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Terres des hommes

Publié le 16/01/2011

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Résumé Terre des hommes

Roman écrit par Antoine de Saint-Exupéry, paru en 1938, qui reçu le Grand prix du roman de l’Académie française.

Ce roman est un foisonnement d’images, de souvenirs, d’aventures,...qui sont tirés de la propre expérience de l’auteur : celui-ci veut nous faire partager des moments forts de sa carrière de pilote et de sa vie qui l’ont éclairé sur l’Homme, thème central de son œuvre. Ainsi, le roman ne tire pas son unité de la trame narrative. Celle-ci est en effet fortement décousue – même si Saint-Exupéry soigne évidemment les transitions – puisqu’elle consiste en une accumulation de multiples tableaux : narration d’aventures, portrait de « camarades », description de paysages,... C’est au contraire les réflexions de l’auteur et la morale humaniste qu’il développe et illustre qui confèrent son unité au roman.

Terre des Hommes commence et finit par la remémoration des premiers pas de l’auteur en tant que pilote de ligne de la société Latécoère. Dans le corps du texte, l’auteur nous fait partager une multitude de souvenirs (ceux-ci étant tellement nombreux que nous n’en sélectionnerons que quelques-uns) : - Le second chapitre, portant le titre « Les camarades », est une description de la grande famille qu’était l’aviation à ses débuts. Saint-Exupéry nous parle ainsi de Mermoz et de ses exploits, de Guillaumet et de sa survie héroïque après son crash dans les Andes, de Riguelle et de Bourgeat avec lesquels il passa une nuit de veille en dissidence,... - Suit un chapitre sur l’avion et les formidables possibilités qu’il offre à l’Homme. - Puis la narration d’une rencontre inattendue de Saint-Exupéry au Paraguay dans le chapitre « Oasis ». - Ensuite, l’auteur nous relate plusieurs aventures vécues dans le désert, notamment celle où il faillit mourir de soif avec son camarde Prévost à la suite d’un crash en Lybie. Le roman s’achève sur un ultime chapitre intitulé « Les Hommes », où l’auteur reprend et conclut la réflexion développée dans l’ensemble de l’ouvrage.

Analyse thématique 

L’avion 

« L’avion n’est pas un but : c’est un outil. Un outil comme la charrue. » À travers l’ensemble du roman, l’avion apparaît comme un formidable outil, qui a permis à l’Homme de faire de remarquables découvertes, d’en apprendre beaucoup sur lui-même et le monde : « (...) un autre miracle de l’avion est qu’il vous plonge directement au cœur du mystère. » L’avion met en contact l’Homme (ici le pilote) avec « tous les vieux problèmes » : il lui permet de se découvrir dans cette lutte céleste, dans cette bataille acharnée pour la survie qu’était parfois l’aviation des premiers temps. L’Homme s’exprime dans les risques que comporte l’aviation et desquels il triomphe. En outre, l’avion est un outil de civilisation : en prenant de la hauteur, les Maures insoumis ont tendance à relativiser leur puissance et leur foi inébranlable. Profondément humaniste, Saint-Exupéry voit enfin dans l’avion un trait d’union entre les êtres humains : « Il faut bien tenter de se rejoindre. Il faut bien essayer de communiquer avec quelques-uns de ces feux qui brûlent de loin en loin dans la campagne. »

Le désert 

Le désert : endroit magique, silencieux, fait d’étendues lisses et vides qui enseignent la solitude ; endroit, riche uniquement de ce que les Hommes y amènent (leurs passions, leurs folies,...) ; endroit où l’on part à la découverte de soi-même et de la vérité : « Le désert pour nous ? C’était ce qui naissait en nous. Ce que nous apprenions sur nous-mêmes. » Saint-Exupéry nous décrit aussi les luttes entre la France coloniale et les tribus maures encore insoumises : « Et je ne sais plus ce que de tels départs contiennent de haine ou d’amour. »

Une morale humaniste 

Tout revient toujours, dans l’ensemble du roman, à une réflexion sur l’Homme : qu’il s’agisse de l’avion ou du désert, de la fraternité entre camarades ... on sent que chaque nouvelle anecdote est une nouvelle illustration d’une morale profondément humaniste et fondamentalement humaine. Pour Saint-Exupéry, l’Homme est avant tout un être responsable. La responsabilité, c’est d’abord la compassion pour le faible, la honte devant la misère humaine. La morale du héros de Saint-Exupéry s’oppose ici à celle, cornélienne, méprisant celui qui n’a pas la force de s’élever moralement. C’est ensuite l’esprit d’équipe, la camaraderie, la conscience de la nécessaire solidarité entre les Hommes, la conscience d’appartenir à une grande communauté, à une seule et même famille, qui s’opposent à l’individualisme, à une morale centrée sur le Moi, à l’égocentrisme : « (...) il n’est qu’un luxe véritable, et c’est celui des relations humaines. » C’est enfin le respect pour l’individu qui construit quelque chose et, dans un ordre d’idées semblable, la volonté d’apporter soi-même sa pierre à la construction d’un édifice qui nous dépasse par son universalité. Cette responsabilité, qui fait la grandeur de l’Homme, peut s’exprimer de plusieurs manières : dans la lutte de Guillaumet pour survivre en plein hiver dans les Andes, dans l’inquiétude du jardinier mourant pour les arbres qu’il ne pourra plus tailler, dans la création artistique, dans le mépris du suicidé, ... L’Homme peut ou non exprimer sa grandeur : cela ne dépend pas seulement de lui mais aussi du milieu dans lequel il grandit, de son métier, ... lorsque l’Homme reste muet, lorsque les talents qu’il a en lui ne parviennent pas à s’extérioriser, c’est une misère pour toute l’humanité : « C’est un peu, dans chacun de ces hommes, Mozart assassiné. »

Analyse formelle  Sortes de textes – fonctions du langage La première fonction du langage que l’on peut identifier dans « Terre des Hommes » est la fonction référentielle : narrations d’aventures, portraits de camarades, peintures de paysages fascinants que lui fait découvrir l’avion, description de l’avion lui-même, ... Cependant, Saint-Exupéry utilise surtout la fonction émotive, qui lui permet de transmettre au lecteur ses réflexions sur l’humanité, l’interprétation philosophique qu’il tire de son expérience de pilote, de ses aventures aux quatre coins de la planète, de la rencontre des Maures insoumis dans le désert, de son crash en Lybie, ... Le roman est ainsi parsemé de multiples réflexions psychologiques et philosophiques. Le dialogue est très peu présent dans un ouvrage avant tout fondé sur des souvenirs. Les temps du passé sont ainsi les plus usités.

Registre de langue     Saint-Exupéry utilise un vocabulaire à la portée de tous : pas de termes techniques concernant l’aviation, pas de vocables appartenant à la philosophie existentielle la plus complexe, ... « (...) il faut que l’on nous parle un simple langage pour se faire entendre de nous. » Le registre de langue est soutenu. On identifie certes un certain nombre de figures de style (anaphore, métaphore,...), mais d’une manière générale, la simplicité de l’expression est privilégiée. L’auteur soigne toutefois suffisamment sa langue pour ne pas tomber dans le trivial.

Tonalités     La tonalité générale de « Terre des Hommes » est une tonalité épique. Dans le roman, Saint-Exupéry confère aux personnages une dimension qui les dépasse : leurs actions sont toutes tournées vers quelque chose qu’ils ne comprennent pas nécessairement – si ce n’est instinctivement – mais qui fait leur grandeur

 

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