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La Technique – Le travail

Publié le 22/02/2012

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Nous pouvons tout d'abord nous attacher à donner une première définition du « travail ». Le travail pourrait ainsi être vu comme une activité humaine qui vise à produire de l'utile. Il n'y a priori dans cette conception du travail aucune dimension dégradante ou contraignante. Cependant dans l'Antiquité le travail comportait cette dimension et était souvent méprisé. Il était perçu comme une activité pénible et exigeant un effort. Les Grecs considéraient le travail comme une soumission à la nécessité matérielle qui rapprocherait l'homme de l'animal. Le travail était donc supposé aliénant et c'est ainsi que les Anciens justifiaient l'esclavage et non pas l'inverse : ce n'est pas parce que le travail était réalisé par les esclaves qu'il était méprisable. De plus le travail dans l'Antiquité était majoritairement manuel et agricole. Le travail agricole, même s'il était parfois loué en tant que travail de la terre et de la nature, était particulièrement fatiguant. 

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« voulues et définies. Nous pouvons ensuite nous pencher sur le rapport entre technique et nature.

Doit-on obligatoirement opposer les deux, dans un mouvement de transformation, voire de destruction, de la nature par le travail lui-même mis en action par la technique ? A cela Séris répond que non, que la technique est complémentaire de lanature et interagit avec celle-ci.

En effet la technique effectue un véritable travail de sélection dans la naturepour se constituer elle-même, pour se donner des modèles et des propriétés qu'elle appliquera alors de nouveausur les corps naturels.

C'est pourquoi Séris dit de la technique qu'elle est « plus vraie que nature » et qu'elle esten interaction continue avec celle-ci.

Ceci peut faire penser à Merleau-Ponty pour qui, de la même manière,nature et culture sont indissociables. Enfin quel est le rôle de la technique dans les relations entre individus ? Pour Lecourt, qui s'appuie sur l'exemple du téléphone portable, la technique peut déclencher un processus d'individuation du sujet et faireapparaitre chez celui-ci de nouveaux caractères jusque là non révélés. La technique a donc des avantages matériels et moraux et véhicule une valeur de progrès.

Les hommes en ont tiré de grands bénéfices au cours des siècles à travers l'amélioration des sociétés et des conditions de vie etla facilitation des échanges.

Mais la technique n'a-t-elle pas également ses inconvénients, ses dangers et sespertes ? Certes la technique a pour elle beaucoup d'atouts mais nous ne pouvons pas en nier non plus certains mauvais côtés, qu'ont mis à jour de nombreux penseurs. Tout d'abord l'un des plus grands dangers de la technique est de croire en sa puissance absolue, en sa capacité illusoire de tout pouvoir résoudre.

C'est ce que Jonas appelle le danger de l'utopie technique.

Ce quisemblait auparavant irréalisable et extravagant peut tout d'un coup sembler à la portée de chacun qui sera alorsconfronté à un résultat final qui ne comble pas ces attentes et provoque ainsi une grande déception.L'anthropologue Leroi-Gourhan évoque quant à lui une autre perversion de la technique et de la technologie : larégression de la main.

Le développement des machines et l'automatisation progressive du savoir-faire risqued'entrainer une perte d'habilité des dix doigts qui pourrait éventuellement menacer l'équilibre neuro-moteur del'homme. Preuve de la complexité de l'action de la technique sur nos sociétés, Finkielkraut prend exactement le même exemple que Lecourt, le téléphone portable, mais cette fois ci pour en dénoncer les dangers et les perversionstandis que Lecourt en montrait les avantages.

Pour Finkielkraut, le téléphone portable coupe le sujet du mondeautour de lui, le rend aveugle et sourd à ce qui se passe auprès de lui.

Il dénonce ainsi une techniquemenaçante pour l'humanité, qui conduit au néant et peut devenir un véritable « négateur d'existence ». Enfin, nous pouvons également comparer la technique dans l'Antiquité et de nos jours.

Nous pouvons pour cela nous appuyer sur la pensée de Heidegger.

Selon lui, la technique chez les Anciens, la « technê », ne faisaitque révéler, que sublimer la chose en elle-même.

A l'inverse, la technique moderne est beaucoup plus brutale etprovocatrice : elle objective la nature et l'utilise à des fins détournées, comme le nucléaire, que dénoncera aussiArendt. Le travail et la technique sont donc des valeurs essentielles et constitutives de l'être humain.

Elles n'ont jamais cessé d'évoluer.

Le travail, méprisé et réservé aux esclaves dans l'Antiquité, est devenu un critère dereconnaissance à l'époque moderne et un moyen pour l'homme de s'accomplir.

C'est une activité volontaire meten action des moyens, à l'aide de la technique, pour obtenir des fins qui modifient le monde et permettent àl'homme de satisfaire ses besoins.

La technique quant à elle est synonyme de progrès et de perpétuelmouvement mais doit toujours être contrôlée, sous peine de dériver vers des usages dangereux et menaçants.. »

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