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La tolérance suppose-t-elle le scepticisme ?

Publié le 18/02/2004

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LOCKE, 1689) où l'on admit que la charité envers les personnes exigeait que l'on s'abstînt de sévir contre celles qui professaient avec sincérité des croyances erronées. Non seulement la tolérance n'était, sous cette forme, nullement liée au scepticisme, mais elle pouvait se concilier avec une attitude très dogmatique, reconnaissant la vérité (notamment en matière religieuse) comme une et immuable. D'ailleurs, il est bien remarquable que LOCKE lui-même, dans la Lettre sur la tolérance, déclare que « ceux qui nient l'existence d'un Dieu ne doivent pas être tolérés » parce que les promesses, contrats ou serments n'ont plus de valeur pour un athée. On peut cependant se tromper de bonne foi et, en tous cas, la personne humaine est toujours digne de respect. « Leur vie est abominable, écrit MALEBRANCHE (Tr. de Morale, IIe Partie, chap. VII) à propos des pécheurs, mais leur personne mérite toujours de l'estime. » La même formule pouvait être appliquée aux hérétiques, incroyants et autres hétérodoxes. La tolérance ainsi entendue n'est pas complaisance ni même indulgence pour ce qu'on estime être l'erreur. Elle est sympathie : « La tolérance, écrivait É.

Le scientifique ne croit pas une vérité absolue, définitive, des résultats de l'investigation scientifique mais cela n'implique en aucune manière qu'il ne croit pas en un progrès de la recherche scientifique. Autrement dit la recherche même du débat, de l'expression d'idées diverses voire opposées (conçue comme nécessaire au progrès de la science) implique une attitude d'une tolérance non condescendante sans pour autant renvoyer à une attitude sceptique (qui, au sens strict, nierait la possibilité d'aucun progrès).  • On peut se demander toutefois si qualifier cette attitude de « tolérance « ne serait pas abusif dans la mesure où ce terme renverrait toujours plus ou moins à l'idée d'une certaine condescendance et qu'il n'y a à « tolérer « que ce que l'on estime être de moindre valeur ou sans valeur.

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