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Tous les hommes recherchent-ils le bonheur ?

Publié le 10/11/2004

Extrait du document

Définition des termes du sujet

 Le bonheur est généralement défini comme un état de satisfaction durable et de bien-être, que l'on assimile de manière courante à une absence de soucis pénibles et à la possession de certains biens, notamment matériels. La philosophie a toutefois donné des réponses plus spécifiques et plus diverses à la question de la nature du bonheur et de sa recherche, notamment en prenant de la distance par rapport à la possession des biens matériels.  La question est ici de savoir si la recherche du bonheur est le fait de tous les hommes. L'idée de « recherche « implique l'idée d'une certaine activité tendue vers un certain but, l'acquisition d'une certaine chose. Cette activité peut également être comprise comme une démarche de construction de l'objet proposé.  « Tous les hommes, enfin, c'est la totalité des hommes, sans exception – ce qui peut d'ailleurs à considérer que les points de vue de l'espèce d'une part (il est dans la nature de l'homme de rechercher le bonheur), de la communauté politique d'autre part, sont pertinents pour ce sujet.  Il s'agit donc ici de définir à la fois l'homme et le bonheur, et d'envisager leur relation et la nécessité ou la non nécessité de cette relation.    La simple observation nous apprend que tous les hommes ne sont pas heureux. A quoi cela est-il dû ? A un échec de leur recherche du bonheur (donc, à une erreur dans cette recherche), ou, plus radicalement, à une absence pure et simple de cette recherche ? Peut-on dire qu'un homme qui se trompe dans sa recherche du bonheur cherche réellement le bonheur ? Par exemple, peut-on dire d'un homme qui se drogue continuellement pour échapper à la réalité et recherche ainsi un bonheur correspondant à un « paradis artificiel «, qu'il recherche réellement le bonheur ? Ce qui semble visé ici, c'est plus la manière dont les hommes recherchent le bonheur que leur simple souci de la recherche du bonheur. C'est pourquoi il importe définir particulièrement précisément les exigences d'une recherche du bonheur, pour pouvoir distinguer les réelles recherches du bonheur des recherches illusoires, et pourvoir appliquer cette distinction à la manière dont les hommes orientent leur existence.      Textes à utiliser :   Aristote, Ethique à Nicomaque, I, 2. (il serait très utile pour ce sujet de lire l'ensemble du livre I)    « Puisque toute connaissance, tout choix délibéré aspire à quelque bien, voyons quel est selon nous le bien où tend la Politique, autrement dit quel est de tous les biens réalisables celui qui est le Bien suprême. Sur son nom, en tout cas, la plupart des hommes sont pratiquement d'accord : c'est le bonheur, au dire de la foule aussi bien que des gens cultivés ; tous assimilent le fait de bien vivre et de réussir au fait d'être heureux. Par contre, en ce qui concerne la nature du bonheur, on ne s'entend plus, et les réponses de la foule ne ressemblent pas à celles des sages. «          Spinoza, Traité de la réforme de l'entendement (début)

   « Après que l'expérience m'eut appris que tout ce qui arrive communément dans la vie ordinaire est vain et futile, et que je vis que tout ce qui était pour moi objet ou occasion de crainte ne contenait rien de bon ni de mauvais en soi, mais seulement en tant que l'âme en était mue, je me décidai finalement à rechercher s'il n'y avait pas quelque chose qui fût un bien véritable, capable de se communiquer, et tel que l'âme, rejetant tout le reste, pût être affectée par lui seul ; bien plus, s'il n'y avait pas quelque chose dont la découverte et l'acquisition me donneraient pour l'éternité la jouissance d'une joie suprême et continue. «

« Définissez avec précision le bonheur.

Rassemblez vos connaissances sur l'eudémonisme, cette conception de laphilosophie antique pour laquelle le but de la vie humaine est le bonheur.

Demandez-vous si cette problématiquepeut s'appliquer à l'existence moderne.

N'oubliez pas que si le bonheur se révèle inaccessible, sa recherche vainedevient une source de douleur. BIBLIOGRAPHIE ARISTOTE, Éthique à Nicomaque, Garnier-Flammarion, Livres I et X en particulier.

MISRAHI, Le bonheur, Hatier. La poursuite du bonheur constitue une fin universelle de la nature humaine.

C'est ce que Pascale a vu très tôt dansses Pensées : "Tous les hommes recherchent d'être heureux .

Cela est sans exception, quelques différents moyens qu'ils y emploient." .

Pourtant définir le bonheur et les moyens pour y parvenir est chose complexe.

Il s'agit non pasici de savoir si tout le monde recherche le bonheur mais bien si la recherche du bonheur est quelque chose depositif, si les conséquences de celle-ci ne sont pas fâcheuses.

Se pose aussi la question de savoir si l'on peutatteindre le bonheur.

Or le bonheur défini comme état durable de sérénité et de tranquillité semble être une illusion.Comment dès lors, ne pas épuiser ses forces dans la recherche d'un bonheur, que l'on n'arrive pas à définir etimpossible à atteindre? Ne vaut-il mieux profiter de ce que nous offre le présent? Et pourtant la recherche dubonheur n'est-elle pas ce qui nous permet d'agir, de se projeter dans le futur? Le bonheur n'est-il pas plutôtparcours, effort vers quelque chose qu'un état sans douleur? 1.

Le bonheur est illusoire, l'individu s'épuise dans sa quête Pour Kant, dans la critique de la raison pratique , le bonheur est un idéal de l'imagination.

Il est impossible à définir et personne ne peut réellement savoir ce qu'il veut et ce qu'il lui en coûtera pour atteindre un objectif, qui ne luiamènera pas le bonheur. "Veut-il la richesse ? Que de soucis, que d'envie, que de pièges ne peut-il pas par là attirer sur sa tête! Veut-ilbeaucoup de connaissance et de lumières ? Peut-être cela ne fera-t-il que lui donner un regard plus pénétrant pourlui représenter d'une manière d'autant plus terrible les maux qui jusqu'à présent se dérobent encore à sa vue et quisont pourtant inévitables" Kant Pour Schopenhauer, l'existence humaine, comme manifestation de la Volonté, n'est que désir.

Or " Tout désir naît d'un manque, d'un état qui ne nous satisfait pas ; donc il est souffrance, tant qu'il n'est pas satisfait.

Or, nullesatisfaction n'est de durée ; elle n'est que le point de départ d'un désir nouveau.

" (Schopenhauer, Le monde comme représentation et comme volonté) Le bonheur est donc aussi pour ce philosophe une illusion et l'homme qui cherche à être heureux ne fait que désirer davantage et souffre donc d'autant plus.

C'est pour cela queSchopenhauer dit dans " L'art d'être heureux " que "bonheur et jouissance sont de pures chimères qu'une illusion nous indique au loin." Donc la recherche du bonheur épuise l'individu dans mille combats et ne lui apportent que peu de satisfaction.

Deplus, chercher sans cesse le bonheur, c'est aussi s'empêcher de vivre dans le présent et de profiter de ce que nousapporte la vie ici et maintenant. 2.

La recherche du bonheur est mise en mouvement, travail sur soi Le bonheur est donc difficile à définir et à atteindre.

Et pourtant est-ce une raison pour renoncer à le rechercher?Le bonheur nous donne un but à atteindre et donc nous met en mouvement.

En effet, se limiter perpétuellement aumoment présent, c'est aussi une sorte d'immobilisme, c'est se refuser de se projeter vers l'avenir, d'agir.. »

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