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Toute conscience est elle implicitement morale ?

Publié le 11/03/2005

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conscience
Il s'agit donc de promouvoir une conception objective de la conscience comme émancipée fondamentalement de toute implication mondaine, et donc relevant explicitement d'une indifférence morale.   II La conscience psychologique comme fondement nécessaire d'une conscience morale : Descartes et Kant   -Descartes : cependant, il est paradoxal que l'influence majeure de Husserl se trouve être Descartes. Car à travers le cogito, Descartes découvre certes l'absoluité de notre état de conscience, qui permet de rendre certaine notre existence (Discours de la méthode). Mais cette certitude n'est pour Descartes qu'un premier pas fondamental et nécessaire certes, mais qui doit servir à découvrir la certitude de l'existence de Dieu, et à fonder l'arbre de la science humaine (Discours de la méthode encore). Dès lors, la conscience apparaît nécessairement comme implicitement morale, car elle contient en elle le germe d'une démarche scientifique, le fondement qui mène l'homme à la dernière des sciences que Descartes estime possible, celle de la morale.   -Kant, dans la Critique de la raison pratique, pousse le raisonnement plus loin : si la conscience est implicitement morale, c'est qu'elle apparaît comme libre et détachée du monde extérieur, alors qu'elle est confrontée au divers empirique de ce monde. Son universalité n'est donc pas donnée comme chez Husserl : elle est à conquérir dans sa dimension de conscience pratique, qui doit guider notre action sur les circonstances empiriques que nous rencontrons. Pour se faire fondement de l'existence humaine authentique, la conscience doit faire face à sa propre tâche d'universalisation. Cette tâche est intrinsèquement (en elle-même, dans sa forme même) morale : elle est un "devoir", elle fonde la forme du "devoir", et doit conduire l'homme à déterminer les critères du bien et du mal. La conscience pour Kant est donc implicitement morale par la tâche qui lui incombe, à savoir expliciter cette moralité en se faisant "devoir".

HTML clipboard La phrase est extraite d'un livre du philosophe Alain, Les arts et les dieux. Se poser la question du sens de cette question, c'est réussir à voir en quoi elle pose problème, et quels enjeux elle véhicule, quelle transformation de la définition de la conscience et de la morale elle peut impliquer. On peut y parvenir en s'appuyant sur la notion d'implicite. En effet, soit la conscience se présente comme pur phénomène psychologique, sans aucun lien direct avec la morale, soit au contraire immédiatement comme conscience morale, "voix de la conscience" nous indiquant ce qui est bien ou mal. Dès lors, n'y a-t-il pas conflit entre les deux ? Comment penser le lien entre des deux formes de conscience ? Une conscience morale est-elle contenue secrètement dans toute conscience psychologique ? Mais de quelle façon ? Et si oui, est elle "toujours" cachée ? Peut-elle devenir claire, explicite ?

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« Introduction La conscience est un thème philosophique qui a divisé de nombreux philosophes.

En effet elle désigne laconnaissance qu'a l'Homme de lui-même, de ses pensées ou de ses actes.

Cependant il nous faut séparer différentsniveaux de conscience : la conscience psychologique, sentiment immédiat qu'a l'Homme de lui-même, et laconscience morale qui représente notre notion du bien et du mal.La question qui se pose alors est de savoir si l'on est d'abord conscient de soi ou du monde extérieur.

Autrement ditla conscience est-elle innée, présente en nous dès la naissance, ou acquise, c'est à dire transmise à chaqueindividu dans son enfance puis tout au long de sa vie par le monde extérieur au moyen de pression ? Mais d'un autrecôté, comment la conscience, qui désigne cette intériorité propre qui anime chaque Homme, peut-elle être morale,en ce sens que la morale représente un ensemble de règles de conduite et de valeurs propres à un groupe social ?Nous pouvons supposer que la conscience, présente en germe dès la naissance, va au fil de notre existence sedévelopper en fonction des diverses pressions subies par l'individu, et ainsi contribuer à en faire un Homme uniqueparmi les autres. I. Etymologiquement, conscience signifie « avec savoir » : cum-scire, cependant les philosophe lui reconnaissentdifférentes origines.

Les philosophes classiques s'accordent à voir dans la conscience une réalité substantielle,différente du corps.

