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Le théâtre

Publié le 11/02/2013

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Le théâtre: LES PAROLES DES PERSONNAGES: - les répliques : des échanges de paroles entre les personnages. - la tirade : une longue réplique adressée à quelqu'un - la repartie : c’est une réplique brève qui répond à une attaque. - le monologue : la tirade longue d'un personnage seul sur scène. - le soliloque : tirade d'un personnage en présence d’autres personnages. - l'aparté : des paroles adressées en particulier au public (que les autres personnages sur scène ne sont pas sensés entendre, quelquefois des pensées secrètes d’un personnage). LES DIDASCALIES: Ce sont toutes les indications scéniques, souvent mises en italique, qui vont permettre de fournir des informations au metteur en scène ou au lecteur. On distingue : • Les didascalies initiales : elles donnent le titre de la pièce, les listes des personnages, les indications de lieu, le décor... • Les didascalies internes : elles accompagnent le dialogue (les gestes etc...). L'ENONCIATION: - Le discours direct: La première et la deuxième personnes pour l'émetteur et le récepteur ; la troisième personne pour le référent. Les temps verbaux du discours : le présent, le passé composé, l'imparfait, le futur... Des marques de lieu et de temps renvoient à l'énonciation du message. - La double énonciation théâtrale : Les répliques ont toujours un double destinataire. Grâce à cette double énonciation, le public peut rire des quiproquos (l’amant caché dans le placard tandis que le mari rentre dans la chambre…), des méprises, ou trembler pour un/des héros car il peut arriver que ce public en sache plus que les personnages eux-mêmes sur ce qui se passe exactement.   La structure interne: • L’exposition: Elle ne doit pas excéder le premier acte. Le spectateur est informé de la situation initiale par des renseignements sur le lieu, le temps, les personnages et l’action. • Le nœud dramatique: Il met en place la série de conflits et d’obstacles qui empêchent la progression de l’action. Celle-ci peut donc être ponctuée de péripéties (renversement de situation, suite à l’intervention d’éléments extérieurs), de coups de théâtre (renversement brutal), de quiproquos (qui retardent l’action) et de rebondissements (propres à compliquer l’intrigue). • Le dénouement: Il doit être complet et rapide, de manière à résoudre entièrement les conflits présents dans l’intrigue.   Les différents registres:   -La comédie: Dans le cas de la comédie, les sujets sont toujours fictifs. Toutes les comédies sont des sujets fictifs, inventés pour amuser et divertir le public. Les différentes formes de la comédie: - La comédie classique: Elle se distingue par : • Un sujet emprunté à la vie quotidienne. • Des personnages ordinaires. • Une action vive et rythmée aux nombreuses péripéties. • Une structure classique : trois ou cinq actes ; exposition, nœud, dénouement. • Une attention portée aux jeux de scènes comiques. • Elle se donne pour but de divertir par le ridicule de la société, et de dénoncer les vices et corriger les mœur.   -La comédie d’intrigue: l’auteur s’occupe surtout d’intéresser et d’amuser le public par une action fortement intriguée et par la multiplicité et la variété des incidents. Cette comédie repose sur : • Un très grand nombre de péripéties et de rebondissements. • L’utilisation de procédés romanesques. • Le recours à la théâtralité, c’est-à-dire au théâtre dans le théâtre. • Les personnages types. - La comédie de caractère: Elle est centrée sur un personnage dont elle veut dénoncer les défauts. C’est le cas d’Harpagon dans L’Avare de Molière. Les procédés comiques: • Le comique de situation : ce sont les quiproquos, les coups de théâtre, l’intervention inattendue d’un personnage: de façon générale ce sont les imprévus. • Le comique de caractère : il est créé à l’aide de personnages stéréotypés, comme par exemple Arlequin que l’on retrouve chez Molière. • Le comique de gestes : Arlequin fait des mimiques pour imiter ses maîtres, gesticule dans tous les sens en effectuant des cabrioles. On peut également évoquer les pantomimes et les coups de bâton. • Le comique de mots : on trouve des jeux de mots, des paroles à double sens, un mélange des niveaux de langue, des interruptions volontaires, des impertinences dans le langage, des insultes.   -La tragédie: La tragédie est un renversement du bonheur vers le malheur. Le personnage qui tombe, tombe de haut (ex : chute d’un roi). Les personnages sont issu d'un rang élevé dans la société. Dans les tragédies, les personnages sont très souvent historiques (donc réels et non fictifs).   Les caractéristiques de la tragédie: Elle se distingue par : • Le choix d’un sujet noble. • Une action simple et grande. • Une structure classique : l’exposition, le nœud accompagné de quiproquos, de péripéties, et le dénouement qui voit souvent la mort d’un personnage. • Des thèmes récurrents : l’amour, la haine, la jalousie, le sens de l’honneur et la fatalité contre laquelle l’homme tragique ne peut rien. • Le dynamisme du héros : le héros tragique est héroïque. • Des procédés rhétoriques particuliers : l’alexandrin reste le vers tragique par excellence. On trouve de nombreux procédés d’amplification qui visent à rendre les personnages héroïques. Le monologue rend compte des conflits internes des personnages, et le récit tragique a pour fonction de faire l’éloge d’un héros ou d’une action héroïque impossible à représenter sur scène.   Les procédés tragiques: La tragédie utilise des registres différents : • Le pathétique, suscitant émotion et compassion chez le spectateur. • L’épique intervient souvent dans le récit de la mort des héros. • Le lyrisme : on le retrouve dans l’expression des passions et émotions des personnages. • Le tragique intervient lorsque les personnages ont conscience que le destin les accable et qu’ils ne peuvent lutter. • L’ironie tragique intervient lorsque les personnages constatent avec une certaine dérision qu’ils sont les jouets du destin.   Le langage théâtral tient compte à la fois du texte de la pièce et de sa représentation sur scène.   1 - Le langage dramatique: Le dialogue: Il est au cœur même de l’action théâtrale et manifeste la présence d’au moins deux personnes sur scène. Il prend différentes formes: • La réplique : elle constitue la réponse d’un personnage à l’autre. • La repartie : c’est une réplique brève qui répond à une attaque. • La tirade : c’est une réplique généralement longue qui argumente sur un sujet dans le registre lyrique ou épique. • La stichomythie : c’est un dialogue où les personnages se répondent vers par vers et qui donne un style vif à l’échange. Le monologue: Il manifeste la présence d’un personnage seul sur scène, qui se parle à lui-même, ou éventuellement à quelqu’un d’absent, pour exprimer son trouble ou un dilemme. Il permet également au spectateur de connaître les pensées du personnage. Les stances: Elles sont différentes du monologue par leur aspect poétique et traduisent l’émotion du personnage. L’aparté: Ce sont des propos brefs prononcés par un personnage soit pour lui-même, soit à l’adresse du public, à l’insu des autres personnages. C’est un procédé fortement utilisé dans la comédie qui permet de suivre le double jeu des personnages. Les didascalies: Ce sont toutes les indications scéniques, souvent mises en italique, qui vont permettre de fournir des informations au metteur en scène ou au lecteur. On distingue: • Les didascalies initiales : elles donnent le titre de la pièce, les listes des personnages, les indications de lieu, le décor... • Les didascalies internes : elles accompagnent le dialogue. 