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Toute connaissance commence-t-elle par une sensation ?

Publié le 27/02/2005

Extrait du document

L'esthétique transcendantale a pour objet les deux formes a priori de l'intuition: le temps et l'espace. Pour que je puisse me représenter des choses comme distinctes et étendues, il faut que la représentation de l'espace soit posée comme fondatrice. On peut se représenter un espace vide d'objets, mais on ne peut penser un objet en dehors d'une représentation spatiale. Ainsi, l'espace n'est pas un concept car il peut avoir une multitude infinie de représentations. Sur le caractère a priori de l'espace se fonde la certitude nécessaire de tous les principes de géométrie. L'espace est donc la condition subjective qui permet une intuition extérieure, mais les conditions particulières de la subjectivité humaine ne peuvent pas être celles de la possibilité des choses. Elles sont conditions de leurs mani­festations phénoménales. L'espace contient les phénomènes, mais pas les choses en soi. La seconde forme de l'intuition pure est le temps car, procédant par analogie avec l'espace, on voit que l'on peut se représenter le temps sans objet, mais non les phéno­mènes hors du temps. Nous ne pourrions pas percevoir des événements ou des objets comme successifs ou simultanés si le temps, comme forme de l'intuition, n'était présent en nous a priori.

L'enfant qui apprend progressivement, fait l'expérience des obstacles qu'il a devant lui, il apprend la distance, il apprend à les contourner et cela de manière sensible, la sensation étant pour lui certainement motif de connaissance, mais la connaissance que l'enfant a acquise correspond-elle à toute connaissance ?

Toute connaissance commence-t-elle avec la sensation ?  La sensation est une donnée presque impossible à saisir dans sa pureté mais dont on s'approche comme d'une limite, ce serait l'état brut et immédiat conditionné par une excitation physiologique susceptible de produire une modification consciente en d'autre terme, ce qui resterait d'une perception si on en retirait tout ce qui s'y ajoute la mémoire, l'habitude, l'intelligence, l'entendement, la raison, et si l'on rétablissait tout ce que l'abstraction en écarte, notamment le ton affectif , l'aspect dynamogénique ou inhibitoire qu'elle présente.

       Le premier problème est que nous savons qu'il faut se méfier des sensations, du fait même qu'elles sont remplies de subjectivité et qu'elles ne nous donnent pas l'universalité des principes de la raison, car elles sont souvent du domaine de l'individuel et du singulier. Le sujet est d'autant plus difficile qu'il parle d'une sensation, et non de la sensation, mais justement de quelle sensation s'agit-il au juste ?

 

Nous allons entreprendre dans un premier temps l'examen des diverses connaissances afin de comprendre ce qu'elles tiennent d'une sensation, ensuite nous nous demanderons si une sensation est à l'origine ou le fondement de la connaissance pour voir ensuite que ce n'est que la collaboration de la raison et de la sensation qui nous offre les meilleures garanties pour obtenir une connaissance.

« exclusivement basées sur ses sensations primitives : la première question est de savoir s'il s'agit réellement d'uneconnaissance qu'il acquiert en se positionnant ainsi par rapport aux choses.

Dans cette attitude habituelle , il y amanifestement une attitude dans laquelle la conscience du sujet semble s'être détachée.

2 La position sceptique : ni la sensation, ni l'entendement ne peuvent être le commencement de touteconnaissance Sans nul doute les sens nous disent quelque chose sur la réalité des choses, c'est-à-dire qu'elle nous donne un êtrede la réalité que nous nommons péremptoirement chose, mais toute la question est en effet de savoir ce que vautce type de connaissance et si cela est effectivement les choses que nous visons, en agissant ainsi ?.

C'est encessant de concentrer exclusivement sur les objets des sens , et se positionnant de manière radicale sur le sujet ,que les sophistes grecs mirent en doute la croyance en la réalité des choses par le doute, c'est-à-dire un acte del'esprit qui consiste à se demander si une assertion est vrai ou fausse mais qui n'y répond pas actuellement, soit qu'ilne peut pas, soit qu'il veut pas, ou soit alors qu'il remette d'y répondre.

Le doute de la réalité des choses a aumoins un objectif non négligeable : outre qu'il est, par opposition à la connaissance vulgaire, un questionnementproprement philosophique parce que critique, il est à espérer qu'une fois ce problème de la connaissance des chosesrésolus, nous pourrons poser l'existence des choses de manière plus rationnelle c'est-à-dire insufflant à notredémonstration les preuves qu'il maquait à la connaissance sensible lors de sa tentative de connaître les choses demanière immédiate, c'est-à-dire de manière absolues.

