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Tout ce qui est possible techniquement est-il pour autant légitime ?

Publié le 09/03/2004

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Les impératifs techniques ne sont pas des impératifs catégoriques : ils sont au service de l'intérêt, et ne disent rien sur la valeur du but visé. «Il ne s'agit pas de savoir si le but qu'on se propose est raisonnable et bon, mais de déterminer ce qu'il faut faire pour l'atteindre «, écrit Kant dans les Fondements de la métaphysique des moeurs. Ce qui signifie que la technique fait abstraction de la conscience morale. L'intérêt, l'efficacité valent-ils d'être universellement désirés ? Ils sont les signes distinctifs de la puissance technique et, en ce sens, n'obligent jamais légitimement le sujet qui se définit toujours comme un sujet moral. On s'interroge en fait sur la valeur du progrès. On sait - ne serait-ce que par expérience - que tout ce qui est techniquement possible n'est pas nécessairement bon pour tous les hommes. L'homme joue à l'apprenti sorcier et son «jeu« n'est pas neutre. Il témoigne d'une idéologie, implicite ou explicite. Limiter la puissance technique ou ne pas la limiter reste essentiellement un problème politique, le projet du monde dans lequel on souhaite vivre.

La technique vise à l'amélioration du bien-être des hommes. De plus, elle permet à l'homme d'accroître son pouvoir sur la nature (Descartes). Aussi la technique est-elle en soi légitime. Mais, la technique échappe au contrôle des hommes. La dangerosité de certaines techniques la rendent illégitime. La faisabilité technique de quelque chose n'implique pas qu'il soit légitime de le réaliser. D'où la nécessité de réglementer le développement et l'usage de nos techniques.

  • I) Tout ce qui est possible techniquement est légitime.

a) La technique nous permet de mieux vivre. b) Le progrès technique ne peut être arrêté. c) Seul le mauvais usage de la technique est néfaste pour l'homme.

  • II) Tout ce qui est possible techniquement n'est pas légitime.

a) Cloner un homme est-il légitime ? b) Technique et destruction de masse. c) La technique nous échappe.

.../...

« Le clonage est-il légitime?Depuis plusieurs années, on a la possibilité technique de cloner des êtres humains, c'est-à-dire de reproduire àl'identique n'importe quel individu.

Est-il pour autant légitime de le faire? Le clonage d'êtreshumains soulève de lourdes objections d'ordre éthique, notamment en raison du fait qu'il rabaisse les êtreshumains ainsi créés au rang d'objets. Il y a des techniques de destructionL'on a observé que les plus grands progrès techniques étaient réalisés pendant les guerres.

La course à lapuissance militaire à toujours été l'un des moteurs du développement technique.

C'est ainsi que sontélaborées les techniques de mort, les inventions comme les bombes, créées expressément pour détruire ettuer. La technique n'est pas maîtriséeCertaines techniques, même instituées au service de l'homme, peuvent finir par se retourner contre lui.

Ainsi,les industries polluantes mettent-elles en danger l'homme en détruisant son environnement.

De même,l'utilisation de l'atome présente-t-elle des risques qui ne sont pas toujours bien maîtrisés, comme la productionde déchets radioactifs. La technique et la science ont apporté d'indéniables progrès à l'humanité.

Il n'est pas question de revenir enarrière.

La question qui se pose alors est une question d'ordre moral : tout ce que l'ingéniosité humaine estcapable d'imaginer et de réaliser concrètement, grâce au développement gigantesque des sciences et destechniques, doit-il être réellement voulu pour l'humanité ou faut-il savoir renoncer à concrétiser des inventionsau nom de la morale ? C'est le problème aujourd'hui, par exemple, du clonage humain, du génie génétique.Kant a mis l'accent sur les dangers d'un apprentissage technique quiprivilégie l'acquisition d'un savoir-faire et l'emploi des moyensnécessaires pour atteindre le but à réaliser, mais qui néglige laformation du jugement et de la réflexion sur la valeur des finspoursuivies.

Les impératifs techniques ne sont pas des impératifscatégoriques : ils sont au service de l'intérêt, et ne disent rien sur lavaleur du but visé.

«Il ne s'agit pas de savoir si le but qu'on se proposeest raisonnable et bon, mais de déterminer ce qu'il faut faire pourl'atteindre », écrit Kant dans les Fondements de la métaphysique desmoeurs.

Ce qui signifie que la technique fait abstraction de laconscience morale.L'intérêt, l'efficacité valent-ils d'être universellement désirés ? Ils sontles signes distinctifs de la puissance technique et, en ce sens,n'obligent jamais légitimement le sujet qui se définit toujours comme unsujet moral.

On s'interroge en fait sur la valeur du progrès.

On sait – neserait-ce que par expérience – que tout ce qui est techniquementpossible n'est pas nécessairement bon pour tous les hommes.

L'hommejoue à l'apprenti sorcier et son «jeu» n'est pas neutre.

Il témoigne d'uneidéologie, implicite ou explicite.

Limiter la puissance technique ou ne pasla limiter reste essentiellement un problème politique, le projet dumonde dans lequel on souhaite vivre.

• La technique, parce qu'elle fait passer la science aux actes, pose le problème de la finalité — voire dela moralité de la science : l'arme nucléaire, par exemple, est-elle seulement la perversion d'un pur et innocentdésir de connaître ? ou bien, la science est-elle responsable, dès son principe, des terrifiantes applicationsqu'on en peut faire ?• Les dangers que font aujourd'hui courir à l'humanité les progrès techniques (cf.

également les manipulationsgénétiques) mettent-ils en cause l'usage qu'on fait de la science ou la science elle-même ? « L'esprit humain,déclarait Auguste Comte, doit procéder aux recherches théoriques en faisant complètement abstraction detoute considération pratique » (Comte, Cours de philosophie positive, 1830/1842).

Mais est-il possible, et sioui, est-il légitime de procéder de la sorte ? Quelle que soit votre réponse, la question est incontournabledans tout devoir tournant autour de la valeur de la science. [Conclusion] Le sujet nous demande si l'on doit développer de manière illimitée les sciences et les techniques, sans sesoucier des conséquences de l'instrumentalisation du monde mais aussi de l'homme que ce développemententraîne – car rien n'échappe à la technique, pas même l'homme.

On peut répondre de deux façons.

Soit l'on yvoit, comme Freud, une course mortelle autodestructrice.

Soit l'on considère, comme François Dagognet, que. »

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