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Le Théâtre De La Cruauté

Publié le 02/10/2010

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Le théâtre, c'est aussi l'espace, le lieu où le spectacle est présenté. Au cours de l'histoire, l'architecture de la scène et de la salle ont et peuvent considérablement changer. D'un spectacle donné dans la rue, à un spectacle donné à un endroit destiné à cela, on est arrivé à une structure moderne : les théâtres polyvalents où peuvent s'exécuter les œuvres de divers genres. Pour sa part, le théâtre expérimental contemporain rejette les contraintes spatiales du théâtre classique et recherche des lieux insolites. Tout comme le Théâtre de la cruauté de Antonin Artaud qui se veut différent du théâtre occidental. Ayant une allure qui éveille les sens plutôt qu’une allure de représentation psychologique. Artaud préfère mettre en scène ce qui pourra toucher son spectateur de façon différente. Il tente de montrer que les mots alignés non plus de sens si rien autours ne les anime ou leur en donne un. Par ce fait nous tenterons d’expliquer que dans Le théâtre de la cruauté, extrait du Théâtre et son double, pourquoi et/ou comment les mots ne doivent plus être pris seulement pour leur sens. Nous tenterons d’expliquer et de comprendre pourquoi il pensait comme cela, en démontrant que les sens non pas seulement qu’une seule signification, que le langage théâtral doit animer le spectateur qui le regarde et finalement les nouvelles façons de présenter le langage par Artaud.

 

En premier lieu, les mots ne doivent plus être pris seulement pour leur sens car ils peuvent être interprétés de différentes façons. Les mots ne doivent pas être pris à leurs sens matériel, mais plutôt au sens large. En effet, le mot cruauté dans le théâtre de la cruauté ne signifie pas essentiellement la souffrance, la froideur extrême ; Artaud s’enrichit plutôt de son sens étymologique : issue du mot latin cruor, qui désigne le sang qui coule. La cruauté évoque donc autant la violence que l’atrocité sanglante et épouvantable. La cruauté coule dans nos veines, et baigne chaque seconde qui passe nos organes, nos yeux, nos lèvres, notre esprit. La cruauté nous fait vivre, nous émeut, nous bouleverse, nous anime, nous transpire. En d’autres mots, Artaud insinue dans son texte que la cruauté est en quelque sorte la vie. Et il cite à la page 158 de son œuvre : « Je ne cultive pas systématiquement l’horreur. Ce mot de cruauté doit être pris dans un sens large, et non dans le sens matériel et rapace qui lui est prêté habituellement. Et je revendique,  ce faisant, le droit de briser avec le sens usuel du langage, […] d’en revenir enfin aux origines étymologiques de la langue qui à travers des concepts abstraits évoquent toujours une notion concrète. « De plus, Artaud, refuse catégoriquement le langage articulé, quelle que soit la forme qu'il prend, qu'il soit oral ou écrit, ce qui le pousse à refuser également les liens logiques qui existent entre les mots. Car selon Artaud, il y a assurément une déformation entre la réalité telle qu'elle est et la réalité telle qu'elle est exprimée par le langage, les mots. Il pense que les mots on perdu leur sens évocatoire, mais surtout que leur sens est unique à la page 171 « […] car je pose en principe que les mots ne veulent pas tout dire et que par nature et à cause de leur caractère déterminé, fixé une fois pour toutes, ils arrêtent et paralysent la pensée au lieu d’en permettre, et d’en favoriser le développement.« Donc, les mots ne doivent pas toujours être compris à leur sens  premier, mais plutôt au sens large.

 

En second lieu, le public qui assiste aux représentations théâtrales préfèrent ce qui fait travailler les sens, la sensibilité. Le langage théâtral doit désormais s'adresser aux sens du spectateur et plus seulement à son esprit. Toute la structure de la scène doit donc lui parler dans la conception d'Artaud : l'éclairage, les éléments du décor, les costumes... Le travail du metteur en scène est de combiner tous ces éléments entre eux pour recréer un nouveau langage théâtral. Au langage articulé, Artaud préfère le langage des signes ; il s'inspire pour cela du théâtre Oriental qui est avant tout fondé sur les signes puisque c'est un théâtre codé, comme un hiéroglyphe. Cette manipulation du sens et de la signification ne se fait plus par un travail sur le texte, mais il se fait directement sur la scène. Le résultat d'une telle représentation a une valeur expressive beaucoup plus forte que celle que produit le langage articulé. C'est une redécouverte du mot par son sens qui produit un choc émotif et qui permet au spectateur de se remettre en contact avec la mise en scène. Les mots énoncés dans les pièces du Théâtre de la cruauté non plus qu’un seul sens, ils évoquent plusieurs sens et font aller l’imaginaire et les sensations des spectateurs. Il l’énonce en faisant une énumération à la page 194 « Mais ces dissonances, au lieu de les limiter à l’emprise à l’emprise d’un seul sens, nous les ferons chevaucher d’un sens à l’autre, d’une couleur à un son, d’une parole à un éclairage, d’une trépidation de gestes à une tonalité plane de sons, etc., etc. « La mise en scène est donc très importante pour donner un sens au mot dans le Théâtre de la cruauté de Antonin Artaud, les mots ont plusieurs connotations et ne sont plus pris au sens premier. En effet, Artaud veut éveiller les sens de son client car c’est pour cela qu’il va voir le théâtre et non pour d’assister à la reproduction intégrale d’un texte psychologique.

En troisième lieu,  dans ce théâtre, Antonin Artaud ne tente pas de retirer complètement le langage, mais de lui donner un nouveau sens et une nouvelle façon de l’exprimer. En effet, Artaud veut utiliser des moyens s’apparentant à la transcription musicale. Il veut en fait que le théâtre ne soit plus seulement qu’un simple dialogue. Il préfère l’intégration de musique, d’images, de sons, de gestes, etc. entre coupé de mots. Ceux-ci auront finalement une signification plus grande et plus importante aux oreilles des spectateurs comme il l’a écrit à la page 145 : « Il ne s’agit pas de supprimer la parole articulée, mais de donner aux mots à peu près l’importance qu’ils ont dans les rêves. « Dans se sens, Artaud accorde une plus grande importance aux mots, à la parole et tout ceci est encadré par un spectacle pour les sens. De plus, pour corriger le fait que le théâtre est trop basé sur le langage ce sera le metteur en scène qui sera reconnu et non pas l’écrivain de la pièce. Les mots de l’écrivain seront transformés en images, en sons, en éclairage et prendront un aspect tout à fait différent de ce qu’ils seraient dans un roman. Le metteur en scène fera parler son spectacle « Ainsi, nous renoncerons à la superstition théâtrale du texte et à la dictature de l’écrivain. «1, donc comme il le dit dans cette phrase les metteurs en scène auront plein contrôle de leur pièce et iront chercher les gens jusque dans leurs esprits. Finalement, Artaud propose plusieurs idées pour ne plus prendre les mots seulement pour leur sens. 

En conclusion, Artaud propose plusieurs façons de faire vivre les mots donc de leur donner vie et sens. Ensuite, il démontre bien que le théâtre doit s’adresser aux sens des spectateurs et finalement les mots ont plusieurs connotations et ne peuvent pas être pris seulement qu’au premier degré.  Ceci  nous a amené a examiner à la loupe les exemples, les citations et à analyser le Théâtre de la cruauté et de démontrer et d’expliquer que les mots ne peuvent pas et ne doivent pas qu’être entendu et filtré par les définitions que nous connaissons de ces mots, mais nous devons nous élever au second degré. Peut-on croire au Théâtre de la cruauté ? Un endroit où le spectateur est au centre de l’action et où tous ses sens sont mis à l’épreuve, le langage fait partie intégrante de notre société et l’exploité de façon différente pourrait  peut-être constituer une nouvelle mode et un nouveau défi.

 

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