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Technique et morale ?

Publié le 27/02/2008

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technique

L'utilité matérielle de la technique, sa liaison avec l'univers du travail, ont pu faire dire qu'elle avait une valeur positive. Elle diminue les difficultés de nombreuses tâches, elle multiplie les biens matériels et génère une prospérité sans commune mesure avec le passé. Elle est synonyme de bien-être et, dans une certaine mesure, de progrès. À travers les possibilités offertes par la technique, l'homme étend son emprise sur les choses, il paraît ainsi maîtriser son devenir.  En d'autres termes, la technique semble engendrer une liberté accrue pour les hommes, en le rendant plus indépendant des déterminations matérielles. De fait, l'être humain paraît lier son développement à celui de l'outillage : les premières traces de l'homme préhistorique sont des silex taillés, formes primitives de la technique. On a pu dire que l'humanité émerge avec la confection d'outils. Il existe, en effet, une étroite liaison entre la capacité humaine de produire des objets artificiellement et sa faculté d'échapper, en partie au moins, au déterminisme. Autonomie et art, au sens large, sont deux notions corrélatives. On voit bien que, face à son île déserte, Robinson préserve son humanité en imprimant sa marque sur le monde naturel. Dès lors, on comprend pourquoi des hommes comme les encyclopédistes au XVIIIe siècle font l'éloge du savoir technique et cherchent à en réunir toutes les formes. C'est qu'il est plus qu'un moyen pour obtenir le bien-être matériel, il est le biais par lequel l'homme accède à sa nature profonde : il se fait en transformant la nature.

  • VALEUR DE LA TECHNIQUE
  • CRITIQUE DE LA TECHNIQUE

 

  • NEUTRALITÉ DE LA TECHNIQUE

 

technique

« Introduction : Comme on peut le voir dans le récit que Platon du mythe de Prométhée dans le Protagoras , le besoin est né de la nature ou condition mortelle de l'homme ou plus exactement du mauvais partage des biens entre lesanimaux ; partage opéré par Epiméthée.

Si l'on peut parler effectivement de besoin c'est dans la mesure où cedernier est essentiellement un manque matériel.

Or pour pallier ces manques, Prométhée « dérobe à Héphaïstos et àAthéna le génie créateur des, en dérobant le feu ; et c'est en procédant ainsi qu'il fait son cadeau aux hommes.Voilà donc comment l'homme acquit l'intelligence qui s'applique aux besoins de la vie ».

Le feu est ici le symbole dela technique dans la mesure où c'est lui qui permet particulièrement le développement de l'outil qui dans sonétymologie grecque renvoie bien à la technique.

Cette dernière est donc conçu pour le moyen d'assouvir nos besoinsfondamentaux.

Ainsi la technique serait une aide pour l'homme et l'on pourrait s'interroger sur le rapport d'inclusionentre la technique et la morale.

Pourtant le développement des techniques implique un question éthique dans sonrapport à la naturalité de l'homme (1 ère partie).

Or il semble que l'évolution de la technique n'implique pas une transformation de la morale ou simplement un renouvellement de ses questions (2 nd partie).

Dès lors plutôt qu'une véritable transformation, on assister à un développement nouveau avec la question de l'éthique de la responsabilité(3ème partie). I – Le progrès technique comme questionnement moral a) Or le progrès techniques nous invite à nous poser la question morale c'est bien parce que nos pratiques et nosmœurs évoluent et changent donc notre rapport à la question morale et c'est bien ce que met en exergueDescartes.

En effet, la technique est ce par quoi la nature peut être tournée en notre faveur.

C'est pourquoi, à la manière de Descartes dans le Discours de la méthode , « il faut se rendre comme maître et possesseur de la nature » : « elles m'ont fait voir qu'il est possible de parvenir à des connaissances qui soient fort utiles à la vie ; etqu'au lieu de cette philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles, on en peut trouver une pratique, parlaquelle, connaissant la force et les actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres, des cieux, et de tous les autrescorps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connaissons les divers métiers de nos artisans, nous lespourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre comme maîtreset possesseurs de la nature.

Ce qui n'est pas seulement à désirer pour l'invention d'une infinité d'artifices, quiferaient qu'on jouirait sans aucune peine des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s'y trouvent, maisprincipalement aussi pour la conservation de la santé, laquelle est sans doute le premier bien et le fondement detous les autres biens de cette vie ; car même l'esprit dépend si fort du tempérament et de la disposition desorganes du corps, que, s'il est possible de trouver quelque moyen qui rende communément les hommes plus sages etplus habiles qu'ils n'ont été jusque ici, je crois que c'est dans la médecine qu'on doit le chercher ».

Ledéveloppement technique est une transformation de l'homme dans ses possibilités et ses capacités. b) Or cette transformation provoque une mutation de la question morale c'est-à-dire nous interroge sur ladénaturation de l'homme comme le développe Rousseau dans son Discours sur les sciences et les arts de 1750.

Le développement des arts et des techniques n'apporte pas nécessairement un changement en l'homme vers le mieux,le bien ou le bon.

Bien au contraire, le développement des techniques va l'encontre de la naturalité de l'homme ;mais pire surtout, ce progrès est en fait une régression dans les mœurs et dans la morale.

En effet, la question quiétait mise au concours était : Si le rétablissement des sciences et des art a contribué à épurer les mœurs ? Et laréponse de Rousseau est tout aussi célèbre : « Il sera difficile, je le sens, d'approprier ce que j'ai à dire au tribunaloù je comparais.

Comment oser blâmer les sciences devant une des plus savantes compagnies de l'Europe, louerl'ignorance dans une célèbre Académie, et concilier le mépris pour l'étude avec le respect pour les vrais savants ?J'ai vu ces contrariétés ; et elles ne m'ont point rebuté.

Ce n'est point la science que je maltraite, me suis-je dit,c'est la vertu que je défends devant des hommes vertueux.

La probité est encore plus chère aux gens de bien quel'érudition aux doctes.

Qu'ai-je donc à redouter ? Les lumières de l'Assemblée qui m'écoute ? je l'avoue ; mais c'estpour la constitution du discours, et non pour le sentiment de l'orateur.

[…] mais ici l'effet est certain, la dépravationréelle, et nos âmes se sont corrompues à mesure que nos sciences et nos arts se sont avancés à la perfection.Dira-t-on que c'est un malheur particulier à notre âge ? Non, messieurs ; les maux causés par notre vaine curiositésont aussi vieux que le monde.

» Le développement technique entraîne ainsi une aliénation de la naturalité de. »

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