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SYMBOLE, FORMATION DE SYMBOLE, SYMBOLISATION, SYMBOLISME (psychanalyse)

Publié le 22/02/2012

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psychanalyse
En général, un symbole est quelque chose qui se réfère à quelque chose d'autre ou qui représente quelque chose d'autre, à l'opposé d'un SIGNE, qui dénote la présence de quelque chose. Dans ce sens, les MOTS, les emblèmes, les insignes sont tous des symboles puisqu'ils tirent leur signification du fait qu'ils se réfèrent à quelque chose d'autre, le rapport entre eux et ce à quoi ils se réfèrent étant fondé sur une association d'idées et, habituellement, établi par convention. Cependant, dans tous ces cas, le rapport entre symbole et ce à quoi il se réfère est CONSCIENT, alors que la théorie psychanalytique du symbolisme traite de la substitution INCONSCIENTE d'une image, d'une idée ou d'une activité à une autre. Jones (1916) fait la distinction entre le symbolisme « moi » et le « symbolisme au sens le plus large » et il écrit : « Si le mot de symbolisme est pris au sens le plus large, on s'aperçoit que le sujet englobe presque tout le développement de la civilisation. Car qu'est-ce que c'est d'autre qu'une série sans fin de substitutions évolutionnaires, le remplacement incessant d'une idée, d'un intérêt, d'une aptitude ou d'une tendance par un autre? » Le vrai symbolisme, par contre, « surgit du CONFLIT intrapsychique entre les tendances refoulantes et le refoulé.., seul, ce qui est refoulé est symbolisé; seul ce qui est refoulé a besoin d'être symbolisé... Les deux caractères cardinaux du symbolisme pris dans ce sens strict sont (a) que le processus est complètement inconscient... et (b) que l'affect qui investit l'idée symbolisée n'a pas prouvé, dans la mesure où le symbolisme est en cause, qu'il était capable de cette modification de qualité que dénote le terme « SUBLIMATION ». Selon cette définition du symbolisme, les substitutions en jeu dans la création des images oniriques et des SYMPTOMES sont des exemples de la formation symbolique, tandis que celles qui sont en oeuvre dans la sublimation ne le sont pas. Le symbolisme « vrai » ou psychanalytique, ressemble en fait à l'activité onirique et à la formation de symptômes du fait que ce sont des constructions privées, dont la signification ne peut se découvrir qu'en fonction de l'expérience individuelle du sujet et non pas en référence à des dictionnaires ou à des conventions sociales. Les exceptions apparentes, ce qu'on appelle les symboles universels, rencontrés dans les rêves, la mythologie et le folklore, s'expliquent en référence à « l'uniformité des sujets d'intérêt fondamentaux et éternels de l'humanité » et à l'uniformité de la capacité humaine à voir des ressemblances entre les objets. La symbolisation est habituellement classée comme l'un des PROCESSUS PRIMAIRES qui régissent la PENSÉE inconsciente telle qu'on en a l'exemple dans les rêves et la formation symptomatique; Freud pourtant ne l'y a pas mise (voir Freud, 1900, 1917, 1940) probablement pour la raison que les processus en jeu dans la formation des symboles sont le DÉPLACEMENT et la CONDENSATION. Il semble qu'il n'aurait pas non plus souscrit à l'idée que les mots ne sont pas de « vrais » symboles, étant donné que dans son dernier ouvrage (1940) il écrit : « Le rêve fait un usage illimité du langage symbolique dont la signification reste, pour la plus grande part, ignorée du dormeur. Mais notre expérience nous permet d'en établir le sens. Ce langage symbolique tire vraisemblablement son origine de phases antérieures de l'évolution du langage. » Dans son Introduction à la psychanalyse (1916) il a décrit aussi le symbolisme comme « un mode d'expression ancien mais tombé en désuétude ». Cependant la théorie de Jones est la théorie analytique « classique » du symbolisme. Rycroft (1956) a tenté de réconcilier les usages analytiques et non analytiques sur la base du symbolisme des processus primaire et secondaire, et Segal (1957) a fait la distinction entre les symboles qui représentent des processus instinctuels et ceux qui s'y substituent. La théorie psychanalytique affirme que l'objet, ou l'activité, symbolisé est toujours un objet ou une activité d'intérêt fondamental, instinctuel ou biologique, la substitution ou le déplacement s'effectuant toujours en s'éloignant du corps; ainsi les couteaux, les avions, les fusils peuvent être interprétés comme des symboles phalliques, mais le pénis ne pourrait jamais être le symbole d'un couteau. Les déplacements dans la direction opposée, centripète sont des « RÉGRESSIONS ». On trouve une exception dans le symbolisme fonctionnel de Silberer, qui se produit lorsqu'une personne fatiguée ou qui a sommeil veut penser à des abstractions et découvre qu'à leur place des images visuelles se présentent à l'esprit.

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