Devoir de Philosophie

Tout a-t-il une raison d'être ?

Publié le 17/01/2004

Extrait du document

Celui qui considère comme évident son existence ne se pose pas réellement la question se si oui ou non elle a un sens ; celui qui se la pose généralement est dans une situation telle que le sens de son existence a perdu de son sens. Ce n'est ainsi pas pour rien que l'existentialisme qui pose la question de ce sens même de l'existence se trouve lié dans une certaine mesure à la littérature de l'absurde. De plus la question « tout a-t-il une raison d'être » ne se réduit pas à « ai-je une raison d'être » à moins d'être mégalomane et de se considérer comme universel, comme étant le tout. En effet la question a pour premier mot le connecteur logique universel : « tout » ce qui dramatise la question et l'universalise. Cependant répondre non à cette question ne reviendra pas à enlever tout sens à l'être, sinon dire qu'il existe des éléments, des choses qui n'ont pas de raison d'être. La question est pour le moins problématique et difficile car premièrement elle englobe la totalité de l'être, deuxièmement parce qu'elle contient un paradoxe qui oppose une thèse rationaliste - tout a une raison d'être, et une thèse tragique : tout n'a pas de raison d'être, il y a de l'absurde, du non sens. Il va s'agir de dépasser ces oppositions, de trancher ce dilemme.   Plan   I. La quête métaphysique première : trouver une raison à tout être II. Remise en question de cette prétention dogmatique : tout n'a pas une raison d'être III.

 

« Tout a-t-il une raison d'être ? « est une question qu'on s'est tous au moins posée un jour partiellement par le biais de la question : pourquoi ? En effet pourquoi le ciel est-il bleu ? Cette question s'interroge sur la cause du bleu du ciel – elle cherche des raisons scientifiques. Quel est ma raison d'être, de vivre, revient à la question : pourquoi existè-je ? Ici l'on s'attarde sur le sens existentiel du pourquoi. Se poser la question du sens de l'existence, en outre, implique implicitement une remise en question de celle-ci. En effet celui qui se pose la question du sens de son existence n'est pas celui qui en est assuré. Celui qui considère comme évident son existence ne se pose pas réellement la question se si oui ou non elle a un sens ; celui qui se la pose généralement est dans une situation telle que le sens de son existence a perdu de son sens. Ce n'est ainsi pas pour rien que l'existentialisme qui pose la question de ce sens même de l'existence se trouve lié dans une certaine mesure à la littérature de l'absurde. De plus la question « tout a-t-il une raison d'être « ne se réduit pas à « ai-je une raison d'être « à moins d'être mégalomane et de se considérer comme universel, comme étant le tout. En effet la question a pour premier mot le connecteur logique universel : « tout « ce qui dramatise la question et l'universalise. Cependant répondre non à cette question ne reviendra pas à enlever tout sens à l'être, sinon dire qu'il existe des éléments, des choses qui n'ont pas de raison d'être. La question est pour le moins problématique et difficile car premièrement elle englobe la totalité de l'être, deuxièmement parce qu'elle contient un paradoxe qui oppose une thèse rationaliste – tout a une raison d'être, et une thèse tragique : tout n'a pas de raison d'être, il y a de l'absurde, du non sens. Il va s'agir de dépasser ces oppositions, de trancher ce dilemme.

« I. 1.

La question du pourquoi, celle de l'âge théologique et métaphysique Auguste COMTE distingue trois états de la connaissance, l'état théologique, l'état métaphysique, et l'étatpositif.

L'état théologique correspond à celui de l'enfance de l'humanité dans lequel l'esprit recherche lacause des phénomènes en attribuant aux objets des intentions ou en supposant l'existence d'être supra-sensible.

Le fétichisme, l'animisme, et la croyance en un Dieu.

On peut rapprocher l'âge métaphysique del'âge théologique dans notre interrogation dès lors qu'il suppose aussi la question du « pourquoi? » même si laréponse apportée est différente, plus abstraite. Ainsi le principe de Dieu des philosophes. 2.

Tout a une raison d'être Cette quête absolue de la raison d'être concernant tous les êtres sans exception, on la retrouve chez lesStoïciens.

