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Toute vérité est-elle nécessairement rationnelle ?

Publié le 27/02/2008

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 » (Aristote, Métaphysique, livre gamma, chapitre 7, 1011b) -          Cela veut dire que, soit quelque chose est, soit quelque chose n?est pas, mais qu?il n?existe pas de troisième alternative. Soit l?on affirme que les pierres tombent, soit l?on considère que les pierres ne tombent pas, mais il n?est pas possible de trouver de troisième possibilité, ou alors, on défie le réel et donc on perd la vérité. -          Ces trois principes, que l?on doit accepter à chaque fois que l?on veut décrire la réalité, et donc à chaque fois que l?on a l?intention d?affirmer la vérité constituent également les principes de la logique d?après Aristote. Ce sont donc également les critères de la rationalité. -          En conséquence, il y a comme une unité de la vérité et de la raison. La raison est le moyen de dire la vérité et ainsi toute vérité est nécessairement rationnelle.     Cependant, la raison est faible.   -          Toutefois, il semble bien qu?à se laisser guider uniquement par la raison, on manque l?essentiel de l?existence. Pascal nous rappelle en effet que le pari de la raison semble un pari bien risqué. La raison dispose bien de nombreuses nécessités qu?elle peut parcourir, mais même en faisant cela, elle reste formelle et vide, comme les mathématiques.

« Cependant, la raison est faible. 2.

- Toutefois, il semble bien qu'à se laisser guider uniquement par la raison, on manque l'essentiel de l'existence.

Pascal nous rappelle en effet que le pari de la raison semble un pari bien risqué.

Laraison dispose bien de nombreuses nécessités qu'elle peut parcourir, mais même en faisant cela,elle reste formelle et vide, comme les mathématiques. - En effet, il est des domaines dans lesquels la raison est inefficace.

Ainsi, « on ne prouve pas qu'on doit être aimé, en exposant d'ordre les causes de l'amour ; cela serait ridicule » écrit Pascal(Pensées , 298, édition Lafuma).

Il faut donc bien convenir que dans les choses de l'amour, de la morale, de l'esthétique et du jugement, la vérité doit être cherchée ailleurs que du côté de laraison. - La raison ne peut même pas se fournir ses propres principes, qui sont indémontrables et qui viennent du « cœur » (de l'intuition), or comme l'affirme Pascal, « le cœur a ses raisons que laraison ne connaît point » (Pascal , Pensées , 423, édition Lafuma).

Ainsi, « Tout notre raisonnement se réduit à céder au sentiment.

(…) La raison s'offre mais elle est ployable à tous sens.

Et ainsi iln'y en a point.

» (Pascal , Pensées , 530, édition Lafuma). - Il semble en fait que la raison humaine ne parvient pas à découvrir la vérité intime des choses.

Ce qui est vrai pour quelqu'un ne l'est pas pour quelqu'un d'autre, et toute la philosophiedu monde n'aboutit jamais à aucune vérité définitive : « Vérité au-deça des Pyrénées, erreur au-delà » rapporte Pascal dans la pensée 60 (édition Lafuma). - C'est pourquoi c'est faire œuvre de raison que de reconnaître que la raison a des limites, et qu'elle n'est pas seule en jeu : « La dernière démarche de la raison consiste à reconnaître qu'il y aune infinité de choses qui la surpassent : elle n'est que faible si elle ne va pas jusqu'à connaîtrecela.

» (Pensée 188) Ainsi, « Se moquer de la philosophie c'est vraiment philosopher.

» (Pensée513) - Ce sont donc les passions qui « sentent » les vérités fondamentales, et non pas la raison, incapable de les justifier.

Ainsi Pascal écrit-il au sujet de la foi que : « C'est le cœur qui sent Dieuet non la raison.

Voilà ce qu'est la foi.

Dieu sensible au cœur, non à la raison.

» (Pensée 424) Voilàpourquoi dans De l'art de persuader , Pascal affirme-t-il encore que « [les saints] disent en parlant des choses divines qu'il faut les aimer pour les connaître ». - La raison n'entretiendrait donc avec la vérité qu'une relation secondaire, elle n'en pénétrerait pas l'essence profonde.

Seul le cœur accéderait à la vérité intime du réel en sentant cette vérité,et non en la démontrant. - La raison servira ce que Pascal appelle « l'esprit de géométrie » et qui consiste à partir des principes et à faire progresser petit à petit son raisonnement à partir d'eux. - Mais les vérités que le cœur voit sont celles de « l'esprit de finesse » qui s'attache à déceler les principes là où ils sont si fins et si ténus qu'ils ne sont pas faciles à manier et qu' « on les sentplutôt qu'on ne les voit.

» ( Pensées , 512, édition Lafuma) Le fin excellera ainsi pour sa part dans les choses de la vie où l'on doit procéder « tacitement, naturellement et sans art » ( Pensées , 512, édition Lafuma), car elles relèvent du sentiment. - On peut donc affirmer avec Pascal que, si les vérités de la raison sont nécessairement rationnelles, les vérités de la raison sont bien faibles, et que priment sur elles les vérités du cœurqui ne sont pas rationnelles. Le réel est une multiplicité et la vérité un perspectivisme. 3.

- Cependant, que reste-t-il de la vérité si l'on considère que le cœur peut juger de cette dernière ? Dire que le cœur sent la vérité, n'est-ce pas ramener la vérité à la subjectivité etconsidérer qu'il y a autant de vérités qu'il y a de subjectivités ? - Si tel était le cas, alors on comprendrait mal comment le discours pourrait encore être en adéquation avec le réel car chacun se prononcerait sur le réel en fonction de son point de vue. - Or il semble que pour nous, le réel étant ce qui est de facto , il ne peut pas être soumis à la subjectivité de celui qui le contemple et qu'il doive être objectif. - Cette interprétation donnerait raison à Aristote et aux trois principes énoncés plus haut, qui permettent un discours objectif sur le réel. - Toutefois, peut-être est-ce notre interprétation du réel qui est erronée, car tout bien vérifié, qu'est-ce qui nous prouve que la réalité est objective ? - Peut-être le monde est-il « une force partout présente, un jeu de forces et une vague d'énergie, aussi bien une que « Multiple », se décomposant ici quand elle se concentre là, unocéan déchaîné, un déluge de forces changeant éternellement » ainsi que l'écrit Nietzsche dans La Volonté de puissance . - Ainsi la réalité n'est-elle pas forcément stable et identique à elle-même comme nous la percevons.

La réalité peut très bien admettre la multiplicité.

Il est donc possible que la réalitéadmette la contradiction, et qu'elle ne réponde pas aux exigences du principe d'identité et de tiersexclu. - Le fait que notre esprit ne perçoive pas la réalité de cette façon ne signifie pas que la réalité n'est pas multiple, cela montre simplement que l'esprit humain est prisonnier de la rationalité etqu'il réduit tout ce qu'il perçoit à cette rationalité.. »

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