’est autre que Mao Zedong. Cette alliance fut de courte durée, deux ans à peine après la mort de Sun à Pékin le 12 mars 1925, son successeur, Jiang Jieshi rompait avec le Parti communiste chinois.

Fervent nationaliste, Sun Yat-sen a été incontestablement le premier homme d’État moderne de la Chine. Opportuniste et pragmatique, il n’eut cependant ni l’autorité nécessaire ni le temps pour fédérer autour de son parti les nationalistes chinois écartelés entre des choix inconciliables : démocratie ou socialisme.

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