2 - L’action dramatique: Le théâtre français est resté très longtemps codifié. Les règles ont été élaborées tout au long du XVIIe siècle : • La règle des trois unités : l’unité de temps (l’action ne doit pas dépasser 24 heures), l’unité de lieu (il faut un décor de palais pour une tragédie, un intérieur bourgeois pour la comédie) et l’unité d’ action (il faut tenir l’intrigue à une action principale). • La vraisemblance et la bienséance. La vraisemblance vise à montrer sur scène ce que le public peut croire. La bienséance interdit de faire couler le sang sur scène. On doit mourir en coulisses. Le Cid (1636) de Corneille choqua en mettant en scène la confrontation de Rodrigue et de Chimène après l’assassinat du père de celle-ci. • Le découpage d’une pièce de théâtre : les actes sont en général au nombre de cinq, mais on en trouve parfois trois dans les comédies. Les scènes structurent l’acte et sont marquées par l’entrée ou la sortie d’un ou des personnages. La structure interne: • L’exposition: Elle ne doit pas excéder le premier acte. Le spectateur est informé de la situation initiale par des renseignements sur le lieu, le temps, les personnages et l’action. • Le nœud dramatique: Il met en place la série de conflits et d’obstacles qui empêchent la progression de l’action. Celle-ci peut donc être ponctuée de péripéties (renversement de situation, suite à l’intervention d’éléments extérieurs), de coups de théâtre (renversement brutal), de quiproquos (qui retardent l’action) et de rebondissements (propres à compliquer l’intrigue). • Le dénouement: Il doit être complet et rapide, de manière à résoudre entièrement les conflits présents dans l’intrigue. Le Deus ex machina est un dénouement qui fait intervenir une action divine.  3 - La scène théâtrale: Un espace de jeu: • La scène à l’italienne : elle trouve son origine à la Renaissance et est prédominante entre le XVIIe et le début du XXe siècle. Le public bénéficie d’une salle composée d’un orchestre, d’un parterre, de galeries et de loges et disposée en demi-cercle, de telle manière qu’elle est séparée de la scène par un rideau qui rappelle les conventions de "l’illusion théâtrale". Les chandelles qui justifient le découpage en actes précèdent les rampes à gaz. • Les scènes modernes : le XXe siècle invente des nouveaux lieux qui permettent d’atténuer la séparation comédiens/public. Ainsi, en 1970, Ariane Mnouchkine installe son théâtre à la Cartoucherie, située dans le bois de Vincennes et qui est composée de trois hangars. La scène symbolique: Les décors, les costumes et les maquillages contribuent au symbolisme de la scène en soulignant les choix du metteur en scène. C’est ainsi qu’Alfredo Arias choisit de faire porter aux acteurs des masques de singe lors de sa mise en scène du Jeu de l’ amour et du hasard de Marivaux.     Le registre désigne la tonalité générale d’un texte, liée à des genres ou des procédés d’écriture. Admiration, pitié, joie, angoisse, amusement, sont créés par les différentes composantes du texte (choix du thème, champs lexicaux, agencement des mots…). Le registre pathétique Il tire son sens du mot grec pathos, signifiant "passion, souffrance", et cherche à provoquer l’émotion du lecteur en recourant à des thèmes liés à la souffrance, comme la mort, la maladie, la séparation, la douleur. On peut le reconnaître par : • Les champs lexicaux de la souffrance et de la mort. • Les métaphores et les comparaisons qui renforcent l’expression des sentiments. • Les hyperboles et oppositions qui intensifient l’émotion. • Les ellipses narratives qui laissent deviner l’horreur de la situation. • La ponctuation expressive : questions oratoires, exclamations… > Le registre tragique Il est lié au genre théâtral de la tragédie, mais on peut également le rencontrer dans le roman ou la poésie. Proche du registre pathétique, il met en scène des situations où l'homme est écrasé par une instance supérieure à lui (Dieu, l’État, la morale…). On peut le reconnaître par : • Un niveau de langage soutenu. • Les champs lexicaux de la fatalité, du devoir, de la faute… • Les allusions à l’autorité de Dieu. > Le registre comique Le registre comique est associé au genre de la comédie. On distingue différentes formes de comique : le comique de mots (jeux de mots, calembour, polysémie, jeu sur les sonorités) ; le comique de répétition (le dialogue de sourds, répétitions d’expressions, de situations) ; le comique de caractère ou de geste (on peut alors être attentif à la rapidité du rythme) ; le jeu sur les niveaux de langage (attribuer à un personnage un niveau de langage décalé par rapport à son origine sociale). > Le registre ironique L’ironie consiste à exprimer le contraire de ce que l’on veut dire et repose sur l’implicite. Il convient alors au lecteur de s’interroger sur la réelle intention du locuteur par : • Les antithèses : opposition entre 2 idées. • Les oxymores qui réunissent dans une même expression 2 termes réellement opposés. • Les antiphrases qui expriment une idée par son contraire. > Le registre lyrique Associé à la lyre d’Orphée, prince des poètes, le registre lyrique vise à traduire les émotions et les passions du locuteur, comme la mélancolie, la nostalgie, les regrets, la douleur, mais aussi la joie, le bonheur, l’enthousiasme. C’est pourquoi on retrouve les thèmes de l’amour, de la fuite du temps, de la solitude, de la nature, de la désillusion. On peut reconnaître le registre lyrique par une : • Rhétorique amoureuse : personnifications, anaphores, comparaisons, métaphores. • Musicalité : rythme binaire/ternaire, allitérations/assonances… • Ponctuation expressive : exclamations, points de suspension… > Le registre épique Associé au mot "épopée", le registre épique exalte les valeurs héroïques liées à de grandes actions comme la guerre, le sacrifice de victimes, la gloire de Dieu. On peut le reconnaître par : • Une forme de récit descriptif : point de vue omniscient et parfois recours au merveilleux. • Des figures de style : hyperboles, effets de gradation et d’ accumulation, répétitions. • Des formes elliptiques : il s’agit de passer sous silence certaines situations pour pouvoir théâtraliser la scène. > Le registre fantastique Il est défini par Tsvetan Todorov comme "l’intrusion de l’irréel dans la vie réelle". Le lecteur hésite entre une explication irrationnelle et une explication rationnelle. On peut le reconnaître par : • Les différents champs lexicaux du surnaturel, de la mort, de la peur, de la folie, les verbes de perception, de sensation. • La narration à la 1ère personne et le choix de la focalisation interne : ce qui permet au narrateur de faire partager au lecteur ses doutes. • Les modalisateurs liés à l’expression du doute. • Les modes et les temps verbaux de l’irréel.   Les diffèrents types de vers:   Vers pairs • L’alexandrin est un vers de 12 syllabes. Vi/vez/froi/de/Na/ture/et/re/vi/vez/sans/cesse (Alfred de Vigny) • Le décasyllabe, vers de 10 syllabes, souvent utilisé dans la poésie lyrique. Es/toc/d’ho/nneur/et/ar/bre/de/vail/lance (Eustache Deschamps) • L’octosyllabe, vers de 8 syllabes fréquent dans la poésie lyrique. Du/temps/que/j’é/tais/é/co/lier (Alfred de Musset) Vers impairs, convenant à l’expression de sentiments complexes. • L’ennéasyllabe, vers de 9 syllabes, rendu célèbre par Verlaine. De/la/mu/sique/a/vant/tou/te/chose (Paul Verlaine) • L’heptasyllabe, vers de 7 syllabes qui permet l’accélération du rythme. Ce/lui/qui/croy/ait/au/ciel (Louis Aragon) Vers libres. Apparus dès la fin du XIXe siècle, ils n’obéissent à aucune contrainte, ni accent fixe, ni rimes obligatoires. Calme jardin Grave jardin, Jardin aux yeux baissés au soir. (Léopold Sédar Senghor) La mesure du vers:   Le compte des syllabes d’un vers est rendu délicat en raison de problèmes posés par : • Le "e" muet qui s’élide dans 3 cas : en fin de vers, avant un mot commençant par une voyelle, devant un mot commençant par un "h" muet. • La diérèse. On compte pour 2 syllabes 2 voyelles voisines comptant d’ordinaire pour une seule syllabe. Par exemple : Dame du Ciel, Régente terrienne. (Villon) • La synérèse. C’est l’inverse de la diérèse : on compte pour une seule syllabe 2 voyelles qui comptent d’ordinaire pour 2 syllabes. Tu vis hier le Missouri/Et les remparts de Paris. (Laforgue) Les sonorités du vers: La rime, l’homophonie finale • Nature de la rime. Alternance des rimes masculines (pas de "e" muet) et des rimes féminines (avec un "e" muet). Alternance des rimes vocaliques (terminées par une voyelle prononcée) et des rimes consonantiques (terminées par une consonne