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Le Théatre, Un Genre Conventionnel ?

Publié le 05/12/2010

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INTRODUCTION

 

Plusieurs raisons nous pousse à dire que le théatre est un genre conventionnel. en premier lieu nous pouvons d’or & déjà souligner le fait que le théatre a toujours connu des conventions. Dès la Grèce antique le théâtre apparaît comme étant un genre fortement codé, les acteurs portaient des masques, le plan du théatre était fait de telle façon à ce que l’aristocratie ne soit pas mélanger au peuple et que des espaces réservés aux acteurs, au chœur… soit créer.  Pourtant même si  au premier abord nous pouvons penser que son seul but est de divertir il n’est pas sans savoir que seul les pièces qui avaient un fond politique étaient jouées.  De plus, au fil des siècles et selon les pays les conventions ont été modifiées, ont évoluées sans tout fois disparaître.  Nous pouvons prendre l’exemple de la règle des trois unités, à l’époque le théoricien Boileau disait de cette règle que c’était une nécessité afin de pouvoir rendre le spectacle « vraisemblable «.

En second lieu nous pouvons aussi dire que ces conventions sont liées à la nature même du théatre dont la finalité est la représentation. En effet, en faisant la représentation des spectacles dans un espace « fermé « cela rend l’existence des conventions inévitable.  On peut ici prendre l’exemple des théatres orientaux,  ces bâtiments qui sont le plus souvent fermés ont du mal à séparer le côté professionnel (acteurs, loges, coulisses…) au côté non professionnel avec les sièges, le hall d’entrée… De plus il ne faut pas oublier un élement qui a tout de même son importance, le décor.  Celui-ci est censé représenter un élément réel même tout le monde sait que c’est un élément fictif. Les acteurs mais aussi les spectateurs feignent de croire que c’est un élément tout comme ils feignent de croire que les bruits, les lumières sont eux aussi réels.

Enfin, ces conventions sont essentielles à cause de la communication. Elle est rendue complexe parce que l’auteur choisit de parler au spectateur par l’entremise d’acteurs. Cette situation, au moment où la pièce se déroule, conduit chacun à passer un accord tacite indispensable. Tout d’abord, l’auteur utilise des artifices de langage que chacun accepte comme si cela était normal. Ce sont d’abord les monologues sans lesquels on ne saurait rien des pensées du personnage. Concernant les acteurs, personne ne s’étonne du fait qu’on les voit mourir à l’acte V et qu’ils se relèvent pour les applaudissements.  Le spectateur quant à lui est conduit à tenir le rôle de voyeur. Il n’agit pas et les acteurs font comme s’il n’était pas là. Et si parfois, un acteur prend soudain à parti le public, l’effet de surprise qu’il crée, montre bien à quel point il s’agit d’une transgression des conventions. Selon les cas, cela produit un effet comique ou un malaise. Ex : L’Avare III, 7 Harpagon s’adresse au public pour savoir qui lui a volé sa cassette (effet comique). Le spectateur sait que le théâtre est par nature un « artifice  Mais il est un autre type de conventions qui peuvent nous conduire à nous interroger sur l’acceptation et l’approbation du spectateur : ce sont les conventions liées à une époque, une esthétique. 

De ce fait, on pourrait alors se demander pourquoi le spectateur accepte ces conventions.

 

 L’une des premières chose à souligner est que le spectateur accepte ce qui lui semble conforme à son époque. Certains codes culturels véhiculés par le théâtre existent parce qu’ils sont ceux qu’une société à donner. Ils appartiennent à une époque, un temps donné de l’histoire. Le spectateur les accepte tout simplement parce que lui aussi appartient à cette époque et que le théâtre lui semble alors le reflet du monde tel que lui le perçoit. Par exemple, au milieu du XVIIe siècle, en réaction aux fantaisies baroques, on théoriciens des codes nouveaux. Boileau dans son Art poétique justifie la règle des trois unités et celle de la bienséance, au nom de la vraisemblance. L’esthétique dont Boileau s’est fait le porte parole pense gommer « l’artifice « du théâtre. Cette conception est sans doute appropriée au regard du siècle qui l’a instituée. Mais lorsque le monde aura changé et les goûts évolué, ces contraintes auront perdu leur justification voire leur signification. Viendront alors de nouvelles conventions qui, pour un temps, sembleront plus « vraies « parce qu’en accord avec leur époque. le théâtre romantique a voulu révolutionner le théâtre classique.

