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« Sylvie » de Gérard de Nerval - chapitre 2 (« Adrienne »)

Publié le 15/10/2011

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« Sylvie «, a été écrit et publié par Gérard de Nerval en 1853, c’est dans cet ouvrage que nous allons étudier un passage, le chapitre 2 (« Adrienne «) dans lequel le narrateur se plonge dans ses souvenirs, et nous fait une description d’un après – midi de sa jeunesse, plus exactement la description d’une jeune fille angélique qu’il y a rencontré. L’auteur, Gérard de Nerval, né en 1808, était un homme psychologiquement instable, qui avait fait plusieurs séjours dans des hôtels psychiatriques, étant aussi très sensible aux succès de ses ouvrages. Dépressif, il finit par se pendre à Paris dans la nuit du 25 au 26 janvier 1855. Certaines recherches auraient prouvé qu’il y avait un lien entre le narrateur de Sylvie et l’auteur lui-même, ce livre pourrait donc avoir un fond autobiographique. Dans cette étude, nous allons dans une première partie étudier tout d’abord les personnages présents (donc Sylvie, Adrienne et le narrateur lui-même), ensuite nous occuper de l’image du bonheur, représenté dans ce chapitre à partir de la nature, de l’art… Pour ensuite terminer sur la problématique du temps qui passe : Un narrateur qui ne vit que par son passé, le passé étant sa source d’imagination et la matière principale du texte.   

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« dansions » « danse » « chœur » « chanter » « anciennes romances » « mélodie » « trilles chevrotantes » « voixtremblantes » « belle chanteuse » ses mots nous rappellent des tableaux de la renaissance, où sont représentéesles divinités en train de festoyer, de chanter, de danser, comme par exemple sur le tableau le « printemps » deBotticelli.

La fête et la musique sont un autre élément du texte, qui le rends un peu nostalgique, reflétant encoreplus le bonheur et le plaisir de l'instant, qui renforce l'état de bien être dans lequel était plongé le narrateur et sescompagnes.

De Nerval, à apporté ces faits subtilement, en les écrivant d'une manière légère, qui se rallie avec lalégèreté de la présence d'Adrienne : il n'y a nulle part une adjectif ou un mot ralliant avec la légèreté, mais pourtantl'auteur à réussi à ne pas faire la présence d'Adrienne pesante, ni le fait que ce soit une fête.

Pourtant le lecteur abien conscience de la présence des deux, aussi les chants sont décrits avec des métaphores et des comparaisonsdans un esprit un peu mystique : « voix fraîche » « voilée » « des trilles chevrotantes » « frisson modulé » « voixtremblante » on retrouve la une certaine contradiction : comment une voix peut-elle être fraîche et voilée en mêmetemps ? Et les mots « chevrotant » « frisson » et « tremblant » pourrait aussi être des mots d'un champ lexical de lapeur ou du froid, et pourtant l'auteur a réussi a utiliser ces mots pour nous représenter le mieux possible des sons.Ce passage est aussi, il ne paraît pas ainsi, et pourtant, un lieu d'expression de sentiments divers.

Les sentimentsdu narrateur, ceux d'Adrienne, ou plutôt ceux de la chanson qu'elle chante et ceux les plus exprimés de Sylvie.Observons le développement des sentiments du narrateur : Il est tout d'abord nostalgique, dans son lit, puis ilrepense a cet instant, où il était amoureux de Sylvie, puis il fut complètement en admiration devant Adrienne, pourse retrouver confus après leur baiser (« un trouble inconnu s'empara de moi »).En constatant que Sylvie pleurait, ilne semble pas afficher d'émotion : il est peut-être totalement indifférent, il essaye juste de se racheter en luioffrant une couronne et en essayant de défendre sa cause.

Ensuite il fait par d'une certaine tristesse et de rêveriedu narrateur, lorsqu'il se trouve en train de faire ses études, on revient ensuite à la case départ, la nostalgie.

Si ontraçait une courbe, le sommet du bonheur serai atteint lorsqu'il embrasse Adrienne et tomberait des deux côtésd'une façon proportionnelle.

Les sentiments d'Adrienne ne sont pas exprimés, on ne sait rien sur ce qu'elle pense, àpart les mots : « de mélancolie et d'amour », le lecteur peut penser qu'elle serait plutôt heureuse (ou indifférente,on ne sait pas) de pouvoir passer un après-midi avec d'autres jeunes de son âge.