prononcée). • Qualité de la rime Rimes pauvres (un son identique) : "Fou/Vous" Rimes suffisantes (2 sons identiques) : "Zéphyre/lyre" Rimes riches (3 sons identiques) : "Cuistres/sinistres" Rimes léonines (plus de 3 sons identiques) • Disposition des rimes Elles peuvent être plates (aabb), croisées (abab), embrassées (abba) Les allitérations et les assonances, l’homophonie interne Les rimes peuvent créer des effets sonores à l’intérieur d’un même vers. L’allitération correspond au retour d’une même consonne ; l’assonance au retour d’une même voyelle. Par exemple, dans "Voici venir les temps où vibrant sur sa tige" (Baudelaire), on trouve dans ce vers une allitération en [v] et une assonance en [ã]. Le rythme des vers: La combinaison de la phrase et du vers contribue à créer des rythmes particuliers par : • L’ enjambement : la phrase d’un vers se prolonge sur le vers suivant. - Tout va de pis en pis : les cités qui vivaient - Tranquilles ont brisé la foi qu’elles devaient. (Ronsard) • Le rejet est une variante de l’ enjambement ; il consiste à rejeter un élément court. - Accrochant follement aux herbes des haillons - D’argent ; où le soleil, de la montagne fière (Rimbaud) • Le contre-rejet est le procédé inverse, un élément court d’un vers est rejeté sur le vers précédent. - Douces colonnes, aux - Chapeaux garnis de jour. (Valéry)   1 - Qu’est-ce que le classicisme ?  Définition  En latin, classicus signifie "premier ordre", "citoyen de première classe", et le terme connote l’idée d’excellence. Un classique est donc un auteur reconnu et que l’on étudie. Une nouvelle signification du terme survient au XIXe siècle. "Classique" et "classicisme" désignent les auteurs de la seconde moitié du XVIIe siècle, siècle d’or de la littérature, qui développent une esthétique fondée sur l’idéal de perfection.  Le classicisme français correspond à une période brève dans l’histoire de France, la première partie du règne personnel de Louis XIV (1661-1685). Ce n’est pas une école, mais l’affirmation d’ un consensus autour des mêmes modèles et des mêmes goûts. Ainsi, le classicisme possède une poétique, un ensemble de règles établies par des théoriciens. Il devient un modèle artistique à suivre.  Les influences  Le modèle de l’Antiquité gréco-latine est prépondérant :  • La Poétique d’Aristote contient les préceptes qui vont nourrir les règles du classicisme. La catharsis, purgation des passions, deviendra ainsi le modèle des tragédies de Corneille et de Racine.  • Les classiques reprennent trois types de sujets : les sujets bibliques (en poésie, en peinture) qui racontent la vie du Christ ; les sujets mythologiques (théâtre, peinture) puisés surtout dans Les Métamorphoses d’Ovide ; les sujets historiques inspirés des historiens grecs et romains (Hérodote, Thucydide, Tite-Live, Tacite). Les classiques s’inspirent notamment d’ œuvres venues d’Italie :  • Les commentateurs italiens d’Aristote (Ludivico Castelvetro).  • L’idéal de l’honnête homme provient du Courtisan de Castiglione (1528).  • Les modèles littéraires : L’Arioste (1474-1533), Le Tasse (1544- 1595) et le Cavalier Marin.  2 - Le contexte historico-culturel  Le contexte politique. Au XVIIe siècle, deux forces dominantes au XVIe siècle déclinent : l’aristocratie et la religion protestante. Richelieu triomphe des protestants réfugiés à La Rochelle en 1628, et Louis XIV révoque l’ édit de Nantes en 1685. De plus, Richelieu met en place une monarchie absolue, où le pouvoir central cherche à tout contrôler. L’Académie française est ainsi créée en 1634. L’absolutisme met en place une vaste propagande culturelle pour glorifier la monarchie.  Le contexte religieux. Le XVIIe siècle est empreint d’une profonde spiritualité catholique (Saint-Vincent-de-Paul, le cardinal de Bérulle, Pascal, Bossuet). Les jésuites s’opposent aux jansénistes (abbaye de Port-Royal) qui affirment que l’homme vit dans le péché, et que seule la grâce divine peut le sauver. Les querelles théologiques s’enveniment, et Louis XIV fait raser l’abbaye de Port-Royal en 1710.  