Le monde dans le système stoïcien est dominé par la raison et par le Destin.

Rien ne peut êtresans cause.

Deux principes régissent la doctrine stoïcienne : l'un est la cause unique, l'autre reçoit cettecausalité sans faire de résistance. SENEQUE : « Vous voulez savoir ce qu'il faut entendre par cause ? - C'est la raison qui agit c'est à dire Dieu.Tout ce que vous venez d'énumérer » (matière, modèle, fin) « ne constitue pas de multiples causesparticulières, mais procède d'une seule : de la cause qui agit.

» 3.

Dieu comme raison de tout : de l'être et de la connaissance Descartes propose une démonstration de l'existence de Dieu, autrement dit il rend raison de ce que lesStoïciens considèrent comme étant le principe de raison.

Mentionnons rapidement les preuves de Descartesayant trait à l'existence de Dieu : on peut dégager 3 preuves cartésiennes de l'existence de Dieu : lapremière à partir de l'idée de perfection, la seconde « Dieu est cause de mon être et existe hors de moi » etcelle que nous allons développer la preuve ontologique.

Elle se décompose en trois temps : 1.

Dieu est unêtre parfait ; 2.

L'existence est une perfection ; 3.

Dieu a pour propriété l'existence.

C'est donc un syllogismequi a pour conclusion que Dieu existe.

Cette preuve est de l'ordre de l'a priori.

L'existence de Dieu est censéeêtre prouvée par la simple analyse du concept de Dieu « [...] je ne puis concevoir Dieu sans existence, il s'ensuit que l'existence est inséparable de lui, et partantqu'il existe véritablement: non pas que ma pensée puisse faire que cela soit de la sorte, et qu'elle impose auxchoses aucune nécessité ; mais, au contraire, parce que la nécessité de la chose même, à savoir del'existence de Dieu, détermine ma pensée à le concevoir de cette façon.

» Donc l'existence de Dieu une fois démontrée, Dieu s'avère être raison d'être de tout et de toutes nosconnaissances. Remise en question de cette prétention dogmatique : tout n'a pas une raison d'être II. 1.

Remise en question de la raison d'être de Dieu Cette preuve de l'existence de Dieu est néanmoins remise en question à plusieurs reprises.

Kant dans laCritique de la raison pure, y oppose plusieurs réfutations : « Il peut bien être permis d'admettre l'existence d'un être souverainement suffisant, comme cause de tousles effets possibles, pour faciliter à la raison l'unité des principes d'explication qu'elle cherche.

Mais oser sepermettre de dire même qu'un tel être existe nécessairement, ce n'est plus la modeste expression d'unehypothèse permise, c'est, au contraire la prétention orgueilleuse d'une certitude apodictique ; car laconnaissance de ce qu'on se vante de connaître comme absolument nécessaire doit aussi comporter uneabsolue nécessité.

» 2.

Remise en question du rationalisme dogmatique C'est ce rationalisme dogmatique que Kant prétend dans la Critique de la raison pure passer à la question.

La raison n'a pas un pouvoir illimité.

Ce sont ces limites que Kant souligne dès la préface.

En effet la raisonscientifiquement ne peut pas tout expliquer.

Ici nous assistons à une véritable remise en cause du : tout aune raison d'être – raison au sens de principe d'explication théorique. « Cet essai réussit à souhait et promet à la métaphysique, dans sa première partie, où elle ne s'occupe quedes concepts a priori dont les objets correspondants peuvent être donnés dans l'expérience conformément àces concepts, le chemin sûr d'une science.

[...] Mais cette déduction de notre pouvoir de connaître a prioriconduit, dans la première partie de la métaphysique, à un résultat étrange et qui, en apparence, est trèspréjudiciable au but qu'elle poursuit dans sa seconde partie : c'est qu'avec ce pouvoir nous ne pouvons pas dépasser les limites de l'expérience possible, ce qui pourtant est l'affaire la plus essentielle decette science .

»(Nous soulignons dans le texte) Ainsi Kant limite le pouvoir explicatif de la raison aux objets de l'expérience.

Ainsi Dieu, la liberté, l'âmen'auraient pas de principes explicatifs dès lors qu'ils ne sont pas objets de l'expérience sensible.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles