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Tardieu, Jean - littérature française.

Publié le 30/04/2013

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Tardieu, Jean - littérature française. 1 PRÉSENTATION Tardieu, Jean (1903-1995), poète, dramaturge et homme de radio français. 2 LES FLEUVES CACHÉS Né à Saint-Germain-de-Joux (Ain), Jean Tardieu grandit dans une famille d'artistes : sa mère, Caroline Luigini, est musicienne ; son père, Victor, peintre. Tout petit, il écrit déjà, influencé par les Fables de Jean de La Fontaine et par les poèmes de Victor Hugo que sa mère lui lit le soir. Ainsi, à sept ans, il compose « la Mouche et l'Océan «, poème enfantin, mais déjà empreint de la dualité de l'infiniment petit et de l'immensément grand. Passionné de musique et de peinture, il s'essaie à ces deux arts mais, conscient de son échec, découvre que l'écriture est sa « seule voie libre «. Ne délaissant pourtant pas ses deux premières passions, il affirme : « J'essaie quant à moi [...] de mélanger [...] mes mots comme des couleurs ou bien de les faire sonner comme des notes de musique «. Jean Tardieu grandit dans le Jura dont les paysages le marquent à jamais : « toute ma vie est marquée par l'image de ces fleuves cachés ou perdus aux pieds des montagnes. Comme eux, l'aspect des choses plonge et se joue entre la présence et l'absence. Tout ce que je touche a sa moitié de pierre et sa moitié d'écume «. L'opposition qu'il découvre enfant entre la présence et l'absence, entre la pierre à caractère durable et l'écume à caractère éphémère, annonce déjà la dualité qui est au coeur de son oeuvre. 3 JE EST AUTRE À dix-sept ans, Jean Tardieu se regarde dans un miroir, jusqu'alors considéré comme un ami, et découvre soudainement qu'il est double, qu'un ennemi-ami vit en lui. Cette inquiétante révélation du « Je est autre « est le point d'orgue d'une oeuvre à deux voix. « Il me semble avoir toujours entendu une certaine voix qui résonnait en moi, mais à une grande distance dans l'espace et dans le temps, elle était étrangère, tantôt bienveillante et rassurante, tantôt sévère et grondeuse, pleine de reproches et même de colère. « Pour le poète, « l'ennemi c'est moi, c'est par lui que j'existe, ma propre présence est ma peur «. Avec cette révélation, l'oeuvre de Jean Tardieu se trouve teintée d'une certaine angoisse et d'un pessimisme qui lui est propre, qu'un « excellent critique a baptisé [ses] radieux nocturnes «. Il semble au poète « que tout ce qui [l]'entoure est affaibli, assourdi comme s'il y avait entre les objets et [lui] une brume épaisse «. Après des études de lettres et de droit, Jean Tardieu publie ses premiers poèmes en 1927, par l'intermédiaire de Jean Paulhan. En 1932, il épouse celle qui sera la compagne de sa vie, Marie-Laure Blot. La même année, il entre chez Hachette où il rencontre Francis Ponge. En 1933, il publie sa première plaquette de vers, le Fleuve caché, dont il reprend le titre, en 1968, pour un recueil réunissant ces poèmes ainsi que ceux d'Accents (1939), le Témoin invisible (1943), Jours pétrifiés (1947), Monsieur Monsieur (1951), Une voix sans personne (1954) et Histoires obscures (1961). 4 L'OBSCURITÉ DU JOUR Pendant la Seconde Guerre mondiale, Jean Tardieu, proche de la Résistance, commence par publier des poèmes (Accents, le Témoin invisible) profondément marqués pas les deux guerres. Sachant que « la manière la plus efficace d'attaquer les bastides est encore de brocarder, singer, se moquer, ironiser «, il choisit l'humour grinçant. Témoin de cette période difficile, il constate non sans angoisse que le monde est quelque chose de dérisoire, que l'humanité n'est qu'illusion à l'image de sa « Môme néant «. Engagé en 1944, avec Francis Ponge comme collègue, à la Radiodiffusion française, il y prend en main, en 1946, le prestigieux Club d'essai. 5 LE LANGAGE Alors que son oeuvre commence à s'imposer après-guerre, Jean Tardieu s'intéresse de plus en plus au langage, se méfiant des « mots trop rutilants «, leur préférant les « mots les plus simples, les plus usés, même les plus plats «, à l'image du monde estropié dans lequel il se trouve. Il prend ainsi assez de recul par rapport à ce qu'il appelle un « instrument «, pour laisser place au sens, ou au non-sens, qui remplit son oeuvre. Afin de supporter la gravité de ses écrits, il choisit de se cacher pour écrire ses poèmes « au carrefour du burlesque et du lyrique «. Son oeuvre est alors empreinte d'un sentiment de gravité, de profondeur (Jours pétrifiés, Une voix sans personne), mêlé parfois de burlesque (Monsieur Monsieur). 6 LE NÉANT ET LE NON-SENS La conscience du néant devient pour Jean Tardieu une manière d'exorciser son angoisse du vide, le néant devenant, non plus « un châtiment «, mais un « nouveau dieu « qui « arrache aux illusions du multiple «. « L'agréable néant ! / et quel apaisement « (« Monsieur Monsieur au bain de mer «, 1951) susurre le poète qui dans Obscurité du jour (1974) affirme que justement ce « non sens est le sens de [son] trajet, [sa] vérité en quelque sorte «. 7 LE THÉÂTRE Le théâtre de Jean Tardieu est avant tout une réflexion sur le langage (Un mot pour un autre, 1951 ; les Amants du métro, 1952 ; Théâtre de chambre, 1955 ; Poèmes à jouer, 1960 ; Conversation-sinfonietta, 1962) et sur le non-sens. Animées par des dialogues savoureux et énigmatiques, ses saynètes préfigurent le théâtre de l'absurde et parfois le genre du café-théâtre. Mélomane et critique d'art, Jean Tardieu consacre plusieurs ouvrages tant à la musique (l'Espace et la Flûte, 1958) qu'à la peinture (De la peinture abstraite, 1960 ; Hans Hartung, 1962 ; Hollande, Jean Bazaine, 1963). En 1972 paraissent les proses poétiques de la Part de l'ombre, et il regroupe en 1976 sous le titre Formeries ses principaux travaux de recherche formelle sur la poésie. Il donne à son autobiographie un titre de comédie, On vient chercher Monsieur Jean (1990), écrit des livres pour enfants (Je m'amuse à rimer, 1991), qui viennent ponctuer une oeuvre théâtrale particulièrement riche (le Professeur Froeppel, 1978). Il est également le traducteur de nombreux auteurs dont Friedrich Hölderlin et Johann Goethe. En 1996 paraît Da Capo, un recueil posthume, hommage ultime à la musique. 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« enfants ( Je m’amuse à rimer, 1991), qui viennent ponctuer une œuvre théâtrale particulièrement riche ( le Professeur Froeppel, 1978).

Il est également le traducteur de nombreux auteurs dont Friedrich Hölderlin et Johann Goethe.

En 1996 paraît Da Capo, un recueil posthume, hommage ultime à la musique. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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