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synthèse de médiation cognitive et didactique de LENOIR

Publié le 05/06/2011

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Médiation cognitive et médiation didactique

Yves Lenoir

 

La citation, extraite de  la phénoménologie, de  Hegel  oppose les représentations sociales et cognitives d’un coté, et d’un autre coté les construits cognitives résultant d’un processus d’objectivation. Elle annonce l’objet de ce texte  qui est l’interface incontournable dans tout  processus d’apprentissage formel entre le sujet et l’objet en confrontation. Ce travail de production modifie  la conscience humaine qui agit sur l’objet en construisant celui-ci. Cette action humaine est négatrice parce qu’elle détruit le réel en générant par la raison active une réalité subjective produite par un sujet humain vivant en société. Au cœur même de l’apprentissage se trouve un système de régulation qui assure le rapport d’objet (objectivation), c'est-à-dire une médiation qui est intrinsèque et fait partie de ce rapport qui n’existera ni sans elle ni sans l’intervention d’une autre médiation didactique. Le présent texte porte sur cette double médiation et en fera ressortir les principales caractéristiques.

« savoir est posé comme le point de départ et le système référentiel par excellence.

En conséquence, malgrél’importance de ce concept, il ne porte que sur l’une des dimensions de la relation didactique et tend à réduirel’action didactique à une activité de transmission d’un donné préexistant.Pour notre part, le rapport au savoir est avant tout un rapport social avant d’être un rapport individuel, c'est-à-direle processus d’objectivation par lequel l’être humain vivant en société établit un rapport au réel et donne du sens àla réalité qu’il conceptualise.Enfin, le rapport au savoir renvoie, sue le plan de la formation, à un autre sens qui relève de la fonction enseignantequi porte sur les conditions didactiques et pédagogique à mettre en place, et renvoie directement à l’actionmédiatrice du formateur dont il va être question, et aux modèles d’intervention éducative.Quant au contrat didactique dont il est aussi question, il englobe le concept de médiation cognitive et didactiqueUn postulatTraiter de médiation, c’est poser le postulat que le savoir est une production humaine socialement déterminé quirequiert un processus cognitif d’objectivation s’établissant grâce à un système médiateur entre un sujet et un objetde connaissance .Tout processus cognitif d’objectivation, du point de vue de la dialectique du réel, se réalise dans l’interaction entreles trois composantes de bases suivantes constitutives du système didactique :1-le sujet humain est le sujet producteur de la connaissance du réel et est transformé en retour du processuscognitif qu’il initie.2- l’objet de connaissance est un construit, circonscrit et défini comme objet d’étude désiré.3-le rapport cognitif s’établit entre le sujet et l’objet par l’entremise d’un système objectif de régulation (lamédiation), constitutif de l’un et de l’autre, le sujet formant le terme actif du rapport.A ces trois composantes, il importe d’ajouter trois autres dimensions : le temps, l’espace et la société.LA MEDIATION, UN CONCEPT NOMADELa médiation est un concept nomade.

Niel le notifie comme point de rencontre d’un double courant, dont l’un vientde Grèce « mesou », l’autre de la conscience chrétienne «mediatio ».D’une part, la pensée grecque prône l’idée de totalité (tout élément possède sa vérité par le tout dans lequel ils’insère) qui requiert l’établissement obligatoire d’un système de relations entre ses constituants, et qu’ elle appliqueà l’être humain sans pouvoir cependant lui attribuer la capacité de subjectivation dans un monde saisi comme fermésur lui-même.Cette limite de la pensée grecque ressort bien de l’utilisation à laquelle recourt Aristote pour établir le syllogisme.

Etla médiation aristotélicienne peut être définit comme un rapport statique qui repose sue une ontologie de l’identitéoù elle sert strictement de pont entre des entités abstraites données, où elle assure une fonction d’intermédiairedémonstratif.D’autre part, le christianisme réclame une médiation, dans un rapport qui s’établit selon un axe vertical entre humainayant pris conscience à la fois de sa finitude terrestre et de son infinitude, et un référent ontologique,transcendent, divin, sacré.

Cette médiation est celle de la divinité incarnée qui est déléguée à une caste d’initié : laprêtrise qui transmet à travers le sacré la révélation, et la prière du peuple.Hegel fait ressortir, sur le plan philosophique et historique, la première forme de la médiation en tentant de concilierces deux tendances dans un mouvement dialectique de négation-conservation-dépassement en mettant à l’avantl’affirmation de l’infini qui enveloppe l’affirmation de l’infini et en transférant sur le plan de la raison le mouvementdialectique et l’acte divin.De façon générique, Hegel saisit la médiation, qu’elle soit psychologique ou historique, comme une incarnation del’infini dans le fini qui se réalise dans l’acte du détachement des différents êtres finis de leur individualité pour passerles uns dans les autres.

C’est ce que Kojève a déjà évoqué par l’importance du désir, non de l’autre mais du désird’autrui, dans la dialectique de la reconnaissance sociale qui distingue l’homme de tout ce qui est seulement nature.Hegel promeut de la sorte une conception dynamique de la médiation en tant activité réflexive (orienté sur) etréflective (orienté vers) s’inscrivant au sein d’un processus dialectique, entre deux termes, qui se caractérise, selonGaraudy, par :-une logique d’une relation réelle contradictoire et dynamique- une logique du conflit par des rapports d’antagonistes-une logique du mouvement évolutive-une logique de la finalité des rapports vers un savoir absoluQuant au marxisme, en remettant la dialectique sur ces pieds, il définit la médiation par l’action de l’homme sur lanature.Plus prêt de nous, Foucault a montré que l’épistèmê moderne soulève le problème de la relation entre lareprésentation et l’objet, introduit la rupture entre l’humain et le monde tant naturel que social et requiert le détourpar des médiations que sont la vie, le travail et le langage pour saisir le réel.Bref, la médiation requiert la différence et le rapport à l’objet ainsi désigné, réflexif et finalisé d’un sujet.POUR COMPRENDRE CE NOMADISME : L’ENJEU COGNITIFCe qui est au cœur du recours à la médiation, c’est l’idée que l’être humain est un être de la praxis : un être socialcapable d’agir librement et de façon responsable et créative en vue de se réaliser individuellement et collectivementet de transformer le monde dans le quel il vit.Du point de vue de l’intervention éducative, et on suivant Castoridis qui admet que la praxis est ce faire dans lequell’autre (et les autres) est agent du développement de sa propre autonomie, la place de l’éducateur se voittransformé : il devient alors un médiateur ayant pour responsabilité la mise en place des conditions les plus propicesà l’établissement du processus d’apprentissage au sein desquels le sujet dans ses rapports sociaux établit un rapportd’objectivation (médiatisé) avec des objets produits par lui et le transformant en retour.

La médiation apparait dèslors propre à l’action humaine.En conséquence, le concept de médiation doit être saisi comme opposition radicale tant à l’illusion de la conscience. »

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