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Toute vérité est elle toujours démontrable?

Publié le 08/04/2005

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Les mathématiques sont le lieu privilégié des vérités démonstratives car elle reposent sur des intuitions simples et des règles de déduction. La possibilité de démontrer semble donc supposer des idées communes, un entendement universel en chaque homme : "le bon sens est la chose du monde la mieux partagée" ! B - LA VERITE AU-DELA DE LA DEMONSTRATION1) L'impossibilité d'une démonstration totale Mais si toute démonstration renvoie à des règles logiques présentes en chaque homme, comment démontrer ce qui est présupposé par toute démonstration ? Il arrive un moment, en mathématiques, où les termes les plus simples (espace, point, existence, etc.) ne peuvent être définis que par des termes plus complexes ! La vérité de la chaîne démonstrative s'enracine dans l'indémontrable : l'intuition pure de l'espace et du temps, un sentiment d'évidence inexplicable. De plus, l'homme ne se réduit pas à une rationalité démonstrative : si l'on devait n'accepter que des vérités démontrées, nous ne pourrions plus vivre. L'homme a plus besoin d'une valeur de vérité que d'une vérité abstraitement démontrée dans un monde de symboles formels. « [Les géomètres] se perdent dans les choses de finesse, où les principes ne se laissent pas ainsi manier. On les voit à peine, on les sent plutôt qu'on ne les voit; on a des peines infinies à les faire sentir à ceux qui ne les sentent pas d'eux-mêmes : ce sont choses tellement délicates et si nombreuses, qu'il faut un sens bien délicat et bien net pour les sentir... » Pascal, Pensées (1670).* Le fait qu'il faille interpréter le monde qui nous entoure suppose que celui-ci a un sens, mais ce sens se dérobe à une saisie immédiate.

« Deux termes doivent ici être analysés. • L'adjectif « démontrable ».

Qu'est-ce précisément qu'une démonstration? Donnez-en des exemples.

En particulier,différenciez soigneusement une démonstration d'une vérification expérimentale.• L'adjectif « toute ».

Il s'agit de savoir si la démonstration est un moyen universel d'accès à la vérité. On peut alors reformuler le sujet en l'explicitant : y a-t-il des vérités qui ne se démontrent pas ? Lesquelles ? Onpeut penser par exemple aux propositions premières d'une démonstration qui ne se démontrent pas elles-mêmes,puisqu'elles sont premières.

On peut penser aussi, sur un autre plan, aux vérités des sciences de la nature, qui sevérifient expérimentalement sans pouvoir se démontrer.

Quel est alors le statut de ces vérités non démontrables ?Sont-elles aussi certaines que le vérités démontrées ? Par démonstration, il faut entendre inférence logique, passage d'une idée à une autre qui respecte les règles de lapensée.

Si toute vérité est démontrable, elle peut s'exposer selon un raisonnement qui respecte les règlesd'inférence de la logique.

Cela implique que tout ce qui n'est pas démontrable est faux.

Pourtant, certaines véritésn'ont pas à se démontrer.

C'est le principe de l'évidence.

Pour Descartes et Spinoza, ce qui est clair et distinct n'apas besoin de se démontrer.

De plus, une démonstration ne suppose-t-elle pas de l'indémontré, des axiomes ? Si elledoit respecter les règles de la pensée, est-ce qu'elle ne suppose pas des règles qu'elle ne pourra jamais démontrer ?N'y-a-t-il pas toujours des termes premiers qui résistent à la démonstration ? Quand on définit un mot, on le faittoujours par d'autres mots, qu'il faudrait à leur tour définir et ainsi de suite à l'infini.

Donc, il y a bien une limiteinterne à la "démontrabilité", il y a un point sensible où il faut accepter quelque chose, ne serait-ce que les règlesde la démonstration.

C'est là que le critère d'évidence joue un rôle.

L'évidence fonde un jugement du type "le cielest bleu" : il n'y a pas de démonstration envisageable, parce que le jugement est directement en contact avec lesensible, avec la réalité. I - LES TERMES DU SUJET Deux notions du programme apparaissent ici : vérité et démonstration. A - VERITE Notion difficile car extrêmement polyvalente : il y a les vérités scientifiques, historiques, religieuses, plusgénéralement tout ce qui vaut et est reconnu comme vrai en société, indépendamment de sa vérité objective.

Ilfaut aussi penser à la valeur morale de la vérité. B - DÉMONSTRATION La démonstration est un mode d'argumentation qui se veut contraignant, irréfutable, s'appuyant sur des règles delogique supposées respectées ou connues de l'interlocuteur ou du lecteur.

On pense immédiatement a ladémonstration de type mathématique mais tout énoncé qui prétend être vrai prétend aussi, plus ou moins,démontrer quelque chose.

La démonstration serait un critère d'objectivité ou de validité d'une proposition. II - L'ANALYSE DU PROBLÈME Le sujet prend la vérité dans son sens le plus large et la soumet à un critère d'examen : la capacité d'êtredémontrée, c'est-à-dire contraignante, nécessaire, de s'imposer à autrui sans contestation possible.Or quelles sont les vérités démontrables par excellence ? Les vérités mathématiques et les vérités logiques.

Il fautdonc se demander si toute vérité peut ou doit être démontrable.

Y a-t-il des types de vérité, au contraire, qui nesont pas démontrables ? Mais alors d'où tirent-elles leur valeur de vérité ? Il faut aussi se demander à qui, pour quiet dans quel but une démonstration est nécessaire ou utile. III - UNE DÉMARCHE POSSIBLE A - PRÉSUPPOSES ET INTÉRÊT DES VERITES DÉMONTRABLES 1) Montrer et démontrer la vérité Montrer un événement, une chose, c'est constater son existence momentanée, empirique.

C'est constater un fait,qui aurait pu ne pas être, contingent.

Le journal télévisé ne démontre pas l'actualité, il la montre ! Démontrer, c'estprésenter la nécessité d'une chose ou d'un raisonnement.

Il faut donc distinguer les vérités de raison et les véritésde fait.

Hitler aurait pu être assassiné, mais en base 10, 2 plus 2 font 4 nécessairement, sans alternative possible.Plus on s'éloigne des faits, plus les vérités sont contraignantes : en effet, elles s'appuient de plus en plus sur dessymboles.

Ce sont des vérités formelles : le contenu de la vérité se perd, et ne restent que les liens logiques entreles propositions.

Si je dis que tout événement a une cause, donc que tel événement doit avoir une cause, c'est unedémonstration contraignante, mais je n'apprends rien sur la cause particulière.

Mais l'exigence de rationalitédémonstrative permet d'interroger le réel : la démonstration crée la vérité !. »

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