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Technique et travail ?

Publié le 14/07/2004

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technique
* Pour Marx, le travail humain contribue à transformer l'homme tout autant que la nature. En effet, contrairement à l'animal, qui agit par pur instinct, l'homme détermine dans sa conscience le but qu'il veut atteindre avant de le réaliser. « Ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, écrit Marx, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche. «
* Le travail salarié constitue, selon Nietzsche, « la meilleure des polices « : « il tient chacun en bride et s'entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l'indépendance «.
A. Le vieux rêve d'Aristote
Pour Aristote l'esclavage est une donnée naturelle. L'esclave fait partie de la famille, il s'y achève et il l'achève. Pour le bien-vivre du maître, il est une propriété instrumentale toujours disponible et indispensable. Toutefois Aristote se plaît à imaginer l'hypothèse, invraisemblable selon lui, d'une humanité libérée de l'esclavage grâce aux progrès de la technique et, en particulier de l'automation : « Si chaque instrument pouvait, par ordre ou par pressentiment, accomplir son oeuvre propre, si, pareilles aux statues légendaires de Dédale ou aux trépieds d'Héphaistos, qui, au dire du poète, « pouvaient d'eux-mêmes entrer dans l'assemblée des dieux «, les navettes tissaient d'elles-mêmes et les plectres jouaient de la cithare, alors les maîtres d'oeuvre n'auraient nul besoin de manoeuvres ni les maîtres,d'esclaves Le travail, réduit au maniement d'un outil fragmentaire, devient toujours plus mécanique jusqu'à ce que la machine remplace l'homme.


technique

« parcelle d'une machine qui fait elle-même partie d'une autre.

[...] Dans la manufacture et le métier, l'ouvrier se sertde son outil ; dans la fabrique, il sert de machine.

Là, le mouvement de l'instrument de travail part de lui ; ici, il nefaitque le suivre.

Dans la manufacture, les ouvriers forment autant de membres d'un mécanisme vivant.

Dans lafabrique, ils sont incorporés à un mécanisme mort qui existe indépendamment d'eux.« [...] En même temps que le travail mécanique surexcite au dernier point le système nerveux, il empêche le jeuvarié des muscles et comprime toute activité libre du corps et de l'esprit.

La facilité même du travail devient unetorture en ce sens que la machine ne délivre pas l'ouvrier du travail, mais dépouille le travail de son intérêt.

Danstoute production capitaliste en tant qu'elle ne crée pas seulement des choses utiles, mais encore de la plus-value,les conditions du travail maîtrisent l'ouvrier, bien loin de lui être soumises, mais c'est le machinisme qui le premierdonne à ce renversement une réalité technique.

Le moyen de travail converti en automate se dresse devantl'ouvrier, pendant le procès de travail même, sous forme de capital, de travail mort qui domine et pompe sa forcevivante.

La grande industrie mécanique achève enfin, comme nous l'avons déjà indiqué, la séparation entre le travailmanuel et les puissances intellectuelles de la production qu'elle transforme en pouvoirs du capital sur le travail.L'habileté de l'ouvrier apparaît chétive devant la science prodigieuse, les énormes forces naturelles, la grandeur dutravail social incorporées au système mécanique, qui constituent la puissance du Maître.« La subordination technique de l'ouvrier à la marche uniforme du moyen de travail et la composition particulière dutravailleur collectif d'individus des deux sexes et de tout âge créent une discipline de caserne, parfaitement élaboréedans le régime de fabrique.

Là, le soi-disant travail de surveillance et la division des ouvriers en simples soldats etsous-officiers industriels sont poussés à leur dernier degré de développement." [Le Capital, I.

I, t.

2, p.

102-106.] 3.

Automation et cybernétiqueLa mécanisation de la production laisse à l'homme le rôle de surveiller la machine et d'en corriger les erreurs.

Maisdans la dernière révolution industrielle, ce rôle, grâce à l'automation et au contrôle cybernétique, peut être confié àla machine elle-même.

Il y a automation quand une machine accomplit le travail de l'homme tout en contrôlant sespropres opérations et en corrigeant ses propres erreurs. C.

Aspect contradictoire des progrès technologiques accomplis sous le capitalisme.Le capitalisme est un mode de production révolutionnaire.

Il a bouleversé les conditions techniques et sociales de laproduction.

Il a libéré l'humanité de l'esclavage, réalisant ainsi le vieux rêve d'Aristote.

Il a contribué à l'élévation duniveau de vie des masses.

Mais son but n'a jamais été d'émanciper le travailleur ni d'alléger le labeur.

Son seul butest le maintien du taux de profit.

C'est pourquoi la division du travail et les progrès technologiques ont, dans lesfaits, réduit le travailleur à n'être que le simple rouage d'un mécanisme qui le dépasse.

Il y a, dit Marx, unecontradiction absolue « entre les nécessités techniques de la grande industrie et les caractères sociaux qu'elle revêtsous le régime capitaliste ».

Cette contradiction « finit par détruire toutes les garanties de vie du travailleur,toujours menacé de se voir retirer avec le moyen de travail les moyens d'existence et d'être rendu lui-même superflupar la suppression de sa fonction parcellaire ».

En effet, le capitalisme, qui assure la formation de la main-d'oeuvre àmoindre frais, est toujours pris de cours par ses propres transformations technologiques et ne peut donc quelicencier les travailleurs dont les emplois sont supprimés par les progrès techniques.

Ce qui fait que chaque progrèséconomique apparaît comme « une calamité publique ».

C'est là le côté négatif.

Mais, dit Marx, ces catastrophesmêmes que fait naître la grande industrie « imposent la nécessité de reconnaître le travail varié et, par conséquent,le plus grand développement possible des diverses aptitudes du travailleur, comme une loi de la production moderne» : « Oui, la grande industrie oblige la société sous peine de mort à remplacer l'individu morcelé, porte-douleur d'unefonction productive de détail, par l'individu intégral qui sache tenir tête aux exigences les plus diversifiées du travail.»En effet, les progrès de la grande industrie exigent, aujourd'hui, des travailleurs hautement qualifiés et polyvalents.La fabrication des machines, des chaînes de montage entièrement automatiques requièrent les techniques les pluscomplexes.

On peut donc penser que les formes parcellaires et aliénées du travail ne sont, dans l'évolution séculairede la production, que les mauvais côtés par lesquels des formes plus avancées du travail pourront développerl'homme social intégral qui saura « tenir tête aux exigences les plus diversifiées du travail ».. »

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