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Toute connaissance autre que scientifique doit elle etre considérée comme une illusion ?

Publié le 27/02/2005

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scientifique

Il s'agit d'abord de définir (au moins brièvement) la spécificité de la connaissance scientifique : ses fondements, sa méthode rigoureuse (ensemble de procédures strictement codifiées), son objectivité fondée sur la seule raison et sur une mathématisation croissante du réel. On pourra alors chercher à savoir si le type de connaissance objective que la science se propose d'atteindre est le seul mode de connaissance légitime. En face de la raison objective, le sentiment, l'affectivité n'ont-ils aucune valeur gnoséologique ? On pourra ici se référer à Pascal qui voyait dans ce qu'il nommait le « coeur « une puissance intellective supérieure à la raison , ou à Bergson qui faisait de l'« intuition « le mode supérieur de connaissance, celui de la connaissance vraie. Et si l'on admet la validité de ces modes de connaissance - qui jouent un rôle essentiel dans la religion et dans l'art, ou tout simplement dans notre commune et quotidienne relation avec autrui et le monde - on peut alors procéder à un renversement de perspective, poser la question des limites de la raison et se demander si ce n'est pas la science elle-même qui doit être considérée comme une illusion. On peut d'ailleurs se poser la question de savoir si, comme le voulait Nietzsche, ce n'est pas toute connaissance, si ce n'est pas la vérité elle-même qui seraient illusoires.

Une connaissance, c'est un savoir sur un sujet, qui permet de parler et d'user de ce sujet d'une manière fondée et non hasardeuse. La connaissance scientifique se définit comme une connaissance purement rationnelle, utilisant des méthodes précises, et prétendant à un grand degré d'exactitude justement grâce à la rigueur de ces méthodes. Une illusion, enfin, est toute chose que l'on tient pour vraie ou réelle alors qu'elle ne l'est pas en réalité ; c'est donc une erreur, qui ne mérite donc pas le nom de connaissance. La question revient donc, en un sens, à la question de savoir si une connaissance non scientifique reste une connaissance. Finalement l'enjeu est celui de la définition du critère de l'illusion en relation avec la notion de connaissance, et en particulier de connaissance scientifique, dans le but de définir en dernier lieu les critères de la connaissance. Une question préliminaire se pose : quelles sont les connaissances non scientifiques, et quels sont leurs critères ? On peut considérer la connaissance en un sens très large, comme tout ce sur quoi nous possédons un savoir fixe – et alors il y a de nombreuses connaissances non scientifiques (qui concernent par exemple les manières de vivre, les usages sociaux, qui échappent à toute règle scientifique mais constituent cependant des codes fixes que l'on peut connaître). La connaissance par la foi est une connaissance scientifique – le croyant cherche à connaître Dieu, on lui dispense un savoir relatif à cette aspiration, qui ne passe par rien de scientifiquement fondé mais a pourtant force de connaissance pour le croyant. Mais peut-on appeler connaissance tout ce que l'on croit savoir ? Se pose la question du critère de la connaissance. Or la particularité de la connaissance scientifique est justement de rechercher et d'énoncer des règles et des méthodes fixes permettant de garantir la fiabilité de ce qu'elle pose, autrement, de donner des moyens de vérifier que ce qu'elle avance n'est pas illusoire mais fondé. Il faudra questionner ce présupposé de la fiabilité de la connaissance scientifique, et envisager peut-être d'autres manières de fonder la validité de la connaissance, afin de répondre à la question posée par le sujet.

Il s'agit d'abord de définir (au moins brièvement) la spécificité de la connaissance scientifique : ses fondements, sa méthode rigoureuse (ensemble de procédures strictement codifiées), son objectivité fondée sur la seule raison et sur une mathématisation croissante du réel. On pourra alors chercher à savoir si le type de connaissance objective que la science se propose d'atteindre est le seul mode de connaissance légitime. En face de la raison objective, le sentiment, l'affectivité n'ont-ils aucune valeur gnoséologique ? On pourra ici se référer à Pascal qui voyait dans ce qu'il nommait le « coeur « une puissance intellective supérieure à la raison , ou à Bergson qui faisait de l'« intuition « le mode supérieur de connaissance, celui de la connaissance vraie. Et si l'on admet la validité de ces modes de connaissance — qui jouent un rôle essentiel dans la religion et dans l'art, ou tout simplement dans notre commune et quotidienne relation avec autrui et le monde — on peut alors procéder à un renversement de perspective, poser la question des limites de la raison et se demander si ce n'est pas la science elle-même qui doit être considérée comme une illusion. On peut d'ailleurs se poser la question de savoir si, comme le voulait Nietzsche, ce n'est pas toute connaissance, si ce n'est pas la vérité elle-même qui seraient illusoires.