Sylvie est la plus facile a cerner :d'abord heureuse d'aller à une fête avec celui qu'elle aimait, puis jalouse de la beauté et du chant d'Adrienne pourfinir triste et délaissée.

Mais rien n'est certain.

Alors que cet extrait regorge de sentiments, il n'y a aucuneindication exacte sur le sentiment des personnes.

La nature féerique et la présence de l'art et de la fête crée,ensemble avec cette absence d'indications, une confusion, comme si plusieurs sentiments avaient étés pris et jetésen désordre pans ces paragraphes. Passons maintenant à la dernière partie de ce commentaire : Le jeu avec le passé.

Car l'air de rien, cet extrait de 2pages se situent dans 3 époques différentes : 1° le « maintenant » du narrateur ; L'instant où il est dans son lit etse remémore son enfance ; 2° son enfance, le moment passé avec Adrienne et Sylvie lors de la fête ; et 3° lemoment où il est dans son université et en son intérieur se déroule le combat entre les 2 personnages féminins.

Onressent dans le texte tout le long une impression de nostalgie, le narrateur est quelqu'un qui est complètementfasciné par un moment datant de son enfance (alors qu'il est un adulte), cela voudrait dire qu'il fuit le présent etqu'il a peut-être même peur de son futur.

Ce souvenir est aussi lié avec un double échec, la perte de Sylvie et laperte d'Adrienne, alors que le temps est passé, qu'il aurait eu plein d'autres chances de trouver :‘l'amour de sa vie',il se pose comme limite la perfection d'Adrienne : seule une fille qui pourrait l'égaler où surpasser ou encore êtreAdrienne elle-même pourrait attirer son attention.

Il ne remarque pas sa vie qui passe, s'accrochant vainement auxchimères de son passé.

Il poursuit le temps, en arrière.

Au lieu s'imaginer son futur, il se rappelle son passé, selamente sur ces échecs, fantasme sur une personne disparue… à la fin de ce texte « que cette belle à peineentrevue était consacré par sa famille à la vie religieuse » Il s'avoue à lui-même sa faiblesse d'espérer encore etencore de la revoir, alors que chaque homme normal aurait tourné la page et se serait contenter de trouverquelqu'un d'autre.

On aperçoit là l'indécision du narrateur, incapable de faire le choix entre réalité et chimère il apréféré se cacher dans un monde de rêves et d'espoirs, on peut dans ce chapitre déjà prévoir un narrateurfinalement déçu par la vie, qui n'aura rien accompli que de courir après des rêves enfantins.Dans ce deuxième chapitre, il est question aussi d'Histoire : c'est le fondement, le lieu de création.

Tout d'abord larelation avec les histoires de la France : « château du temps de Henri IV » « des vieux airs » « où pendant plus demille ans à battu le cœur de la France ».

Le narrateur de trouve donc dans un endroit empli d'Histoire et de culture,et comme nous savons tous, l'imagination se construit grâce aux choses passées, vécues.

Cet endroit est doncempli d'une certaine sagesse, ayant vu un nombre incalculable d'années passer, de gens vivre, virevolter autour…Ensuite il y a aussi le conte chanté par Adrienne, qui parle d'une époque médiévale, avec des rois, des princesses,des amours impossibles …(« les malheurs d'une princesse enfermée dans sa tour par la volonté d'un père qui la punitd'avoir aimé »).

On retrouve aussi un bout de l'Antiquité, dans la couronne de Laurier : Les dieux grecs et romainsles portaient, et aussi les Romains et les Grecs eux-mêmes les portaient, additionné avec les cheveux blonds etbouclés d'Adrienne, le portrait d'une déesse de l'Antiquité ou de la renaissance est parfait.

On trouve donc jusqu'à 6époques différentes : présent, les 2 passés du narrateur, le temps d'Henri IV, le moyen âge et l'Antiquité (ourenaissance). Pour conclure cette analyse du texte, on peut se rappeler que le narrateur doit faire un choix entre deuxpersonnalité féminines, la déesse intouchable et la jolie fille de paysans, rêve ou douce réalité.

Le texte est écritdans plusieurs couches de temps, 3 en particulier, et le passé est le fondement de toute l'histoire, accompagné deséléments de la fête, la danse et le chant, il crée une atmosphère doucereuse, rêveuse et nostalgique.

Le narrateurs'est enfermé de lui-même dans un rêve et espoir continu en sachant pourtant que son rêve ne serait pas assouvi.. »

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