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Mais encore faut-il le remarquer, le doute poussé dans ses profonds retranchements conduit aux scepticismes,c'est-à-dire à une attitude d'esprit qui consiste à dire que les choses et leurs connaissance demeurentinaccessibles.

Encore faut-il expliquer cette théorie sceptique qui a si souvent été tourné en dérision.

Revenonspour cela à la « pragmata » des sceptiques pour comprendre le sens de leur questionnement.

Pyrrhon dans sesIndalmoi montre que le questionnement sceptique se donne un objet extrêmement vaste , puisque « pragmata » désigne « ce qu'il y a » c'est-à-dire tout ce qui est donné et que l'habitude nous fait désigner par le terme de réalité, que ce soit un élément extrait de la totalité ou une totalité prise en tant que telle.

En affirmant que les chosessont indifférenciées , indécidables , indéterminables, Pyrrhon ne veut pas dire que pour nous elles ne présententaucune configuration stable, mais qu'en soi elles ne possèdent aucune propriété inhérente à leur nature qui leurdonnerait une intensité d'être , une valeur ontologique incontestable.

Certes ce que nous imaginons immobiles ouinaltérable se révèle changeant , mais inversement ce que nous tenions pour instables , étant soumis à la répétition, ou obéissant à des régularités se détache sur le fond d'une permanence , qui s'avère à son tour être l'effet dumouvement et ainsi à l'infini.

Les choses se manifestent donc dans un constant mouvement tournant .

Ainsi ellesnous échappent quand nous voulons les saisir, se présentant selon des configurations changeantes .

On ne peutleur assigner une essence stable , ni les ordonner ou les hiérarchiser en fonction d'un critère ontologique fixe.Aucune substance étant capable de constituer le sujet d'une quelconque prédication, toute prédication devientimpossible.

C'est de là que Pyrrhon parvient à la neutralisation du jugement et en déduit le principe d'indécidabilitégnoséologique : « par conséquent ni nos sensations, ni nos opinions ne sont vraies pas plus que fausses.

Il n'estdonc pas nécessaire de leur faire confiance, mais nous devons demeurer sans opinion » .

C'est dire quel'impossibilité de la connaissance certaine est présentée comme l'impossibilité d'assigner aux choses une nature.

Endistinguant sensation et jugement, le fragment indique que les deux sources de connaissance sont égalementdisqualifiées : le phénomène livré dans une évidence perceptive immédiate ne saurait constituer ni une donnéefiable, ni un modèle de fiabilité puisqu' aucune permanence sensorielle ne saurait fonder une cohérence dans lareprésentation..

Le scepticisme récuse certes totalement la possibilité pour la philosophie de fonder la connaissance du vrai sur leschoses.

Mais n'affirmant pas dogmatiquement cette impossibilité, il maintient la question de la connaissance commeproblème ouvert, objet d'une réflexion constante qui ne peut qu'être d'ordre philosophique.

Au lieu de se demander àquelle condition une connaissance est possible, il se demande pour quelles raisons elle ne l'est pas : la raison nesaurait fonder l'instrument d'une fondation.

Sans nul doute qu ‘en l'absence de permanence, au niveau des choses, nous ne pouvons obtenir une connaissancesûre et indubitable sur ces mêmes choses puisqu'elles changent , elle évoluent, et sont jetées dans le devenir.Pourtant le but, ou le rêve du philosophe c'est de fixer les choses dans une essence stable dans le seul but de lesconnaître.

C'est du domaine du réalisable dans l'hypothèse de se dessaisir du domaine des sens : il est à sedemander si nous ne parviendrions pas à connaître les choses si nous faisions l'effort de nous détacher du sensibleet de nous tourner vers une connaissance intellectuelle des choses.

On nous objectera qu ‘une connaissanceintellectuelle des choses renouvelle la mise en garde des sceptiques sur ce genre même de connaissance.

Les deuxsources de connaissance étant disqualifiées pour les sceptiques.

Mais en dépit des erreurs des sens , deschangements et des contradictions de l'expérience, l'homme peut atteindre le réel.

C'est seulement dans laconnaissance intellectuelle que l'homme trouvera des concepts stables et définis , là s'appliqueront les concepts dela raison.

III la réponse de la sagesse : la collaboration de la raison et de la sensation pour fonder touteconnaissance. »

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