 

scientifique

« humain, par sa nature, emploie successivement dans chacune de ses recherches trois méthodes de philosopher,dont le caractère est essentiellement différent et même radicalement opposé : d'abord la méthode théologique,ensuite la méthode métaphysique et enfin la méthode positive.

De là, trois sortes de philosophie, ou de systèmesgénéraux de conceptions sur l'ensemble des phénomènes, qui s'excluent mutuellement ; la première est le point dedépart nécessaire de l'intelligence humaine ; la troisième, son état fixe et définitif ; la seconde est uniquementdestinée à servir de transition.

Dans l'état théologique, l'esprit humain, dirigeant essentiellement ses recherches versla nature intime des êtres, les causes premières et finales de tous les effets qui le frappent, en un mot, vers lesconnaissances absolues, se représente les phénomènes comme produits par l'action directe et continue d'agentssurnaturels plus ou moins nombreux, dont l'intervention arbitraire explique toutes les anomalies apparentes del'univers.

Dans l'état métaphysique, qui n'est au fond qu'une simple modification du premier, les agents surnaturelssont remplacés par des forces abstraites, véritables entités (abstractions personnifiées) inhérentes aux divers êtresdu monde, et conçues comme capables d'engendrer par elles-mêmes tous les phénomènes observés, dontl'explication consiste alors à assigner pour chacun l'entité correspondante.

Enfin, dans l'état positif, l'esprit humain,reconnaissant l'impossibilité d'obtenir des notions absolues, renonce à chercher l'origine et la destination de l'univers,et à connaître les causes intimes des phénomènes. SECONDE CORRECTION [La connaissance est une construction élaborée par l'intelligence à partir de la perception.

L'interprétationscientifique n'est pas la seule connaissance possible. L'«homme d'expérience» en fait la preuve.] La science n'est pas toute la connaissanceIl faut opérer une distinction entre connaissance et science.

Dans une culture où règne le discours mythique,il peut y avoir des connaissances sur la nature, les hommes, les effets bénéfiques ou maléfiques des plantes,etc.

Et pourtant, il n'y a pas de science au sens que nous donnons aujourd'hui à ce terme.

De même, dans lafoi religieuse, on peut «connaître» Dieu, sans besoin de démonstration scientifique. L'expérience peut donner une connaissance qui n'est passcientifiqueOn appelle homme d'expérience celui qui a beaucoup vécu et se seraitinstruit au contact de réalités diverses.

Ce que cet homme saitd'expérience, ce qu'il sait pour l'avoir éprouvé, vaudrait plus que toutethéorie.

L'habitude, comme fruit de l'expérience, serait même commel'affirme Hume «le grand guide de la vie humaine».

L'hommed'expérience, le sage que l'on consulte parce qu'il sait ce qu'il convientde faire, n'a pas une connaissance de type scientifique.

Et pourtant, ilconnaît l'homme et n'ignore rien des mécanismes qui le régissent.

Sur leplan de l'action, les situations que nous rencontrons sont parfois sisingulières et complexes que les leçons du passé ne servent à rien sansla capacité d'analyser rapidement les données du problème.

Sur le plande la spéculation, on peut même soutenir, avec Descartes, que lesleçons de la vie ne sont d'aucun secours.

Le voyageur égaré dans laforêt qui hésite sur la direction à suivre doit prendre des décisions quilui permettront de sortir de son état de doute.

La loi de l'action estd'être raisonnable quand elle ne peut être rationnelle.

Ce qui estraisonnable c'est de ne pas hésiter perpétuellement sur la direction àprendre, même si un choix irrationnel met fin à la délibération.Aussi Descartes conseille-t-il au voyageur égaré de marcher le plusdroit qu'il peut vers un même côté car arriver quelque part est mieuxque piétiner sur place.

En revanche, l'esprit en quête de vérité doit provoquer des raisons de douter et seméfier de la séduction du probable car il peut arriver que ce qui nous paraît probable et même très probablesoit faux et que ce qui est vrai ne nous paraisse pas probable. La perception est une connaissancePour Hume, sont données à l'esprit d'abord des impressions, à savoir des perceptions vives, et en second lieules idées qui en sont les copies affaiblies (Traité de la nature humaine).

Au point de départ de sa philosophie,nous rencontrons donc, non seulement des données élémentaires, mais encore des données qui ne sedistinguent que par la manière dont nous en faisons l'expérience.

Il n'y a pas d'extériorité, celle des chosesdont nous instruisent les sens, ni d'intériorité, celle de l'esprit quand il réfléchit sur lui-même : il n'y a que. »

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