Devoir de Philosophie

SYNTHESE SUR LA LIBERTE

Publié le 15/11/2011

Extrait du document

liberte

 

 

Pour Descartes, la conscience que nous avons de notre propre volonté nous permet de nous autodéterminer. Par exemple, dans le passage étudié des Méditations Métaphysiques, Descartes se compare à Dieu. Dieu est tout puissant, et par conséquent, sait tout, ce qui n’est pas le cas du philosophe. Or la volonté n’a pas de borne et ne se laisse jamais séduire. On peut donc vouloir sans limite. C’est cette volonté qui fait ressembler Descartes à Dieu. Par là, il veut nous montrer que l’homme peut être complètement libre s’il le veut. Cette volonté permet alors le libre arbitre (faculté de se déterminer uniquement par soi-même), condition nécessaire de notre liberté. Cependant, si le libre arbitre nous permet de faire un choix, il ne nous dit pas quel choix faire. Il faut alors différencier le fait d’être hésitant et le fait d’être libre. En effet, il existe des situations dans lesquelles nous ne mettons pas longtemps avant de choisir. Mais parfois, nous hésitons. Il nous manque alors la connaissance qui nous permettrait de faire un choix plutôt qu’un autre. 

Ainsi pour être libre, j’ai besoin d’avoir une volonté infinie et d’être capable de connaître, de savoir ce qui est bien et vrai. Moins j’ai de connaissance, moins je suis libre, même si je dispose toujours du libre arbitre.

Nous pouvons même refuser de choisir. Pour Descartes, ce refus est là encore le signe de notre liberté infinie. Cette liberté d’indifférence et le plus bas degré de la liberté, mais elle est liberté. 

On peut comprendre qu’en s’abstenant de choisir, on aura toujours l’occasion de faire des choix. Cependant, on ne fait que retarder le moment présent et à force de s’abstenir de choisir, on passe à côté de notre liberté car nous ne l’exerçons pas.

 

Pour Sartre, la liberté est la condition initiale de l’homme. Ce dernier n’est pas défini par une essence préétablie, il est libre de se faire, il est projet.  Sur le fond, il présente un homme libéré de toute référence à un Dieu créateur, et, au-delà, de toute nature immuable ou essence. « Cela signifie que l’homme existe d’abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu’il se définit après «. La seule caractéristique indépassable de l’homme se concentre dans la liberté. Rien n’est donné à l’existence humaine de telle sorte qu’elle soit déterminée. Les circonstances naturelles, sociales ou historique ne nous permettent jamais d’échapper à la liberté dans la mesure où nous avons toujours à choisir ce que nous faisons d’elles et, à choisir ce que nous entendons être, ce qui explique que nous soyons « condamnés « à être libre. Ainsi, dire qu’on a été influencé contre notre volonté est de la mauvaise foi : on ne peut se défausser de nos responsabilités à bon compte.

 

Si pour Descartes le libre arbitre constitue une condition nécessaire de la liberté ce n’est pas une condition suffisante. En effet Spinoza, il ne suffit pas de se sentir libre pour l’être vraiment. En effet il le montre en distinguant la nécessité objective (le déterminisme) de la nécessité subjective. Dans le déterminisme, la liberté est incompatible avec la nécessité. En effet, tout effet a une cause et on peut expliquer un effet en cherchant sa cause. Ainsi on n’échappe pas à ce qui nous détermine et il n’y a pas de liberté (exemple : la contrainte de ne pas sortir : on ne peut pas sortir). Dans ce cas nos pensées et nos actes sont dus à une cause extérieure a notre conscience (exemple : l’homme ivre dit alors des choses en croyant en avoir conscience alors que c’est faux). Dans le cadre de la nécessité subjective, la cause déterminante ne m’est pas étrangère puisque c’est ma raison qui m’incite à agir. Pour Spinoza, la raison est l’essence de l’homme et lorsque celle-ci nous permet de faire un choix, alors nous sommes libres. La connaissance est donc libératrice. Spinoza déconstruit également le libre arbitre pour expliquer d’où il vient. Par exemple, on se croit libre car étant tenté par le fait de ne pas vouloir faire son travail. On peut contrebalancer ce premier désir par l’envie d’avoir une bonne note. Cependant il en montre aussi la limite : si on n’arrive pas à contrebalancer ce premier désir : peut-on encore dire que l’on est libre ?

 

La liberté est l’idée à laquelle aucun contenu (image, concept) ne peut correspondre (qu’on ne peut connaître où démontrer) et pourtant qui est nécessaire pour rendre compte de l’existence de quelque chose dont nous faisons l’expérience (aspect transcendantal). Selon Kant, « On ne peut penser, à propos de ce qui arrive, que deux sortes de causalité, soit selon la nature, soit par liberté « (Critique de la raison pure). La raison nous permet de penser universellement, avec des lois, des normes. D’abord naturelles (déterminisme) qui expriment une connaissance rationnelle : c’est la raison théorique (exemple : la loi de la gravité). Il n’y a donc pas de liberté puisque la cause est extérieure. Il y ensuite les lois à partir desquelles les hommes se déterminent pour agir moralement (action morale) : c’est la raison pratique (exemple : les lois dans le cadre juridique). « La liberté est en ce sens une pure Idée transcendantale «.

 

Ricœur, lui, différencie la cause du motif. Le motif est « raison de «, « envie de «, c’est un évènement intérieur au sujet qui n’a « pas de sens complet en dehors de la décision qui l’invoque «, alors que la cause est un antécédent détachable et constant. Les motifs déterminent en grande partie la décision. Ainsi l’homme s’autodétermine grâce aux motifs et est donc libre. 

 

Enfin, Bergson défend la possibilité et la prééminence d’une intuition métaphysique (aptitude de l’esprit humain à se connaître comme pure durée) de la durée et de la liberté. Il montre que la science expérimentale confond la durée, qui est la dimension propre de la conscience, avec l’espace, qui est la dimension dans laquelle se déroulent les phénomènes physiques.

Liens utiles