3 - Doctrines et préceptes du classicisme  Plusieurs disciplines et doctrines régissent l’esthétique classique.  • La rhétorique et la poétique enseignent l’art de bien composer les œuvres selon des normes universelles de la beauté et du bon goût.  • Plaire et instruire sont les règles d’or du classicisme ; il faut plaire pour pouvoir toucher le public, tout en le purifiant de ses passions.  • Les règles de la bienséance et de la vraisemblance : on ne doit pas mourir sur scène. L’artiste doit corriger la Nature, s’ il y a lieu ("le vrai peut quelquefois n’être pas vraisemblable", Boileau).  • Les règles du merveilleux et du sublime : les théoriciens exigent que le poète concilie les deux exigences contradictoires, le merveilleux et la vraisemblance (le Deus ex machina au théâtre). Le sublime est caractérisé par le naturel, la simplicité, et devient ainsi une arme contre le style fleuri et pompeux de la préciosité.  • La règle des trois unités : temps, lieu, action.  Les grands genres du classicisme  • L’épopée qui met en scène l’héroïsme (le Moïse sauve? de Saint-Amant).  • La tragédie, genre par excellence du classicisme français (Pierre Corneille, Jean Racine).  • La comédie fait appel au jugement moral (Molière).  • La poésie officielle, composée pour fêter les grands événements du royaume (Malherbe), la poésie burlesque (Scarron), la poésie mondaine (Boileau), le portrait (La Bruyère), les maximes (La Rochefoucauld), la fable (La Fontaine), le roman (Mme de Scudéry).  Le classicisme prendra fin avec la Querelle des Anciens et des Modernes qui prône l’émancipation des modèles antiques.  1 - Histoire de la comédie  Dans sa Poétique, Aristote oppose la comédie au genre noble de la tragédie. Pourtant, la comédie s’inscrit dans une longue tradition provenant de l’Antiquité gréco-latine (Aristophane, Térence ou Plaute). Elle suscite le rire, par opposition à la tragédie qui doit susciter la terreur et la pitié.  - L’héritage de la farce. Au Moyen Âge, la farce des tréteaux et les différents spectacles de foire utilisent des procédés comiques simples, grossiers, destinés à faire rire le public. La farce est construite sur un rythme soutenu qui favorise les situations imprévues (multiplication des coups de théâtre et des quiproquos), et adopte une gestuelle bouffonne célèbre pour ses scènes de coups de bâton. Les noms des personnages sont ridicules, et les situations souvent absurdes (La Farce de Maître Pathelin, XVe siècle).  - L’héritage de la commedia dell’arte. Venue d’Italie, cette forme théâtrale se développe dans toute l’Europe, grâce au prestige de ses comédiens, dès la fin du XVe siècle. Les acteurs improvisent souvent à partir d’un canevas initial où ils incarnent des personnages stéréotypés.  - L’héritage de Molière. Il retient de l’héritage italien les lazzi, bouffonneries et prouesses verbales, et fait de ses comédies un spectacle d’agilité physique. Il donne plus d’épaisseur aux personnages stéréotypés et étoffe les intrigues traditionnelles. Le rire devient l’instrument privilégié d’une critique lucide de la société.  2 - Les différentes formes de la comédie  - La comédie classique. On la trouve aux XVIIe et XVIIIe siècles. Elle se distingue par :  • Un sujet emprunté à la vie quotidienne.  • Des personnages ordinaires.  • Une action vive et rythmée aux nombreuses péripéties.  • Une structure classique : trois ou cinq actes ; exposition, nœud, dénouement.  • Une attention portée aux jeux de scènes comiques.  • Elle se donne pour but de divertir par la peinture de la société, et de dénoncer les vices et corriger les mœurs (castigat ridendo mores, le rire corrige les mœurs). Les Femmes savantes (1672) de Molière sont une satire des milieux intellectuels féminins et de la préciosité. Le Misanthrope (1664) aborde la question de la sincérité de la cour.  - La comédie d’intrigue. À l’aide de leurs valets, des jeunes gens cherchent à surmonter l’opposition de parents tyranniques. Cette comédie repose sur :  • Un très grand nombre de péripéties et de rebondissements.  • L’utilisation de procédés romanesques (reconnaissance d’un enfant).  • Le recours à la théâtralité, c’est-à-dire au théâtre dans le théâtre.  • Les personnages types : le barbon, le fanfaron, le valet fourbe.  - La comédie de caractère. Elle est centrée sur un personnage dont elle veut dénoncer les défauts. C’est le cas d’Harpagon dans L’Avare de Molière (1668).  - La comédie-ballet. Répandue surtout au XVIIe siècle, elle fait intervenir des ballets au cours de l’action ou durant l’entracte qui peuvent contribuer à l’intrigue. C’est le cas du Bourgeois gentilhomme (1670) de Molière.  - Le vaudeville. Cette forme de comédie, née au XIXe siècle, est agrémentée d’intermèdes chantés. C’est un genre proche de l’opéra qui se nourrit de jeux de mots et de situations cocasses telles que la scène devenue célèbre de l’amant dans le placard. Eugène Labiche (Un chapeau de paille d’Italie, 1851) apporte au genre un sens de l’absurde, caricaturant le bourgeois stupide, et Georges Feydeau réussit à maintenir un suspens comique tout au long de la pièce par une série interminable de péripéties qui s’enchaînent sans défaillir (Un fil à la patte, 1894 ; La Dame de chez Maxim, 1899).  3 - Les procédés comiques  • Le comique de situation : ce sont les quiproquos, les coups de théâtre, l’intervention inattendue d’un personnage, et de façon générale, il s’agit de tous les signes qui créent un décalage entre ce que le spectateur sait et ce que savent les personnages.  • Le comique de caractères : il est créé à l’aide de personnages stéréotypés, comme par exemple Arlequin que l’on retrouve chez Molière et Marivaux.  • Le comique de gestes : Arlequin fait des mimiques pour imiter ses maîtres, gesticule dans tous les sens en effectuant des cabrioles. On peut également évoquer les pantomimes et les coups de bâton.  • Le comique de mots : on trouve des jeux sur les mots, des paroles à double sens, un mélange des niveaux de langue, des interruptions volontaires, des impertinences dans le langage, des insultes.    1 - Histoire de la tragédie  - La tragédie naît dans l’Antiquité, à Athènes. Les dialogues des acteurs alternent avec le chant du chœur, et les malheurs survenus à de grands personnages sont mis en scène. Aristote, dans La Poétique, détermine les six parties qui composent la tragédie : "la fable, les caractères, l’élocution, la pensée, le spectacle et le chant" (chap. 6). Il montre que la tragédie a pour but de susciter la terreur et la pitié afin d’opérer une purgation des passions qu’il nomme catharsis. C’est au Ve siècle av. J.-C. que la tragédie antique connaît son apogée avec Eschyle, Sophocle et Euripide.  - Au début du XVIIe siècle, un genre nouveau apparaît : la tragi-comédie a pour particularité de présenter un dénouement heureux (Le Cid de Corneille, 1636). Le XVIIe, siècle du classicisme, voit l’apogée d’un genre tragique qui devient extrêmement codifié. La tragédie est en vers, comprend cinq actes, doit présenter des personnages de haut rang et s’inspirer de sujets antiques (Cinna, Rodogune de Corneille), mythologiques (Phèdre, Andromaque, Bérénice de Racine), bibliques (Esther, Athalie de Racine). Le sujet tragique par excellence est le conflit de la passion avec la raison. L.Goldmann définit ainsi l’homme tragique dans Le Dieu caché (Gallimard, 1976) : L’homme est un être contradictoire, union de force et de faiblesse, de grandeur et de misère ; l’homme et le monde dans lequel il vit sont faits d’oppositions radicales, de forces antagonistes qui s’opposent sans pouvoir s’exclure ou s’unir, d’éléments complémentaires qui ne forment jamais un tout. La grandeur de l’homme tragique, c’est de les voir et de les connaître dans leur vérité la plus rigoureuse et de ne jamais les accepter.  La tragédie est régie par la règle des trois unités ainsi que par celles de la bienséance et de la vraisemblance.  - Au XIXe siècle, la tragédie disparaîtra au profit du drame romantique, avant de réapparaître au XXe siècle sous forme de mythes tragiques (le mythe d’Électre, d’Œdipe) sans que le genre renaisse réellement de ses cendres. D’ailleurs, Jean Giraudoux parle de "comédie tragique" à propos de La guerre de Troie n’aura pas lieu (1935) et Jean Anouilh de "pièce noire" à propos de son Antigone (1944). On trouve également dans le théâtre de l’absurde des éléments tragiques qui témoignent d’ une angoisse existentielle (En attendant Godot de Samuel Beckett, 1953).  2 - Les caractéristiques de la tragédie  Elle se distingue par :  • Le choix d’un sujet noble.  • Une action simple et grande. Racine écrit dans sa préface de Bérénice (1670) :  Ce n’est point une nécessité qu’il y ait du sang et des morts dans une tragédie : il suffit que l’action, que les acteurs en soient héroïques, que les passions y soient excitées, et que tout s’y ressente de cette tristesse majestueuse qui fait le plaisir de la tragédie.  Elle doit s’achever dans le chagrin et le deuil.  • Une structure classique : l’exposition, le nœud accompagné de quiproquos, de péripéties, et le dénouement qui voit souvent la mort d’un personnage.  • Des thèmes récurrents : l’amour, la haine, la jalousie, le sens de l’honneur et la fatalité contre laquelle l’homme tragique ne peut rien.  • Le dynamisme du héros : le héros tragique est héroïque.  • Des procédés rhétoriques particuliers : l’alexandrin reste le vers tragique par excellence. On trouve de nombreux procédés d’amplification qui visent à rendre les personnages héroïques. Le monologue rend compte des conflits internes des personnages, et le récit tragique a pour fonction de faire l’éloge d’un héros ou d’une action héroïque impossible à représenter sur scène. L’hypotypose permet de faire vivre sous les yeux du spectateur une action qui  n’a pas pu se dérouler sur la scène.  3 - Les procédés tragiques  La tragédie utilise des registres différents :  • Le pathétique suscitant émotion et compassion chez le spectateur.  • L’épique intervient souvent dans le récit de la mort des héros (par exemple, le récit de la mort d’Hippolyte dans Phèdre de Racine).  • Le lyrisme : on le retrouve dans l’expression des passions des héros ("Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue", Phèdre, 1677).  • Le tragique intervient lorsque les personnages ont conscience que le destin les accable et qu’ils ne peuvent lutter.  • L’ironie tragique intervient lorsque les personnages constatent avec une certaine dérision qu’ils sont les jouets du destin.  ULYSSE. - Vous êtes jeune, Hector !... À la veille de toute guerre, il est courant que deux chefs des peuples en conflit se rencontrent seuls dans quelque innocent village. (Jean Giraudoux, La guerre de Troie n’aura pas lieu, Grasset, 1985)   

« - La double énonciation théâtrale : Les répliques ont toujours un double destinataire. Grâce à cette double énonciation, le public peut rire des quiproquos (l'amant caché dans le placard tandis que le mari rentre dans la chambre...), des méprises, ou trembler pour un/des héros car il peut arriver que ce public en sache plus que les personnages eux-mêmes sur ce qui se passe exactement.   La structure interne: • L'exposition: Elle ne doit pas excéder le premier acte.

Le spectateur est informé de la situation initiale par des renseignements sur le lieu, le temps, les personnages et l'action. • Le noeud dramatique: Il met en place la série de conflits et d'obstacles qui empêchent la progression de l'action.

Celle-ci peut donc être ponctuée de péripéties (renversement de situation, suite à l'intervention d'éléments extérieurs), de coups de théâtre (renversement brutal), de quiproquos (qui retardent l'action) et de rebondissements (propres à compliquer l'intrigue). • Le dénouement: Il doit être complet et rapide, de manière à résoudre entièrement les conflits présents dans l'intrigue.   Les différents registres:   -La comédie: Dans le cas de la comédie, les sujets sont toujours fictifs.

Toutes les comédies sont des sujets fictifs, inventés pour amuser et divertir le public. Les différentes formes de la comédie: - La comédie classique: Elle se distingue par : • Un sujet emprunté à la vie quotidienne. • Des personnages ordinaires.. »

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