Or la philosophie irrationnelle de Nietzsche ne fait de la conscience qu'un prolongement du corpshumain, en aucun cas un instinct divin ou l'Âme au sens chrétien du terme (Dieu tel une lumière éclairant notreesprit) : il s'agit là de l'origine biologique ou organique de la conscience.

En effet selon lui, en référence au mythe deProméthée, elle ne s'est développée chez l'Homme que parce qu'il était l'animal le plus faible.

Véritable moyen decommunication entre les Hommes qui ressentaient la peur face au monde hostile les entourant, la conscience les apoussés à se regrouper : « La conscience ne s'est développée que sous la pression du besoin de communication ».C'est en effet parce qu'il est devenu un animal social que l'Homme est devenu tel qu'il est : un être de plus en plusconscient de lui-même.

Ainsi Nietzsche écarte la dimension spirituelle de la conscience pour ne souligner que sadimension purement instinctive.

Pour lui la conscience, formée socialement et empiriquement, est un produit socialet collectif, et non pas un produit de notre individualité propre : « La conscience n'appartient pas à l'existenceindividuelle de l'Homme, mais à la partie de l'Homme qui est commune à tout le troupeau ».

Cette critique de laconscience innée remet en cause la dimension cognitive de la conscience.Descartes oppose une vision de la conscience radicalement différente de celle de Nietzsche.

A la recherche d'unevérité indubitable, il remet en cause le monde qui l'entoure et en particulier toutes les certitudes qu'il a acquises.

Eneffet s'il lui est impossible de douter de toutes ses actions jusqu'à la rencontre d'une certitude, il peut par contreremettre en cause sa pensée : il s'agit là du doute radical de Descartes, méthodique et provisoire, destiné à savoirsi l'Homme peut espérer rencontrer des certitudes dans sa vie.

Il est arrivé à la conclusion que la seule choseimpossible à mettre en doute est mon existence : « je pense donc je suis », et que seul le monde métaphysique estconcevable, à la différence de Nietzsche qui le pensait illusoire.

Le cogito ergo sum signifie que penser revient àprendre conscience de l'existence de notre intériorité.

Mais également que la conscience de l'Homme représente unmonde subjectif qui permet de distinguer les différentes consciences humaines.

On parle en ce sens d'idéalismecartésien.Pour l'ensemble des philosophes la conscience fait justement prendre conscience à l'Homme de sa différence avec lemonde extérieur.

Il s'agit de la double existence de l'être Humain : en tant qu'être vivant parmi d'autres il fait partiedu monde, se confond avec lui, mais en tant qu'être vivant conscient il se distingue du monde, on dit qu'il existe.

Onrejoint ici Heidegger qui a parlé de l'être humain en tant que dasein ou « être-dans-le-monde ».

C'est donc laconscience qui définit notre manière proprement humaine d'exister, qui nous différencie des autres êtres vivants.

Etcette prise de conscience vient elle-même d'une conscience aiguë de notre existence.

Alain a d'ailleurs affirmé que« la conscience suppose arrêt, scrupules, division, conflit entre soi et soi ».Ainsi la conscience psychologique est définie comme le lieu et le témoin de notre vie intérieure.

Ma conscience esttout aussi bien « l'endroit » où se déroule la succession continue de mes sensations, sentiments, désirs ou pensées,on parle ici de « faits de conscience », que l' « entité » qui en prend connaissance.

D'ailleurs l'observation de laconscience par introspection fournit des données qui ne peuvent être contrôlées par aucun autre regard.

Il apparaîtégalement que la conscience nous permet de connaître le motif de nos actes, dans le sens ou conscience revient àconnaissance de soi.

Cependant cette idée a été réfutée par Spinoza d'abord, puis Marx, Nietzsche et enfin Freudavec sa théorie psychanalytique de l'inconscient, qui ne voient dans la conscience qu'un facteur d'illusion : lescauses profondes de nos actes échapperaient à notre conscience.Cependant notre conscience reste le siège des pensées de l'Homme, et c'est là, au plus profond de lui-même, qu'ilrésout les contradictions qu'il rencontre dans le monde : il prend des décisions, exprime son avis sur divers sujets et. »

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