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Temps: obstacle à la connaissance et durée

Publié le 27/02/2004

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Nous ne pouvons connaître que dans cette forme a priori, de la sensibilité, c'est-à-dire indépendante de l'expérience.* Le temps n'est pas une réalité absolue, une substance, mais un ordre dans lequel se produisent les phénomènes. Seuls les phénomènes des choses nous sont accessibles. Ce qu'est véritablement la chose en soi ou noumène reste à tout jamais inconnaissable.* Le temps est un obstacle à la connaissance de l'Absolu donc à La Vérité : la connaissance universelle n'existe pas (contrairement à Platon et à Descartes) pour l'esprit humain.* Toute la philosophie kantienne repose sur « la clef de voûte de l'ensemble de l'édifice de la raison pure », à savoir la liberté. Et le temps de l'histoire révèle que l'histoire humaine a un sens, celui du progrès moral. Bergson : la durée et la mémoire Comment rendre compte de la survivance actuelle d'un passé qui n'est plus ?* La mémoire n'est pas un magasin de souvenirs. Bergson oppose temps et durée : le temps est une idée mathématique (1 heure = 60 minutes) ; par contre la durée représente la façon dont nous vivons le temps (attendre quelqu'un paraît plus ou moins long).
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« Bergson : la durée et la mémoire Comment rendre compte de la survivance actuelle d'un passé qui n'est plus ?• La mémoire n'est pas un magasin de souvenirs.

Bergson oppose temps et durée: le temps est une idée mathématique (1 heure = 60 minutes) ; par contre ladurée représente la façon dont nous vivons le temps (attendre quelqu'un paraîtplus ou moins long).

C'est pourquoi quand nous nous plongeons dans nos étatsde conscience, nous avons le sentiment d'une incessante interpénétrationpassé-présent-avenir.

Tout cela constitue le flux réel de notre conscience.• Le temps est une expérience vécue intérieure qui allie mémoire, conscience etdurée créatrices. "La pure durée pourrait bien n'être qu'une succession de changementsqualitatifs qui se fondent, qui se pénètrent, sans contour précis, sansaucune tendance à s'extérioriser les uns par rapport aux autres, sansaucune parenté avec le nombre: ce serait l'hétérogénéité pure." BERGSON Si grande que soit la diversité des thèmes abordés dans son oeuvre, HenriBergson (1859-1941) est l'homme d'une intuition unique qui éclaire toutes sesidées.

Cette intuition est que les sciences positives éliminent la durée et que le vrai temps n'est pas celui que mesurent les scientifiques, mais la durée concrètement vécue, c'est-à-dire le tempsde la conscience.

Les scientifiques qui s'épuisent à conceptualiser, à penser le temps à travers la spatialité, lecontinu à travers le discontinu, ne peuvent parvenir à saisir dans leur être vrai le changement, la vie.

Penser letemps de manière abstraite, c'est, au fond, en détruire la réalité.Puisque les sciences positives éliminent la durée, il s'agit de la restaurer.

Tel est le propos de l'Essai sur les donnéesimmédiates de la conscience (PUF), thèse pour l'obtention du doctorat que Bergson a soutenue à la Sorbonne en1899, devant un jury où siégeaient notamment Emile Boutroux et Jules Lachelier.

On y trouve cette définition :« La pure durée pourrait bien n'être qu'une succession de changements qualitatifs qui se fondent, qui se pénètrent,sans contour précis, sans aucune tendance à s'extérioriser les uns par rapport aux autres, sans aucune parentéavec le nombre : ce serait l'hétérogénéité pure.

»Tous les phénomènes qui se produisent dans l'univers, tous les événements qui se déroulent dans l'histoire deshommes ont un commencement et une fin, donc une durée.

Appréhender cette durée, c'est, pour les scientifiques,la mesurer.

Or, la mesure du temps n'est possible que si l'on pose que celui-ci est homogène, c'est-à-dire qu'ils'écoule de manière régulière, toujours semblable à lui-même.

Mais s'il est facile de mesurer l'espace — la longueurd'un coupon de tissu, par exemple : il suffit de prendre une longueur étalon comme le mètre, de l'appliquer à lalongueur considérée et de le rapporter sur elle autant de fois qu'il le faut —, il n'en va pas de même avec le tempsqui est une succession irréversible dont on ne peut pas superposer les durées.Comment résoudre cette difficulté, sinon en traduisant le temps en espace ? C'est ce que font les scientifiques quienregistrent des simultanéités et supposent que deux phénomènes qui commencent et finissent en même temps ontla même durée.

Mais comme l'affirme Bergson, le temps homogène est une création de l'esprit car, au fond, nous nesavons rien de ce qui se passe dans l'intervalle de ces deux simultanéités.

Le principe de la mesure du temps reposesur un postulat :« Il existe des mouvements uniformes et des mouvements périodiques se répétant dans des conditions identiques.Ils sont eux-mêmes identiques et par conséquent de même durée.

»Une fois le temps spatialisé, on ne peut que se heurter à des paradoxes.

Admettons que le temps soit divisible àl'infini : il devient alors impossible de comprendre comment une heure peut s'écouler.

En effet, pour qu'une heures'écoule, il faut d'abord qu'une demi-heure s'écoule, mais pour qu'une demi-heure s'écoule, il faut qu'un quartd'heure s'écoule, et ainsi indéfiniment.

Admettons alors que le temps est composé d'instants indivisibles : on ne voitpas comment une flèche peut atteindre sa cible, puisqu'à chaque instant donné, la flèche occupe une longueurégale à elle-même.

Or, être en mouvement consisterait pour elle non à coïncider avec sa propre longueur, mais àpasser au-delà.

Autrement dit, à chaque instant donné, la flèche est dans un espace égal à elle-même, c'est-à-direen repos ou immobile.

Il en résulte que si le temps est divisible en instants indivisibles, alors le mouvement est unesuite d'immobilités.

Bergson en conclut qu'on ne peut mesurer le temps qu'en le dénaturant.

Le vrai temps estindivisible. Il en est de même du mouvement.

Mais les scientifiques le soumettent à la même analyse que le temps, en enfaisant ainsi le symbole vivant d'une durée en apparence homogène :« On dit le plus souvent qu'un mouvement a lieu dans l'espace, et quand on déclare le mouvement homogène etdivisible, c'est à l'espace parcouru que l'on pense, comme si on pouvait le confondre avec le mouvement lui-même.

»C'est à cette confusion entre le mouvement et l'espace qu'on doit, selon Bergson, le fameux paradoxe de Zénon.

Cedernier affirmait qu'Achille, le plus rapide des Grecs, ne pourrait rattraper la tortue si celle-ci disposait d'une certaineavance, car il devrait sans cesse parcourir la moitié de l'intervalle qui le séparerait de la tortue.

Autrement dit,l'écart entre deux mobiles est irréductible car, si petit que soit l'écart, on peut toujours en trouver un plus petit.

Or,l'intuition sensible montre qu'Achille rejoindrait sans difficulté la tortue, tout simplement parce que sa course, au lieud'être arbitrairement divisible comme l'espace, n'est en réalité divisée que selon les foulées successives.Le sophisme de Zénon repose donc sur la décomposition arbitraire du mouvement et sur la confusion du mouvementd'un mobile avec les positions successives de ce mobile à chaque point de sa trajectoire.

Or, ces positions en des. »

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