Nous pouvons aussi souligner le fait que le spectateur sollicite les conventions qui créer une émotion. Ce qui fait que le spectateur du XVIIe adopte les conventions de son temps comme le spectateur du XIX adopte les siennes, c’est qu’à chaque fois ces conventions visent un même but : susciter une émotion. On parle ici d’émotion esthétique. Le plaisir du théâtre passe par celui du langage L’émotion esthétique liée au langage est spécifique au théâtre. Chaque époque construisant ses conventions esthétiques en matière de langage dramatique. 

On connaît l’exemple le plus extrême qui est celui de la pièce en alexandrins. Mais on pourrait aussi évoquer le lyrisme de Claudel.

Pourtant on ne peut nier le fait que, parfois le spectateur semble répugner à dépasser ces conventions, car au-delà du plaisir esthétique chez le spectateur, il faut aussi mentionner une tendance propre à l’homme qui préfère ce qu’il connaît déjà. En matière d’art, il est évident que les conventions subsistent par « conservatisme «. «. Que se soit en peinture ou au théatre ( la bataille d’Hernani qui opposa la jeune France aux classique) Dans l’écriture des pièces elles-mêmes, on retrouve ce conservatisme, ce goût pour les  standards. Les auteurs donnent au spectateur ce qu’il a déjà vu, c’est une façon de s’assurer un succès financier immédiat .Ex : dans le théâtre comique, la facilité consiste à utiliser toujours les mêmes ressorts comme le quiproquo ou la scène de reconnaissance qui permet de mettre fin au quiproquo.16 

 Enfin, vient un moment où ces conventions, au lieu de donner naissance à une émotion esthétique, sclérosent le théâtre. Les créateurs se retrouvent prisonniers d’un système qui n’a plus rien à apporter. C’est le moment pour un homme de faire voler en éclats toutes les certitudes.

En sachant cela, la question de pourquoi le theatre moderne a-t-il chercher à briser les conventions peut alors se poser.

 

 

D’une part, il s’agit d’abord d’en finir avec la notion de réalisme. A la fin XIXe, le théâtre est à l’image de la société qui le produit. D’un côté on a le Vaudeville (ou le Boulevard) et de l’autre côté on a les expérimentations d’un théâtre naturaliste. En fait, ce sont deux facettes d’un même fantasme : le théâtre qui serait une copie du réel. Et c’est cette idée que quelques auteurs (Jarry, Apollinaire, Vitrac) puis surtout le théoricien Antonin Artaud dénoncent.

Par exemple, dans Le théâtre et son double Artaud « condamn[e] la tradition du théâtre écrit, fondé sur le langage et la psychologie, [il] plaide  pour un « Théâtre de la Cruauté «, propre à frapper violemment les sens et l’imagination des spectateurs par le recours à tous les moyens de la mise en scène «.

En un siècle s’opère alors un total boulversement. Le XXe s, par phases successives, renouvelle le théâtre dans toutes ses pratiques. Ce sont d’abord les thèmes qui changent. Le théâtre n’ayant plus à « copier « une réalité, sa thématique s’éloigne et s’élargit. la première moitié du siècle recourt fréquemment au mythe antique.  Cf Les Antigone (Cocteau, Brecht, Anouilh)Le théâtre renouvelle aussi le langage et cette fois, il ne s’agit plus de trouver de nouveaux codes esthétiques. C’est la fonction même du langage, sa faculté ou son incapacité à engendrer la communication. Ex : La Cantatrice chauve de Ionesco. C’est enfin la mise en scène qui est repensée. On s’interroge sur le travail de l’acteur et le rôle du metteur en scène mais aussi sur tous les éléments matériels, les décors, les accessoires (Ionesco, notes et contre-notes) le bâtiment lui-même.

Pour finir, c’est un théatre en quête de sens. Une fois remises en cause les pratiques, les conventions, il faut redonner un sens à la notion même de théâtre. Ainsi se pose la question : qu’est-ce que le théâtre ? Le fait est que le théâtre contemporain a définitivement abandonné l’idée d’un théâtre réaliste Il n’est pas le reflet d’une société, ni d’une idéologie. Plutôt que de s’occuper du « réel «, il s’interroge sur le « vrai «. Au-delà des artifices, de « l’accessoire « il tente d’atteindre une vérité plus large. Par exemple dans Le Roi se meurt de XXXXX.

Dans la Grèce antique, le théâtre avait une dimension sacrée qui depuis s’est perdue. D’une certaine façon, c’est ce sens que l’on tente de retrouver au XXe siècle. Restituer la pleine symbolique de chaque élément du théâtre. Certes, on ne cherche plus à honorer les dieux, comme dans la tragédie antique mais on n’en est pas moins en quête d’une dimension universelle : celle de notre humanité.

 

CONCLUSION

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