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Sylvie de Nerval

Publié le 30/03/2013

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La nouvelle Sylvie, chef-d'oeuvre de pureté et de poésie, fait partie d'un recueil assez composite de récits d'inégale qualité intitulé Les Filles du feu, publié hâtivement en 1854. Si Sylvie se rattache aux autres textes du recueil par des thèmes profondément nervaliens, elle en reste le récit le plus long et le plus achevé. Nerval l'écrivit entre deux intervalles de cette folie qui allait empirer jusqu'à sa mort par suicide en 1855.

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« «Je l'admirai cette fois sans partage, elle était devenue si belle ! » ,.---------- EXTRAITS La beauté fraîche de Sylvie n'y peut rien ; le jeune garçon est mystérieusement attiré par Adrienne, dont le souvenir restera triomphant en lui J'étais le seul garçon dans cette ronde, où j'avais amené ma compagne toute jeune encore, Sylvie, une petite fille du hameau voisin, si vive et si fraîche, avec ses yeux noirs, son profil régulier et sa peau légère­ ment hâlée ! ...

Je n'aimais qu'elle, jusque­ /à.

A peine avais-je remarqué, dans la ronde où nous dansions, une blonde, grande et belle qu'on appelait Adrienne.

Tout d'un coup, suivant les règles de la danse, Adrienne se trouva placée seule avec moi, au milieu du cercle.

On nous dit de nous embrasser, et la danse et le chœur tournaient plus vivement que ja­ mais.

En lui donnant ce baiser, je ne pus m' em­ pêcher de lui presser la main.

Les longs anneaux déroulés de ses cheveux d'or effleu­ raient mes joues.

De ce moment, un trouble in­ connus' empara de moi.

Sylvie a grandi et sa beauté est devenue plus manifeste L'immense bouquet de la fête, enlevé du char qui le portait, avait été placé sur une grande barque ; le cortège des jeunes filles vêtues de blanc qui l'accompagne selon l'usage avait pris place sur les bancs, et cette gracieuse théorie renouvelée des jours antiques se reflétait dans les eaux calmes de l'étang qui la séparait du bord de l'île si vermeille aux rayons du soir, avec ses halliers d'épines, sa colonnade et ses clairs feuillages.

Toutes les barques abordèrent en peu de temps.

w corbeille, portée en céré­ monie, occupa le centre de la table, et chacun prit place, les plus favorisés auprès des jeunes fi/Ier: il suffisait pour cela d'être connu de leurs parents.

Ce fut la cause qui fit que je me retrouvai près de Sylvie.

(.

..

) Je l'admirai cette fois sans partage, elle était devenu si belle! Ce n'était plus cette petite fille de village que j'avais dé­ daignée pour une plus grande et plus faite aux grâces du monde.

Tout en elle avait gagné : le charme de ses yeux noirs, si séduisants de­ puis son enfance, était devenu irrésistible ; sous l'orbite arquée de ses sourcils, son sourire, éclairant tout à coup des traits réguliers et placides, avait quelque chose d'athénien.

J'admirais cette physionomie digne de l'art antique au milieu des minois chiffonnés de ses compagnes.

Les deux moitiés d'un seul amour: mais l'une mourra et l'autre semble lui avoir été interdite, depuis toujours, par sa nature Ermenonville ! Pays où fleurit encore l'idylle antique, traduite une seconde fois d'après Gessner! tu as perdu ta seule étoile, qui chatoyait pour moi d'un double éclat.

Tour à tour bleu et rose, comme l'astre trom­ peur d' Aldébaran, c'était Adrienne ou Sylvie, c'étaient les deux moitiés d'un seul amour.L'une était l'idéal sublime, l'autre la douce réalité.

Que me font à présent tes ombrages et tes lacs, et même ton désert? Othys, Montagny, Loisy, pauvres hameaux voisins, Châalis, que l'on restaure, vous n'avez rien gardé de tout ce passé ! " Nous étions arrivés au bord des étangs de Châalis.

Les galeries du cloître, la chapelle aux ogives élancées, la tour féodale ...

» NOTES DE L'ÉDITEUR Les femmes qui influencèrent Nerval : -Jenny Colon qui, entre 1834 et 1836, jouait à Paris aux Variétés puis à l'Opéra-Comique.

Nerval engloutit une partie de sa fortune pour faire paraître en son honneur une revue, Le Monde dramatique, qui courut rapidement à la faillite.

Elle mourut en 1842.

- Sophie Dawes, une aventurière, qui prétendait être d'extraction noble.

Quelques dates Été 1852: genèse probable de l'œuvre.

Nerval l'a longtemps mûrie.

Il avait envisagé comme titre : Amours perdues.

Il va travailler sur place et il écrit : « J'étais dans le V al ois, faisant le paysage de mon action.» 15 août 1853: publication de Sylvie dans la Revue des Deux Mondes, avant son insertion dans Les Filles du feu.

-Madame de Feuchères qui acheta la maison de l'oncle Boucher, à Morte­ Fontaine.

J Sipa-lcono 2, 3, 4 dessins de Paul Émile Bécat, Les Heures Claires, Paris, J 949 Outre Les Filles du feu, Gérard Labrunie, dit Gérard de Nerval, a écrit des récits divers marqués par l'illuminisme, des poèmes, Élégies, Odelettes, et Les Chimères, ainsi qu'Aurélia, sa dernière œuvre, qui décrit les rêves et les obsessions de sa folie.

La dédicace des Filles du feu est adressée à Alexandre Dumas.

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