Devoir de Philosophie

Les tempéraments

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

Au-delà des aspects momentanés de nos conduites, il existe chez chacun de nous des dispositions plus stables qui, depuis des millénaires, ont amené les hommes à élaborer des critères dont l'objectif est de classer et de définir les types de personnalités. Le mot "personne" est devenu tellement abstrait que, vide de sens, il peut servir à sa propre contradiction. "Rarement mot fut plus fluctuant", écrivait en 1937 le psychologue américain Gordon Willard Allport, qui étudia les problèmes de la personnalité. Il écrivit dans un ouvrage devenu classique, Personality : a psychological interpretation , qu'il n'existait pas une seule définition exacte du mot "personnalité".Pour sa part, il en dénombrait cinquante. Ce terme prend des sens très différents selon que l'on se place d'un point de vue linguistique, éthique, pénal, théologique, psychologique ou métaphysique. Il est toutefois possible de préciser le sens que le concept de personnalité a fini par acquérir dans le vocabulaire psychologique en prenant en compte ses caractères les plus généraux et les plus permanents. La personnalité renvoie à quatre critères : l'individualité, l'autonomie, la stabilité et la spécificité des motivations.

« de naissance ; la phrénologie, avec la taille et la conformation du crâne ; la chiromancie, avec les caractéristiques des lignes de lamain, et la numérologie, avec les chiffres des dates de naissance. L'introversion et l'extraversion Dans les années 1920 à 1930, le psychologue suisse Carl Jung (1875 - 1961) développa une autre théorie des comportements.Selon lui, chaque individu adopte deux types d'attitude.

Soit il se plonge dans ses pensées et se replie sur sa vie intérieure, en sedétournant de ce qui se passe autour de lui : c'est ce qu'on appelle l'introversion.

Soit il s'intéresse, au contraire, au mondeextérieur, montre une grande facilité de contact avec les autres et exprime aisément ses sentiments : il s'agit de l'extraversion. La plupart des gens passent de l'introversion à l'extraversion selon les circonstances.

Chez quelques personnes pourtant, l'une oul'autre de ces tendances prend le dessus.

Par exemple, quelqu'un d'extraverti se montrera communicatif et dynamique dans unesituation où la plupart des autres seront calmes et se contiendront.

La plupart des psychologues ont rejeté la notion des deuxpersonnalités primaires définies par Carl Jung, bien que l'introversion et l'extraversion soient des termes descriptifs utiles.

Lascience a rejeté les catégorisations de la personnalité en types, qui ont tendance à renvoyer à des exemples caricaturaux.Aujourd'hui, la plupart des psychologues considèrent que les personnalités sont variées et variables à l'extrême.

Les décrire et lesregrouper est beaucoup plus complexe que les critères établis par Hippocrate, Galien, Sheldon ou Jung ne le permettaient. Les principaux traits de caractère Si l'on ne peut pas diviser la personnalité selon des types distincts, on peut, en revanche, la décrire en fonction d'une combinaisonou d'un mélange de traits de caractère. Le caractère est l'invariant d'une personnalité, la structure et le style d'une mentalité tels qu'ils se révèlent dans les conduites et telsqu'ils se dégagent progressivement au cours de l'enfance et se maintiennent jusqu'à la vieillesse au travers des rencontres, desamitiés, de la profession, de la maladie.

Le caractère provient aussi des antécédents familiaux qui se superposent aux acquis del'histoire individuelle.

La constellation familiale et l'éducation jouent un rôle très important dans l'édification de la personnalité del'enfant. De nombreux auteurs après Hippocrate et Galien s'attachèrent à créer une typologie psychologique.Le plus fameux recueil est dûà La Bruyère (1645 - 1696).Ses Caractères développent avec beaucoup de finesse et dans un style savoureux une descriptiondes traits de caractère qui reste toutefois entachée de jugements de valeur. Dans son Traité de caractérologie (1945), le philosophe français René Le Senne (1882 - 1954) établit les fondements de cette discipline.

Il institua huit types repères de caractères d'après le degré d'émotivité, d'activité et de retentissement primaire etsecondaire face à des stimulations et des représentations extérieures. René Le Senne distingue et propose de cette façon : le colérique exubérant (Murat, Danton), le nerveux (Byron, Watteau), lesanguin réaliste (l'homme politique Bacon, et le philosophe Fontenelle), l'amorphe nonchalant (Louis XV et La Fontaine), lesentimental (Robespierre), le passionné (le prince de Condé et Louis XIV), l'apathique inhibé froid (Louis XVI), le flegmatique(les philosophes Emmanuel Kant et Henri Bergson). Cette classification a été remaniée et corrigée quelques années plus tard par les recherches des neurologues qui prirent en comptel'étroitesse ou la largeur de conscience, les intérêts sensoriels et les passions intellectuelles.Ils adjoignirent des types intermédiairesà partir d'une grille : émotif, non-émotif, primaire, secondaire, actif, non-actif, et ajoutèrent des sous-classes à la catégorisation deLe Senne, par exemple : passionné paranerveux ou tourmenté, passionné flegmatique ou méthodique, passionné actif, passionnésecondaire, etc. Une notion toutefois ambiguë La personnalité est une notion difficile à appréhender, du fait que les individus, et même les scientifiques, ne donnent pas le mêmesens à ce mot.

De nombreux dictionnaires de psychologie, dont le propos est de décrire et d'expliquer des notions théoriques,déclarent que la personnalité ne peut être définie.

Ce terme est utilisé dans des domaines divers et son emploi galvaudé l'a renduquasiment inutilisable avec précision. Cette confusion a donné naissance à de nombreuses théories sur la nature de la personnalité et son développement, selon le sensqu'on lui a donné.

Certaines, fondées sur la psychanalyse, le behaviourisme, la sociologie, etc., sont difficilement compréhensibles. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles